La guerre au Liban a laissé des séquelles au sein de la population israélienne, marquée par les échecs subis par Tsahal. Elle a en outre incité un groupe de réservistes et de parents endeuillés ainsi que des militants du Mouvement pour la probité du Pouvoir à se poser un certain nombre de questions. Lançant une campagne de protestation, ils ont réclamé la tenue d’une enquête approfondie et certains même la démission des responsables, à savoir le Premier ministre, le ministre de la Défense et le chef d’état-major.

Mais au sein de la population palestinienne, et même chez les Arabes israéliens, la réaction semble avoir été radicalement différente si l’on en croit les résultats d’un sondage réalisé après la fin des affrontements. En effet, d’après cette enquête, menée par le professeur Yaakov Shamir, de l’Institut Harry S. Truman de l’Université Hébraïque de Jérusalem, et le centre palestinien de Science politique de Ramallah (PSR), 65 % du public palestinien pense que les organisations terroristes de la bande de Gaza et de la Judée-Samarie doivent s’inspirer des méthodes du Hezbollah et bombarder avec des roquettes les agglomérations israéliennes. Seules 35 % des personnes interrogées affirment s’opposer à ces procédés.

Les Palestiniens ont également été questionnés sur leurs positions vis-à-vis des attentats suicides visant des Israéliens. Là aussi, la majorité d’entre eux s’est prononcée en faveur de ces attaques meurtrières : 56 % en mars dernier et 57 % lors du dernier sondage. Quant à l’enlèvement de soldats pouvant servir de "monnaie d’échange", les trois quart de la population palestinienne les approuvent et seuls 23 % s’y opposent.

Concernant l’influence du chef du Hezbollah, Hassan Nassrallah, les avis sont bien sûr partagés entre la population juive et le public arabe israélien. 24 % des Juifs israéliens pensent que le chef terroriste se soucie du sort des citoyens arabes vivant en Israël. En revanche, 70 % des Arabes israéliens sont convaincus que Nassrallah se préoccupe de leur bien-être.

Curieusement, malgré ces données attestant que les Palestiniens soutiennent toujours autant les violences contre les Israéliens, ces derniers sont plus nombreux à s’exprimer en faveur de négociations avec l’AP dirigée par le Hamas, avec un pourcentage de 56 % contre 43 % qui s’y opposent.

Les Israéliens ont également été questionnés, à la fin du mois d’août, sur un règlement du conflit avec la Syrie. La guerre récente au Liban ne semble pas avoir modifié leurs positions et ils sont toujours 56 % à refuser un retrait global du plateau du Golan en échange d’un accord de paix avec Damas. En revanche, 32 % lui sont favorables.