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Permis de conduire : tout ce qui change
À compter de lundi, le Code de la route fait son toilettage de printemps. Les candidats stressés étrenneront — après vingt ans sans changement — une fournée de questions inédites plus orientées sur la sécurité routière.
Un vrai changement pour 1,4 million de Français qui passent l'examen chaque année. Il s'agit-là de la dernière nouveauté de la réforme du permis de conduire initiée depuis près de deux ans par Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur.
« J'ai fait le siège auprès de l'assistante de mon auto-école pendant des mois pour obtenir une date d'examen alors que j'étais prête. C'était juste un cauchemar ! » se souvient Deborah, étudiante à Nice (Alpes-Maritimes), qui vient d'obtenir le précieux sésame après près de deux ans à batailler. En 2014, il fallait attendre 98 jours en moyenne pour repasser son permis après un premier échec, presque le double de la moyenne européenne. « Ça commence déjà à s'améliorer », estime Philippe Colombani, moniteur d'auto-école à Noisy-le-Roi (Yvelines). Les derniers chiffres font en effet état d'un délai moyen de soixante-douze jours. « Même si la situation est variable selon les départements, le temps d'attente a déjà baissé de près d'un tiers depuis 2014. En Ile-de-France, où la situation était la plus catastrophique. Cela va mieux », constate aussi Bruno Garancher, président du réseau d'auto-écoles ECF.
Prochaine étape, à partir du 1er juin, des entreprises privées vont surveiller le Code. L'objectif du ministère est de décharger les inspecteurs du Code pour qu'il se consacre à la conduite, gros point noir. La mesure a pour but de désengorger les files d'attente. La Poste et SGS se préparent d'arrache-pied.
Du côté de l'entreprise publique, on explique : « Notre promesse, c'est l'examen à la Poste ! explique Guy-Pierre Sachot, chargé des nouvelles offres. Il suffira de s'inscrire sur le site et de se rendre le lendemain dans le bureau en bas de chez soi. » Les jeunes pourront donc passer leur Code à 19 heures le soir ou le samedi, promet-il. Les syndicats des inspecteurs, très remontés contre la privatisation, prédisent une flambée des élèves recalés : « Les échecs et les passages multiples vont arranger ces entreprises à but lucratif », estime ainsi Pascale Maset du syndicat Snica-FO.
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