
Quelques heures avant l'annonce du remaniement, le désormais nouveau ministre de l'Économie se disait favorable à un aménagement des 35 heures, pour permettre à un maximum d'entreprises de "déroger" à ce système, en cas d'accord avec les syndicats.
Étrange chose que le timing. Dimanche dernier, alors que le remaniement gouvernemental n'est même pas encore à l'ordre du jour (il ne sera annoncé que le lendemain), Emmanuel Macron donnait une interview au magazine Le Point. Interview qui, publiée aujourd'hui, prend une toute autre ampleur.
L'interview complète sur le site du Point (1)
Le ministre de l'Économie y dit notamment son point de vue sur les 35 heures, dispositif emblématique voté par la gauche et régulièrement remis en cause par la droite. Cette semaine encore, l'ancien Premier ministre François Fillon disait son regret de ne pas l'avoir réformé lorsque l'UMP était au pouvoir. C'est peut-être Emmanuel Macron qui le fera finalement à sa place : dans cet entretien, il se dit favorable au fait "d'autoriser les entreprises à déroger aux 35 heures".
Nous pourrions autoriser les entreprises et les branches dans le cadre d'accords majoritaires, à déroger aux règles de temps de travail et de rémunération. C'est déjà possible pour les entreprises en difficulté. Pourquoi ne pas étendre à toutes les entreprises, à condition qu'il y ait un accord majoritaire avec les salariés ?
Une mesure qui permettrait, selon celui qui allait en devenir responsable, de "sortir de ce piège où l'accumulation des droits donnés aux travailleurs se transforme en autant de handicaps pour ceux qui ne travaillent pas".
Des déclarations qui devraient, comme le discours de Manuel Valls mercredi à l'université d'été du Medef, susciter l'enthousiasme des patrons français (2).