La situation est inédite. Après la décision de la CGT de boycotter la seconde journée de la conférence sociale, FO lui a emboîté le pas. Les deux syndicats ne participeront pas aux sept tables rondes, et n'assisteront pas au discours de clôture de Manuel Valls, mardi 8 juillet.

Les leaders des deux syndicats – respectivement Thierry Lepaon pour la CGT et Jean-Claude Mailly pour FO – ont tout de même participé à la réunion avec François Hollande lundi après-midi. Dans un climat tendu, le chef de l'Etat a rencontré à huis clos les dirigeants des organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et patronales (Medef, CGPME, UPA).
« UN VRAI BUG DANS LE DIALOGUE SOCIAL »
A la sortie de cette rencontre, les syndicats ont confirmé leur boycottage. « Le discours du premier ministre [...] ne mérite pas notre présence à ses côtés » a estimé M. Lepaon, faisant référence aux récentes déclarations de Manuel Valls « en faveur du patronat ».
Jean-Claude Mailly a, lui, dénoncé « un vrai bug dans le dialogue social », fustigeant des « désaccords sur le pacte de responsabilité », les « déclarations intempestives du premier ministre » sur les seuils sociaux dans les entreprises et la simplification du code du travail.
LA CFDT VEUT UNE APPROCHE « CONSTRUCTIVE »
De son côté, la CFDT devrait participer au deuxième jour de cette conférence sociale, la troisième du quinquennat. A son arrivée au palais d'Iéna, son numéro un Laurent Berger a déclaré que les menaces de boycott, qu'elles viennent des syndicats ou du patronat, étaient « contre-productives » et que son syndicat privilégiait une approche « exigeante » et « constructive ».
La conférence sociale réunissant patronat et syndicats s'est ouverte lundi dans un climat tendu, après la mise en œuvre du « pacte de responsabilité » et les récentes décisions du gouvernement concernant le compte pénibilité. Le gouvernement avait ainsi été accusé de « mépris » à l'égard des syndicats.