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Mercredi, 24 Février 2016 |
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François Hollande en Argentine pour profiter de l'ouverture économique
Deuxième étape de la tournée sud-américaine de François Hollande. Le président français se rend ce mercredi en Argentine, où s'ouvre une nouvelle ère économique avec l'élection du président de centre-droit Mauricio Macri fin novembre 2015, synonyme d'opportunités.
Une visite à la fois historique et économique, dans un pays qui possède le 3e plus gros PIB d'Amérique latine et d'importantes ressources naturelles.
Après Wallis-et-Futuna et la Polynésie française, François Hollande s'est rendu, mardi, au Pérou, et ira jeudi en Uruguay pour la fin de sa tournée. Des voyages qui confirment la volonté du président français de remettre à l'ordre du jour l'Amérique latine, une région parfois oubliée, après s'être rendu durant son mandat au Brésil, au Mexique et à Cuba.
Profiter de la libéralisation de l'Argentine
François Hollande va tenter de donner un coup de pouce aux entreprises françaises déjà présentes en nombre et de favoriser d'éventuelles implantations. Environ 250 entreprises françaises (Total, Danone, Renault, PSA) opèrent en Argentine, mais ce chiffre n'a pas bougé depuis plusieurs années à cause du protectionnisme installé par la présidence Kirchner. Des mastodontes français comme France Telecom, Suez ou EDF ont même quitté le pays dans les années 2000 en conflit avec l'Etat argentin. Le serpent de mer d'un accord entre l'Union européenne et le Mercosur (marché commun composé de l'Argentine, du Brésil, du Paraguay, de l'Uruguay et du Venezuela) doit également être au coeur des discussions selon La Nación.
Si la France affiche déjà un excédent commercial d'un milliard d'euros, les investissements se font rares. Deuxième dans cette catégorie dans les années 1990, elle est désormais neuvième. Mais l'arrivée au pouvoir d'un président apprécié des marchés change la donne. Le contrôle des changes a été supprimé et les sociétés étrangères peuvent désormais rapatrier leurs dividendes. Pour attirer les investisseurs étrangers, le nouveau président Macri a levé les restrictions sur les importations, assoupli l'imposition pour les industriels, les agriculteurs et les groupes miniers.
Malgré tout, aucune annonce spectaculaire de contrat commercial n'est prévue. Des accords de coopérations seront signés dans divers domaines, avec l'ambition de renforcer les liens scientifiques, universitaires et culturels. La France devrait également aider l'Argentine à combattre le trafic de drogue en formant des juges, des policiers et en livrant de l'équipement de surveillance, selon Clarín, mais aussi aborder le sujet de la dette du pays pour laquelle la France a toujours pris position du côté de l'Argentine.
La présence dans la délégation présidentielle des dirigeants d'Arianespace et de Thalès témoigne de la coopération en matière spatiale entre les deux pays. L'Argentine est devenue il y a un an et demi le premier pays à fabriquer son propre satellite de communication, lancé de Kourou et envisage de lancer des petits satellites.
Malgré ses belles perspectives, la situation reste compliquée. Une manifestation nationale est prévue ce mercredi, la première de l'ère Macri, pour réclamer une augmentation des salaires et protester contre les licenciements de masse en cours. L'inflation, mal historique de l'Argentine, continue d'être élevée avec une hausse de 25% en 2015, fruit du précédent gouvernement, de 4% en janvier alors que les tarifs de l'électricité ont bondi de 700% au premier jour de 2016.
Les séquelles de la dictature 40 ans après
Cette année marque le triste anniversaire du coup d'Etat militaire de 1976. Cette dictature militaire (1976-1983) a laissé des blessures qui tardent à se refermer, tant les disparus sont nombreux. Au Parc de la Mémoire, où 10 000 noms de victimes identifiées sont gravés dans la pierre, François Hollande se recueillera et rencontrera Mères et Grands-Mères de la Place de Mai, mouvements emblématiques de la lutte contre la dictature.
Barack Obama sera à Buenos Aires dans un mois, une manière pour Washington de marquer le terrain dans une Amérique du Sud qui lui a tourné le dos une décennie durant. Le président américain sera d'ailleurs dans la capitale argentine pour le 40e anniversaire du coup d'Etat militaire, soutenu par les Etats-Unis.
Si François Hollande est le premier chef d'Etat de premier plan à rendre visite à Mauricio Macri, le chef du gouvernement italien Mateo Renzi a devancé le président d'une semaine, mais ce n'était pas une visite d'Etat et le déplacement est pratiquement passé inaperçu.
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