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Attentat de Nice : "Tous ont cherché à instrumentaliser l'événement"
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Il était à Nice samedi pour un direct sur une chaîne d'information en continu. Raphaël Liogier a découvert une ville "endeuillée, où les gens se regardent davantage. Un climat étrange et paradoxal avec d'un côté des gens qui se baignent et de l'autre une sorte de lourdeur morale." Pour ce sociologue, qui dirige l'observatoire du religieux à l'IEP d'Aix-en-Provence, l'attentat de jeudi soir marque un nouveau visage du terrorisme.

Mohamed Lahouaiej-Bouhlel semble avoir agi seul jeudi soir au cours d'un attentat revendiqué tardivement par Daech. Pourtant, il n'était a priori pas très religieux...

Raphaël Liogier : Depuis 2015, j'insiste sur le fait qu'il y a deux phénomènes distincts. Un phénomène d'islam radical qui, s'il peut être inquiétant du point de vue du communautarisme, ne l'est pas forcément car ce sont des gens dépolitisés, très individualistes avec des groupes qui sont en retrait, qui se mettent à apprendre l'arabe classique, se laissent pousser la barbe... Mais tout ceci n'est pas relatif au terrorisme qui est à leurs yeux trop moderne, trop politisé. À côté, il y a ceux que j'appelle les nouveaux ninjas de l'islam, ceux qui ne sont pas très pratiquants, voire pas du tout, à l'image de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel. Il avait des problèmes sociaux, psychologiques, battait sa femme, buvait... Parce que l'islam est considéré comme anti-social et comme ils ont un désir de vengeance, ils sont directement dans le désir de djihad, avec la volonté d'être un héros.

Vous parlez d'amateurisme...

R.L. : Tout à fait. Ces personnes-là ne vont pas forcément en Syrie, ont un temps de préparation raccourci, voire inexistant. On assiste à des attentats individualisés. Aujourd'hui, l'offre de terrorisme de Daech est dépassée par la demande des amateurs de terrorisme. Quand c'étaient des professionnels avec des réseaux, des armes... la police avait plus l'habitude. Mais là, ces amateurs ne préparent rien, ne peuvent même pas être suspectés et du coup c'est inévitable.

C'est une "guerre de religion" ?


R.L. : La France est le seul pays en Europe où l'on parle tous les jours de l'islam qui est dans le collimateur. On focalise sur l'islam comme étant la religion antisociale que cela devient désirable pour ces personnes-là. Ceux qui considèrent que l'on est en guerre contre une religion ont tout faux. Mohamed Lahouaiej-Bouhlel est la caricature du non-musulman.

Partagez-vous la position de Patrick Calvar, le patron de la DGSI, qui considère qu'il existe un risque de "confrontation entre l'ultra-droite et le monde musulman" ?


R.L. : Oui. Aujourd'hui, cette mise en scène de guerre de civilisation peut être prise au sérieux par l'autre partie de la population. Chez les extrêmes, des gens se trouveraient alors légitimes à contre-attaquer. Les musulmans qui se sentent "victimes" de Daesh et qui ont la trouille, auraient également peur des groupes d'extrême-droite qui peuvent eux aussi compter dans leurs rangs des individualités elles aussi fragiles et frustrées qui pourraient se mettre à assassiner. On serait alors dans une sorte de guerre, non pas civile, mais fondée sur la suspicion générale des identités.

Contrairement aux attentats de janvier et novembre 2015, l'unité nationale a rapidement été battue en brèche. Comment l'expliquer ?

R.L. : Malheureusement, on s'est en quelque sorte habitué. On est dans une forme d'usure, de sentiment d'impuissance, et l'on désigne des coupables tout trouvés. La Présidentielle n'est pas étrangère à cette absence d'unité nationale. Il y a eu un manque de pudeur, tout le monde a cherché à instrumentaliser l'événement.

Quelles seront les conséquences politiques de cet attentat ?

R.L. : On va avoir une compétition à celui qui sera le plus à droite, y compris quand on est à gauche. À force de tendre un peu plus à droite, à un moment donné, tout le monde tombe. L'événement et la façon dont il a été traité où l'on suppose qu'il s'agit-là d'une lutte contre l'islamisme mondial font que Daech et le Front national en sont les grands bénéficiaires.

L'extrême droite peut-elle capitaliser sur ces événements ?

R.L. : S'il n'y a pas de sursaut général, oui. Ce qui pourrait nous sauver, ce serait un grand débat national, au-delà des familles politiques où l'on explique que l'on vit dans une société plurielle, multi-identitaire, où il y a des frictions avec des entreprises terroristes qui exploitent les failles de la société. Il ne faut pas nourrir la terreur avec plus de terreur. On est de plus en plus faibles. S'il n'y a pas ce sursaut-là, Marine Le Pen peut incarner l'idée qu'elle serait la seule à prendre au sérieux cette "guerre de civilisation".

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La Provence :: lien
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