Voxnr – Emprise

Carlos jugé lundi pour un attentat à Paris en 1974

Ilich Raminez Sanchez, dit Carlos, incarcéré en France depuis 1994, aussi charmeur que glaçant, n’a rien perdu de sa radicalité  dont il use à chacun de ses procès, utilisant les audiences comme des tribunes.

« Je ne suis pas un terroriste mais un combattant », proclame le Vénézuélien, désormais converti et acquis à « l’islam révolutionnaire ». Il revendique 1.500 morts pour son organisation et 80 de ses propres mains mais conteste toute responsabilité dans les attentats perpétrés en France pour lesquelles il a déjà été condamné à deux reprises à la réclusion criminelle à perpétuité.

Né à Caracas le 12 octobre 1949, Carlos est un pur produit de l’ambition révolutionnaire de son père, un avocat qui a imposé à ses trois fils, Ilich, Lénine et Vladimir (en l’honneur du chef de la révolution russe) une éducation stricte baignant dans le marxisme, a raconté à l’AFP son jeune frère Vladimir: « Indubitablement, papa a inculqué à Ilich la nécessité de rejoindre la lutte internationale contre l’impérialisme ».

Son premier engagement se fera à 15 ans dans les jeunesses communistes vénézuéliennes. Étudiant à Londres, il gagne l’université Patrice Lumumba de Moscou, vivier d’activistes politiques, où il rencontre le représentant local du Front de libération de la Palestine (FPLP) de Georges Habache qui l’invite à participer à un stage militaire en Jordanie.

Dès septembre 1970, il lutte plusieurs mois au côté des fedayin acculés par les troupes du roi Hussein. Il y gagne ses galons de combattant et un rôle auprès de Waddih Haddad, l’un des dirigeants  du FPLP.

Carlos fonde en 1975 son propre groupe composé d’ex-membres de l’extrême gauche allemande, dont Magdalena Kopp, qui deviendra sa femme et la mère de sa fille Elba-Rosa. Lâché par la Syrie en 1991, il obtient l’asile au Soudan d’ou il sera finalement arrêté et exfiltré illégalement vers la France.