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Nouvelle flambée de violences entre la Turquie et les rebelles kurdes
Deux jours après une attaque attribuée aux kurdes qui avait causé la mort de seize soldats turcs à Daglica, dans le nord-est du pays, le conflit entre la Turquie et les rebelles kurdes, depuis la rupture de la trêve il y a deux mois, a connu un nouvel épisode dramatique.
Plus de 50 chasseurs de l'armée de l'air turque ont bombardé les bases rebelles kurdes dans le nord de l'Irak dans la nuit de mardi. L'agence de presse gouvernementale Anatolie a annoncé la mort de 35 à 40 « terroristes ».
Quelques heures plus tard, un engin explosif a explosé au passage d'un véhicule de la police alors qu'il circulait dans la région d'Aralik (est), aux confins des frontières de la Turquie avec l'Azerbaïdjan, l'Arménie et l'Iran. Au moins 12 policiers ont été tués, toujours selon Anatolie.
Le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu a promis lundi d'éradiquer le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. « Quoiqu'il advienne, il faut nettoyer ces montagnes de ces terroristes ! Un point c'est tout », a-t-il tonné devant la presse. « Les montagnes de ce pays ne seront pas abandonnées aux terroristes. Nous ferons tout pour l'empêcher », a-t-il insisté.
Le 24 juillet dernier, au moment où il rejoignait formellement la coalition internationale qui lutte contre la progression de l'Etat islamique en Irak, le gouvernement turc avait ordonné une série de frappes aériennes contre les bases des peshmergas luttant contre Daech dans le nord de l'Irak, craignant une importation du conflit sur son territoire, déjà touché par l'afflux de deux millions de réfugiés.
Ces offensives, et les répliques des kurdes contre les forces de sécurité turques, ont fait voler en éclats le fragile processus de paix engagé à l'automne 2012 pour tenter de mettre un terme à une rébellion qui a fait quelque 40 000 morts depuis 1984 sur le sol turc. Selon un dernier décompte de la presse pro-gouvernementale, ces affrontements ont tué en quelques semaines une centaine de soldats ou policiers et un millier de rebelles.
Les dernières attaques du PKK ont aussi provoqué de vives tensions entre Turcs et la communauté kurde du pays dans plusieurs villes. Sur ses 76 millions d'habitants, la Turquie compte près de 14 millions de personnes d'origine kurde, qui vivent essentiellement dans le nord-est du pays.
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