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Violences lors des manifestations : des peines de prison prononcées à Nantes
Article mis en ligne par la Rédaction |
Intérieur
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Les premières sanctions après les violences perpétrées dans le sillage des manifestations contre la loi Travail sont tombées ce vendredi soir. A Nantes, sept personnes ont été condamnées, dont cinq à des peines de prison ferme, allant jusqu’à deux mois avec mandat de dépôt pour la plus lourde.
Un jeune franco-algérien a écopé d’un mois de prison ferme pour avoir jeté des projectiles. Son avocat avait vainement tenté de plaider la bêtise, le jeune homme ayant simplement « imité » d’autres manifestants.
Un prévenu de 46 ans, sans emploi, et des jeunes d’une vingtaine d’années ont aussi été condamnés à de la prison ferme.
D’autres suites judiciaires devraient intervenir puisque 214 interpellations ont été effectuées dans toute la France jeudi, près de 2 000 depuis les premières manifestations il y a deux mois.
A Paris, si le mouvement Nuit debout n’est toujours pas interdit, il est de plus en plus corseté. La préfecture de police a ainsi renouvelé jusqu’à mardi l’interdiction de consommer de l’alcool place de la République, la diffusion de musique et la constitution de cortège, dont plusieurs avaient occasionné des débordements ces dernières semaines.
Grièvement blessé à l’œil jeudi durant la manifestation contre la loi Travail à Rennes, un jeune homme a définitivement perdu la vue du côté gauche, a confirmé hier le procureur d’Ille-et-Vilaine. Selon les témoins, Jean-François, étudiant en géographie de 20 ans, a été touché par un tir de ce qui a été initialement présenté comme un flash-ball. La préfecture a seulement reconnu l'usage de lanceurs de balles de défense.
« N’importe qui aurait pu être touché par ce tir-là, il n’y a rien qui justifie un tir de flash-ball dans la tête », a souligné Sofian, parmi la trentaine de personnes réunies hier devant le commissariat avec une banderole « Justice pour les blessé.e.s inculpé.e.s ». Sans attendre une éventuelle plainte de la famille, le parquet de Rennes a décidé d’ouvrir une enquête, confiée à l’inspection générale de la police.
Les blessés ne se trouvent pas que dans les rangs des manifestants. Selon le ministère de l’Intérieur, 78 policiers auraient été plus ou moins touchés durant les débordements qui ont eu lieu dans plusieurs grandes villes de France, comme Nantes et Marseille. A Paris, le policier en civil de 38 ans gravement touché à la tête par un pavé souffre d’une fracture du crâne, mais ses jours ne sont pas en danger. Bernard Cazeneuve s’est rendu auprès de lui à l’hôpital pour saluer le « courage des forces de l’ordre ». Le ministre de l’Intérieur a martelé que « la justice passera » à la suite des incidents qui ont émaillé la journée.
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