Le mouvement anti-islam allemand Pegida, en nette perte de vitesse depuis plusieurs semaines, a annoncé lundi la réintégration au sein de son comité de direction de son ex-dirigeant Lutz Bachmann, qui en avait démissionné en janvier.

M. Bachmann, 42 ans, avait quitté la tête de Pegida le 21 janvier, en plein apogée du mouvement, après la parution dans la presse d'une photo le montrant grimé en Adolf Hitler et la révélation de propos xénophobes sur les réfugiés.

Les "Patriotes européens contre l'islamisation de l'Occident" (acronyme allemand Pegida), groupe né à Dresde (est) avant d'essaimer dans toute l'Allemagne, ont confirmé sur leur page Facebook le retour de leur ancien dirigeant, annoncé dimanche par le quotidien populaire Bild.

Pegida n'a pas expliqué les raisons de cette réintégration, mais Lutz Bachmann a contesté auprès du journal britannique The Guardian l'authenticité de la photo le montrant cheveux plaqués et moustache en brosse, assurant qu'il ne portait "pas de moustache" sur le cliché originel.

M. Bachmann n'avait pas disparu du mouvement après sa démission, prenant même la parole lors de la dernière "manifestation du lundi", le 16 février, pour annoncer la présence d'un candidat Pegida aux prochaines élections municipales de Dresde attendues en juin.

Son maintien officieux à la tête de Pegida avait été la principale cause du départ, le 28 janvier, de cinq autres dirigeants du mouvement islamophobe, dont l'ancienne porte-parole Kathrin Oertel, selon plusieurs médias allemands.

Né le 20 octobre dernier, Pegida a vu son affluence croître de semaine en semaine, jusqu'à rassembler un record de 25.000 personnes le 12 janvier à Dresde, avant de subir coup sur coup une menace d'attentat puis les déchirements au sein de sa direction.

La 16e "promenade du soir" du mouvement ce lundi, a rassemblé environ 5.000 personnes à Dresde, selon les chiffres de la police cités par l'agence de presse allemande dpa, en légère hausse par rapport aux 4.000 manifestants de la semaine dernière.