
Grégoire M., un Français de 25 ans, a été arrêté le 21 mai dernier alors qu'il conduisait un véhicule avec à l'intérieur des Kalachnikov et des explosifs. Soupçonné de trafic d'armes, pour les autorités ukrainiennes, il préparait des attentats en France.
Les zones d'ombres subsistent un mois et demi après l'arrestation d'un Français de 25 ans par les autorités ukrainiennes à la frontière polonaise. L'homme, soupçonné de trafic d'armes et emprisonné depuis le 21 mai dans une prison de Kiev, a pris la décision de ne pas s'exprimer face aux enquêteurs ukrainiens. Idem face à la justice française.
Un magistrat et deux enquêteurs français viennent tout juste de revenir d'Ukraine, rapporte Le Figaro. Partis le 29 mai, le magistrat de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) et les deux policiers ont rencontré Grégoire M., sans que ces entretiens soient fructueux. "Je n'ai rien à déclarer", s'est-il contenté de dire. Le magistrat parle lui d'"un homme très buté" qui lui a semblé "extrêmement obstiné".
Un enregistrement audio
En Ukraine, Grégoire M. est poursuivi pour contrebande, assistance à une organisation criminelle et usage illicite d'armes. Lors de son arrestation, le 21 mai, des Kalachnikov, trois lance-roquettes et 125 kilogrammes de TNT, un puissant explosif, avaient été retrouvés. Une interpellation menée après six mois d'enquête. Le Français avait attiré l'attention des services ukrainiens après avoir "indiqué à plusieurs personnes qu'il cherchait à se procurer des armes", commente le parquet de la JIRS.
Kiev soupçonne également le jeune homme d'avoir préparé une quinzaine d'attentats en France pendant l'Euro 2016. Les enquêteurs ont écouté l'intégralité d'un enregistrement audio du Français dans lequel ce dernier dénoncerait la politique migratoire actuelle de la France, la diffusion de l'Islam et la mondialisation. Selon les renseignements ukrainiens, il se préparait à viser une mosquée, une synagogues et des centres d'impôts.
"Salarié irréprochable"
Paris préfère rester prudente. "Nous avons entendu l'intégralité de cet enregistrement, dont des extraits ont été diffusés, mais il nous faut encore l'expertiser et le récupérer", indique au Figaro une source judiciaire. Par ailleurs, pour l'heure, seule la JIRS a été saisie, juridiction compétente en matière de lutte contre la criminalité en bande organisée, concernant l'enquête sur ce Français habitué à faire des allers-retours entre la France et l'Ukraine.
Après son interpellation, une perquisition menée au domicile du Français à Nant-le-Petit, un village de la Meuse de 80 habitants, n'a "rien révélé de particulier" hormis un t-shirt siglé d'un groupe d'extrême droite. Il travaillait comme inséminateur pour la coopérative Elitest à Brumath où il est décrit comme "un salarié irréprochable".