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"Franche explication" mardi au bureau national du PS
Taper du poing sur la table, mais sans forcément pousser à la sanction contrer les frondeurs: le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis a promis de "mettre les points sur les i" mardi lors d'un bureau national, après la semaine houleuse vécue par la majorité.
Les membres de l'exécutif du parti ont rendez-vous comme chaque semaine rue de Solférino pour ce bureau national, qui se tiendra sept jours après le recours à l'arme du "49-3" à l'Assemblée par le Premier ministre pour faire adopter la loi Macron, loi pour laquelle 25 députés du groupe PS s'apprêtaient à voter contre et une douzaine à s'abstenir.
"On va avoir une discussion avec tout le monde et je mettrai les points sur les i", a déclaré le Premier secrétaire dimanche, ajoutant: "avec moi, c'est pas sévère, c'est clair".
"Le Premier secrétaire va taper du poing sur la table, c'est normal, face à des parlementaires qui ont refusé de porter une loi du gouvernement", affirme à l'AFP le sénateur Luc Carvounas, membre du BN, proche de Manuel Valls. "Il leur montrera aussi qu'il est encore temps de revenir sur le bon rivage. Son rôle est que cela ne se reproduise pas. Il ne va pas ajouter de la crise à la crise",.
"Demain, c'est l'entame d'une franche explication", une "explication collective dont je ne suis pas sûr qu'elle s'achève lors de ce BN", a renchéri le député Carlos Da Silva, autre proche du Premier ministre.
Laurent Baumel, l'un des députés "frondeurs" (mais pas membre du BN), pense que M. Cambadélis n'aura pas un propos "unilatéral dirigé contre les frondeurs", mais plutôt "un propos partagé, avec un appel à l'unité et un truc disant que le débat, légitime, se règlera lors du congrès de Poitiers" de juin.
"Je ne sens pas Cambadélis d'une humeur disciplinaire", a lui aussi jugé Jérôme Guedj, membre de l'aile gauche, qui sera au BN.
Dès la semaine dernière, certaines voix dans le parti ont réclamé des sanctions contre les députés "frondeurs" allant jusqu'à l'exclusion du PS, d'autres s'y opposant au nom du débat et du rassemblement.
- Une image déplorable du PS -
Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée nationale, selon lequel le BN "doit être l'occasion d'avoir des règles claires", suggère un départ volontaire : "personne n'est obligé ni d'adhérer à un parti, ni à un groupe", a-t-il dit dimanche.
"La question à laquelle on doit répondre est : comment créer une décision collective à laquelle tout le monde reste loyal ?" résume Carlos Da Silva, selon lequel "ce n'est pas à travers la sanction que l'on résoudra le problème".
Laurent Baumel estime n'avoir "jamais eu l'impression que le débat était possible en deux ans et demi. Tout est tout de suite fermé, le débat prend la forme de +pour ou contre le gouvernement+ et donc de +pour ou contre la discipline du groupe+".
Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a lui parlé d'"explications à avoir" à la date du congrès, "parce qu'on ne peut pas rester comme s'il ne s'était rien passé", soulignant "quand on est élu et qu'on souhaite une étiquette (...) il y a derrière une solidarité à avoir".
Le député PS de Seine-Saint-Denis Razzy Hammadi a proposé, dans une interview au JDD, d'interdire aux députés de voter contre les textes du gouvernement, une disposition à intégrer selon lui dans les règles du parti lors du congrès.
"S'il devait y avoir une discipline à respecter, encore faudrait-il qu'elle se base sur une orientation sur laquelle les militants se sont prononcés", estime M. Guedj, qui prône un congrès de "clarification".
En attendant, déplore M. Da Silva, "tout cela montre une image de nous déplorable, à un mois des élections départementales" qui s'annoncent périlleuses pour les socialistes avec la perte possible de 30 à 40 départements.
Afp via nouvel obs :: lien |
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