Tribune publiée à l'occasion de ma réintégration au Front national. Je la dédie à Jean-Marie Le Pen, Marine Le Pen et tous les militants du camp national !

Dans la mesure où elle dépend de nous, notre Victoire dépendra de notre capacité à relever ces trois défis :

- Imposer un axe doctrinal simple (organisé à mon avis autour de la notion de LIMITE et de FRONTIÈRE), ainsi qu’une raison et des règles transparentes pour combattre ensemble (dans ce but, nous former nous-mêmes et former les militants).

- Une fois ce socle clarifié, être capable, dans l’intérêt du combat commun, de fixer le cadre d’une réelle liberté de pensée et d’expression.

- Alléger et optimiser la chaîne de commandement de telle manière qu’en l’absence de récompenses immédiates à distribuer (modes de scrutin élaborés dans le but de nous empêcher d’avoir des élus), nous puissions malgré tout faire émerger une génération de cadres locaux de qualité, capables de quadriller le territoire et de donner le visage d’une alternative concrète, efficace, au « système » en place.

En vue de constituer cet axe doctrinal et d’établir ces règles simples, nous devons être conscients, et accepter l’idée, que trois sensibilités composent le « camp national » :

- Une tendance identitaire,

- Une tendance conservatrice,

- Une tendance républicaine.

(Passons sur les multiples nuances qui peuvent exister à l’intérieur de chacune des tendances précitées…)

Mon expérience m’enseigne qu’une multiplicité d’alliances croisées enchaînent ces tendances les unes aux autres :

- Identitaires et républicains se retrouvent, contre les conservateurs, sur une ligne « ni droite ni gauche » fondée sur une sensibilité exacerbée aux rapports de force sociaux.

- Identitaires et conservateurs se retrouvent, contre les républicains, sur la mise au premier plan de leurs préoccupations d’un substrat ethnico-religieux.

- Enfin, une partie des républicains (à laquelle j’appartiens) fonde sa conception de la laïcité sur un christianisme revendiqué qui peut faire lien entre les républicains eux-mêmes et les deux autres tendances.

Cet enchevêtrement, au lieu d’être vécu comme une confusion, ne pourrait-il pas être cultivé comme la meilleure garantie d’une éventuelle cohésion à (re)construire ?

Établissons donc un accord POLITIQUE en vue de la reprise du POUVOIR par notre peuple, dans un cadre NATIONAL réarmé face à la mondialisation. Pour le reste, assumons ce qui nous différencie – y compris notre définition de ce « PEUPLE » – et confions à la réalité le soin d’opérer entre nous les arbitrages qui s’imposeront APRÈS la victoire.

En attendant, que chaque tendance…

1) …accepte de se considérer comme telle et se réalise dans le combat commun, plutôt que de s’affirmer dans la négation des autres.

2)…aille le plus loin possible dans la construction de sa propre cohérence, sachant que cette méthode – qui est aussi une exigence intellectuelle – est bien plus efficace qu’un compromis syncrétique pour contribuer à faire émerger LA Vérité (définie comme mise en cohérence de toutes les cohérences partielles).

Je pense ne pas me tromper en affirmant que cela constitue le pacte originel, original et implicite du « Front national » voulu par Jean-Marie Le Pen. C’est en faisant vivre ce pacte que nous garantirons la permanence quasi-miraculeuse de ce mouvement dans le paysage politique français et européen.