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Mercredi, 26 Octobre 2005 |
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Israël doit être rayé de la carte
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a ouvertement appelé à ce que l'Etat d'Israël soit rayé de la carte.
C'est la première fois depuis des années qu'un dirigeant iranien aussi haut placé prône publiquement la disparition de l'Etat d'Israël, même si celle-ci fait partie de la propagande du régime. Comme l'a dit l'imam Khomeiny, Israël doit être rayé de la carte, a dit le président dans un discours prononcé à l'occasion d'une conférence intitulée « Le monde sans le sionisme ».La nation musulmane ne permettra pas à son ennemi historique de vivre en son coeur même, a insisté le président iranien dans cette allocution par ailleurs vivement anti-américaine, tenue devant quatre mille étudiants radicaux.
Ces propos, tenus dans une période de crispation dans les relations avec les Occidentaux, ont rapidement suscité une condamnation générale.
Quand les étudiants, tout de noir vêtus, ont scandé « mort à Israël » à son apparition sur la tribune, M. Ahmadinejad leur a lancé qu'un tel slogan devait être proféré encore plus fort. M. Ahmadinejad, dont la prise de fonction en août à la suite du réformateur Mohammad Khatami, chantre du « dialogue des civilisations », a coïncidé avec un net durcissement du régime islamique, a préconisé l'unité des Palestiniens pour atteindre « le point d'anéantissement du régime sioniste ».
Ancien officier des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique, M.Ahmadinejad a défendu la lutte armée des Palestiniens et voué aux gémonies les dirigeants régionaux qui reconnaissent ou reconnaîtraient Israël. Les combats livrés sur la terre occupée font partie d'une guerre pour sa destinée. L'issue de centaines d'années de guerre se joue sur la terre palestinienne, a dit M. Ahmadinejad. Les dirigeants de la nation musulmane qui reconnaîtront Israël brûleront dans les flammes de la colère de leur propre peuple, a-t-il promis.
Il a dénoncé Israël comme la création des forces d'oppression mondiales, désignation quasi officielle des Etats-Unis et de l'Occident, et parlé d'une guerre historique de plusieurs siècles entre l'oppresseur et le monde islamique. La rupture des relations avec Israël fut l'un des premiers actes diplomatiques de la République islamique instituée en 1979.
Israël se considère comme la cible désignée du programme nucléaire iranien, que la République islamique proclame purement civil mais qui met l'Iran à seulement quelques années de détenir l'arme atomique. Ces inquiétudes sont renforcées par les activités balistiques iraniennes, qui mettent Israël à portée de missiles iraniens. Le régime exhibe régulièrement des missiles portant le slogan: « Israël doit être rayé de la carte ». Les spéculations n'ont jamais cessé sur la possibilité d'une attaque préventive israélienne.
La négation de l'Etat d'Israël est l'une des entraves les plus fortes à une normalisation des relations iraniennes avec l'Occident. Les Etats-Unis accusent l'Iran d'armer les mouvements radicaux anti-israéliens. Cheikh Hassan Nasrallah, chef du mouvement du Hezbollah chiite libanais, a fait lire à la conférence de Téhéran un message disant : Nous réunirons tous les moyens pour anéantir le régime qui occupe Qods.
Le représentant en Iran du mouvement palestinien Hamas, les ambassadeurs de Syrie et de l'Autorité palestinienne, étaient présents. De grands rassemblements anti-israéliens sont prévus vendredi dans tout le pays.
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