C'est une union qui peine à se faire, avec trois échecs successifs. Pourtant, le groupe pharmaceutique américain Abbvie ne lésine pas pour courtiser son concurrent britannique, Shire.

L'américain a annoncé, lundi 7 juillet, qu'il propose désormais 51,15 livres par action (64 euros) pour s'emparer du groupe anglais, jusqu'ici réticent à ses avances. La valorisation du groupe britannique s'inscrit ainsi à 30,14 milliards de livres (51,9 milliards d'euros).
Cette proposition représente une prime de 10 % par rapport au cours de clôture de Shire (46,51 livres soit 58 euros) lundi soir à la Bourse de Londres.
Le groupe américain – spécialisé dans la lutte contre le cancer, le sida, l'excès de cholestérol et certaines maladies infantiles – précise bien que cette proposition n'est pas une offre ferme. Il a jusqu'au 18 juillet pour en faire une autre ou jeter l'éponge, conformément à la loi britannique.
UNE FISCALITÉ PLUS AVANTAGEUSE AU ROYAUME-UNI
Un mariage Abbvie-Shire permettrait au premier de mettre la main sur un portefeuille de traitements de maladies rares, de neuroscience et de produits ophtalmologiques, des créneaux très lucratifs. Le groupe américain espère aussi se domicilier au Royaume-Uni pour bénéficier d'une fiscalité plus avantageuse, selon les analystes.
Mais Shire a toujours claironné vouloir rester un groupe indépendant. Le géant britannique a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,934 milliards de dollars pour un bénéfice net de 665,1 millions. Quant à Abbvie, issu d'une scission du groupe Abbot, effective depuis le 1er janvier 2013, il a dégagé l'an dernier un bénéfice net de 4,1 milliards de dollars pour des ventes totales de 18,8 milliards.