L’âge légal pour le départ à la retraite ne bouge pas, la durée de cotisation oui. Le gouvernement a décidé, dans cette nouvelle réforme des retraites, de ne pas faire comme dans l’ancienne réforme adoptée en 2010. Cette année-là, l’âge légal de départ à la retraite avait été repoussé à 62 ans ce qui avait fait pas mal réagir les Français. Pas question de faire la même erreur, le gouvernement a décidé qu’il allait rester tel quel. Il faut donc toujours avoir 62 ans pour partir à la retraite ; et 67 ans pour bénéficier d’une retraite sans décote.
Toutefois, la réforme augmente la durée de cotisation pour une retraite à taux plein pour les personnes désirant partir à la retraite entre 62 et 67 ans. L’allongement prévu est d'un trimestre par an à partir de 2020 et atteindra 172 trimestres, soit 43 ans, en 2035. Cette année-là, ce seront les personnes nées en 1973 qui auront 62 ans et pourront donc partir à la retraite (si aucune réforme ne change la donne d’ici-là).
Or, actuellement, l’âge moyen d’entrée sur le marché du travail est de 23 ans en France. En moyenne, donc, les retraités bénéficiant d’une retraite à taux plein avant leurs 67 ans auront donc, au final, 66 ans.
Cotiser plus pour avoir plus de retraite
Afin de réduire le déficit de la caisse du régime des retraites en France, le gouvernement a décidé, dans cette nouvelle réforme des retraites, d’augmenter les cotisations vieillesse autant pour les salariés que pour les patrons.
Dès 2014, une hausse de 0,15 points des cotisations est prévue et cette hausse se poursuivra par trois hausses identiques de 0,5 points en 2015, 2016 et 2017. De quoi soulager un peu la caisse des retraites mais pas totalement.
En 2020, ces hausses devraient rapporter quelques 4,4 milliards d’euros au régime des retraites alors que le déficit de ce même régime est estimé à 7,6 milliards d’euros en 2020.
Travaux pénibles, temps partiels, bas salaires et étudiants : quels changements ?
L’une des grandes nouveautés de cette nouvelle réforme des retraites est le compte pénibilité qui sera créé en 2015. Il concerne les personnes faisant des travaux dits « pénibles » selon un barème de dix facteurs et permettra, par un système de points, le financement d’une reconversion, d’un maintien de rémunération en cas de passage d’un temps plein à un temps partiel ou à un départ anticipé. Cette nouvelle formule de calcul sera financée par les employeurs du secteur privé en plus des entreprises dont au moins un employé réalise un travail rentrant dans les critères de pénibilité.
Les personnes ayant un bas salaire ou travaillant à temps partiel bénéficieront, de leur côté, de la baisse du quota d’heures travaillées valider un trimestre. La nouvelle réforme fait passer le minimum d’heures travaillées au SMIC par mois pour la validation d’un trimestre de retraite à 150 heures (soit un tiers-temps) contre 200 heures auparavant.
Les étudiants, de leur côté, pourront acheter 4 ans de retraite (soit 12 trimestres donc 4 à tarif préférentiel) afin de pallier la durée de leurs études. Un achat possible jusqu’à 10 ans après la fin des études.
La revalorisation des retraites se fera en octobre
Les retraités, en 2014, vont également faire l’objet d’un changement fondamental : alors que la revalorisation de leur retraite se faisait, jusqu’à maintenant, au 1er avril, en 2014 celle-ci est reportée au 1er octobre entraînant, de fait, des économies pour la caisse des retraites pour l’année 2014. Et des souçis en plus pour les retraités qui comptaient dessus pour améliorer leur ordinaire, ou compter un peu moins leurs sous à partir du 15 du mois...
Toutefois, ce report ne concerne pas les personnes bénéficiant de la retraite minimum qui auront droit à une double revalorisation en 2014 (le 1er avril et le 1er octobre). De même, les retraites de moins de 967 euros par mois auront un aide de 50 euros au titre de leur complémentaire santé.
