Voxnr – Emprise

Stanley Kubrick et la démence des élites américaines

Eyes Wide Shut (Les Yeux Grand Fermés)

L’Armageddon se rapproche et on citera Lincoln qui évoque « la fin des Etats-Unis qui ne peut être que sous la forme d’un suicide ». Ce suicide avait bien commencé avec la guerre civile qui tua 2% des Américains et en un sens mit fin à la grande civilisation nord-américaine (j’écrirai un jour là-dessus), celle des Edgar Poe, Melville, Thoreau, mais celle aussi des Thomas Cole et des Albert Bierstadt (découvrez ces peintres, Cole surtout qui peignit la dégénérescence des empires). A la même époque un certain Jules Verne sent cette violence monstrueuse dans son livre De la terre à la lune. Je cite ce maître (Le Gun-Club, chapitre un) :

« On sait avec quelle énergie l’instinct militaire se développa chez ce peuple d’armateurs, de marchands et de mécaniciens (…)

Le premier qui inventa un nouveau canon s’associa avec le premier qui le fondit et le premier qui le fora. Tel fut le noyau du Gun- Club. Un mois après sa formation, il comptait dix-huit cent trente-trois membres effectifs et trente mille cinq cent soixante-quinze membres correspondants ».

Tout cela pour dire qu’on n’a pas attendu les néocons ni Trump. On a affaire à un pays de fous adorant les armes, et massacrant pour son plaisir le plus grand nombre. Avis aux bisons, aux Russes et aux Chinois. En Amérique, le génocide indien fut un sport, comme la chasse aux esclaves qui horrifiait Dickens dans ses notes américaines.

Tout le monde connaît Folamour et a vu Eyes Wide Shut. En écrivant mon livre sur Kubrick, j’ai relevé une constante dans cette œuvre généralement incomprise : une critique radicale, sarcastique et constante des élites.

Je passe sur les films suivants de Kubrick pour ne pas consacrer ce texte qu’à lui et j’en arrive à Eyes Wide Shut qui filme les tendances des années Clinton : obsession sexuelle (pour Clinton comme pour Trump et ses modèles), spéculation financière, messagerie Illuminati (découvrez Texe Marrs), culte des sociétés secrètes et goût surtout des sacrifices humains. Le film était inspiré par Schnitzler et sa Traumnovelle. L’Autriche-Hongrie, empire à l’agonie, déclencha la troisième guerre mondiale avec sa cible serbe –  et nous laissa Hitler en paquet-cadeau.

Chez Kubrick les élites anglaises (Barry Lyndon, Orange mécanique où on s‘aide des voyous pour tenir les populations) ou française (les Sentiers de la Gloire) ne valent guère mieux.  Il y a, pour reprendre le bon mot de Clint Eastwood, ceux qui creusent et ceux qui tiennent le pistolet. Il y a maintenant ceux qui tiennent la planche à billets et ceux qui triment. Ceux qui triment risquent de bientôt crever pour permettre à l’élite écolo US, qui trouve cette terre trop peuplée, de respirer (voyez mon texte sur la Nouvelle-Zélande).

C’est quoi le Donald ? Avic en fait un acteur, Philippe (Grasset) un homme de télé-réalité. Moi j’en ai fait dans mon livre un associé du diable puisque c’est ce qu’il est dans le film éponyme. Il a prêté son appartement à un acteur qui joue le promoteur immobilier le plus assassin de l’histoire ! The Donald est présent aussi dans le thriller comique Zoolander (un top model mind-programmé doit tuer le président malais) et dans Célébrité de Woody Allen. Woody Allen a précisé que Trump était un excellent homme de spectacle. Cela pourrait nous rassurer si nous croyions comme Thierry Meyssan que Donald n’a pas changé et qu’il ne fait que gesticuler militairement pour rassurer les médias néocons, en Amérique et à Paris.

J’en reviens à Kubrick. On a dit qu’il avait tourné les fausses images de l’alunissage (il aurait certainement fait mieux), qu’il avait dû fuir l’Amérique, et que même il fut peut-être assassiné, 666 jours avant le premier janvier 2001. Dans mon livre je ne conclue pas sur ce sujet (la bêtise revient souvent à conclure, disait Flaubert) mais je persiste dans cette affirmation : depuis au moins Lincoln et sa guerre de folie à un million de morts (l’esclavage fut aboli partout, et sans massacre), les élites US sont folles. Elles aiment le détonateur, le déclencheur, l’accélérateur, elles ont la gâchette facile. Après, disait le colonel Kurz d’Apocalypse Now, elles adorent passer des pansements humanitaires.

Quant à la presse américaine, elle a toujours été aussi criminelle et abrutie. Tocqueville ne cesse de souligner sa nullité bavarde (« le seul moyen de neutraliser les effets des journaux est d’en multiplier le nombre »), et Jules Verne écrit :

« Donc, pendant cette terrible lutte des Nordistes et des Sudistes, les artilleurs tinrent le haut du pavé ; les journaux de l’Union célébraient leurs inventions avec enthousiasme, et il n’était si mince marchand, si naïf « booby », qui ne se cassât jour et nuit la tête à calculer des trajectoires insensées. »

Bibliographie