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Lundi, 29 Juin 2015
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La Grèce au bord du précipice
Renaud Honoré et Anne Bauer
Mondialisme
La rupture des négociations avec ses créanciers fait planer sur Athènes la menace d’un défaut de paiement. Les banques grecques seront fermées temporairement.

Cinq ans de réunions ininterrompues pour sauver la Grèce , qui n’a plus accès au marché financier depuis 2010, se sont conclus samedi à Bruxelles par un saut dans l’inconnu. Arrivés pour une ultime journée de négociations intenses afin de mettre au point les derniers détails de leur offre « argent frais contre réformes », les ministres des Finances de la zone euro se sont sentis trahis par l’annonce surprise au petit matin (1h30 à Bruxelles) d’un référendum, le 5 juillet, sur les propositions des créanciers d’Athènes, soit cinq jours après l’expiration officielle du programme d’aide européen.

Le choc a été d’autant plus grand que le Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, appelle à voter « non » sur un programme d’aide de 15,5 milliards d’euros qui n’était pas encore ficelé. Tout en dénonçant une « rupture unilatérale » des négociations, les ministres de la zone euro ont ainsi refusé de prolonger l’actuel programme de renflouement. Il expire mardi soir, le jour où la Grèce est censée rembourser 1,6 milliard d’euros au FMI. Sauf miracle, Athènes sera alors en défaut de paiement et n’aura plus accès aux aides européennes.

Banques temporairement fermées

Dès lundi, les banques grecques resteront fermées, faute de pouvoir faire face à l’ampleur des retraits de capitaux. Près de 1 milliard d’euros ont été retirés des guichets ce week-end. La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu, mais pas augmenté, les liquidités qu’elle apporte au système bancaire grec. L’équation est simple : une banque sans cash doit fermer ses portes. Le gouvernement grec s’est résolu dimanche soir à instaurer un contrôle des capitaux. Les retraits seront limités à 60 euros par jour pour les Grecs, mais devraient restés normaux pour les touristes munis de cartes de crédit étrangères.

Le ministre des Finances grec et ses collègues de la zone euro, enfermés dans des logiques inconciliables, ont oublié le fondamental : la nécessité de sauver ensemble la monnaie commune, pilier fondamental du projet européen. On ne parle plus la même langue. Côté grec, on évoque un « ultimatum » ; côté européen, un « chantage ».

Devant le Parlement grec, le Premier ministre Aléxis Tsípras a ainsi dénoncé dans la nuit de samedi « l’ultimatum » des Européens, appelant à voter non au programme d’aide et de réformes, dans l’espoir d’avoir « une position de négociation plus forte ». « Consulter le peuple grec n’est pas une décision de rupture avec l’Europe », a-t-il affirmé, en mettant en avant la démocratie, quand certains parlent surtout d’irresponsabilité.

Le Parlement grec a voté dans la nuit de samedi à dimanche pour la tenue du référendum, l’ensemble des partis de centre gauche et droite votant contre. Quelle sera la question posée le 5 juillet ? Apparemment, le « oui » ou le « non » au programme non finalisé de réformes proposé en milieu de semaine dernière par les créanciers. Sans dire si c’est un oui ou un non à l’euro.

Importantes concessions

Furieuse, la Commission européenne a mis en ligne dimanche le dernier état des lieux des négociations, « dans l’intérêt de la transparence et pour l’information du peuple grec ». Son président, Jean-Claude Juncker, devraient appeler le Premier ministre Aléxis Tsípras à considérer ce programme plus élaboré mis en ligne et à saisir la balle au bond avant mardi soir. Le président du Conseil européen Donald Tusk convoquera s’il le faut un nouveau sommet européen. A Berlin, on évoque une rencontre possible mercredi soir.

Samedi, le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, rappelait que, quel que soit le gouvernement, le pays, la situation, il n’existe pas de programme de redressement économique facile, en soulignant qu’un gouvernement qui ne le dit pas à ses électeurs n’est pas crédible. Selon lui, la porte des négociations reste ouverte et il n’y a pas eu d’« ultimatum », mais bien le résultat d’une longue négociation chaotique et douloureuse, au cours de laquelle d’importantes concessions ont été faites.

Au-delà des questions financières, les Européens parlent de « chantage », car Athènes menace ses créanciers de faire défaut. « La zone euro ne peut faire l’objet d’un chantage. Même un gouvernement radical doit accepter le fait que des règles existent et que celles-ci doivent être respectées », a déclaré hier le chef des conservateurs du Parlement européen, Manfred Weber. Si chaque Etat en appelle à un référendum lorsqu’une négociation européenne lui déplaît au lieu de s’en tenir aux traités, cela signifie la fin de l’Europe.

Le « Graccident » va-t-il se transformer désormais en « Grexit » ? Ce week-end, les Grecs ont retiré plus d’un milliard d’euros de leurs comptes bancaires contre 30 millions lors d’un week-end ordinaire. Quelque soit les accusation du gouvernement grec sur l’absence de volonté des Européens de donner la parole à la démocratie en allongeant la durée du programme d’aide au moins jusqu’au référendum, la Banque centrale européenne ne peut plus tenir à bout de bras le système. « Jusqu’au bout, le gouvernement n’a rien voulu entendre, mais quand le Parlement s’enflamme sur de beaux discours, les Grecs font la queue au guichet et Aléxis Tsípras commence à prendre peur », explique un Européen. Il lui reste 24 heures pour changer d’avis.

Dernière main tendue

Car pour l’heure, son coup de poker tourne au pari perdant. « Si les Grecs votent “oui” au programme, il est difficile d’imaginer qu’Alexis Tsipras puisse continuer avec son équipe à diriger le pays ; mais s’ils votent “non”, alors que le programme s’est terminé cinq jours plus tôt, il ne sera pas non plus gagnant puisqu’il ne pourra plus renégocier », explique un diplomate, qui tente toujours de comprendre la stratégie du Premier ministre grec.

Pour tous les Européens, une sortie de la Grèce de l’euro serait un terrible échec. Cette semaine n’est donc pas encore celle du Grexit. Mais de la dernière main tendue. Le FMI a annoncé dimanche soir qu’il ferait tout pour assurer la stabilité financière du pays, tandis que François Hollande réunit ce lundi un Conseil restreint consacré à la situation de la Grèce et que la chancelière Angela Merkel réunit les chefs de parti. Alors que la chancelière Angela Merkel est confrontée à une opinion de plus en plus hostile à la Grèce, c’est désormais au président français de prendre la tête pour une ultime tentative d’intermédiation avec Athènes. Dimanche matin, Manuel Valls a jugé qu’il y avait un « risque réel de sortie » de la Grèce de la zone euro en cas de « non » au référendum annoncé par Athènes et a exhorté le gouvernement grec à « revenir à la table des négociations ».

source

Les Echos :: lien
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