Le moral des restaurateurs, hôteliers ou opérateurs est à l'image de la mauvaise météo en juillet-août. Les résultats sont particulièrement décevants sur la Côte d'Azur, en Aquitaine ou encore en Rhône-Alpes.

Le tourisme en France a fait au mieux avec la météo de cet été. La plupart des professionnels du secteur évoquent une "petite saison" décevante et une baisse du chiffre d'affaires. La faute au temps peu estival, surtout, mais aussi aux réflexes économes des touristes.
62% des 980 opérateurs de tourisme interrogés par le cabinet Protourisme évoquent une baisse de chiffre d'affaires en juillet-août par rapport à un début de saison en mai-juin qui avait bien démarré. "La saison touristique a été maussade cet été, comme le temps et l'humeur des Français", résume son directeur, Didier Arino, qui chiffre à 800 millions d'euros sur l'été le manque à gagner en France.
Les résultats s'affichent particulièrement décevants sur la Côte d'Azur mais aussi dans le Languedoc, en Aquitaine et en région Rhône-Alpes. La région Paca a décrit cet été comme "morose" du côté du tourisme.
Mais certaines destinations tirent leur épingle du jeu mieux que d'autres, comme la Bretagne et la Normandie, où le soleil a été au rendez-vous et a fait le bonheur des campings. Sans briller, Paris et sa région s'en sortent correctement elles aussi.
Ceux qui s'en sortent bien
"Juillet a été très difficile tant pour la restauration que l'hôtellerie. Août est heureusement meilleur, mais c'est une petite saison", analyse pour sa part Hervé Becam, vice-président du syndicat hôtelier Umih.
La météo n'est pas seule fautive. La crise s'est ressentie sur le pouvoir d'achat et l'adaptation du comportement des consommateurs a joué un rôle. "Couramment, des clients demandent deux cuillères pour un dessert", note Hervé Becam. "On voit même des adultes demander un menu enfant."
Certains opérateurs avaient anticipé les difficultés et ont "tout mis en oeuvre pour décrocher tôt des réservations de la clientèle", echappant à "l'effet météo négatif", explique Protourisme. Comme le Club Med, qui affiche plus de 80% de taux de remplissage en montagne. Et globalement, "les 'gros' et les réseaux s'en sortent mieux que les 'petits' et les indépendants, c'est la prime à la technologie et à la visibilité sur Internet", pour le cabinet d'étude.