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Hollande-Cameron : le sommet d'Amiens dominé par la crise des migrants
Emmanuel Macron en service commandé ? Le ministre de l’Économie, dans une interview au Financial Times, menace la Grande-Bretagne en cas de Brexit.
Si le royaume quittait l'Union européenne, la France, affirme-t-il, ne retiendrait plus les migrants à Calais (Nord) et inciterait les banquiers à quitter la City pour Paris.
A quelques heures du 34e sommet franco-britannique, voilà de quoi tendre l'ambiance. François Hollande et David Cameron se retrouvent à Amiens (Somme) pour discuter de la situation des migrants, alors que le démantèlement de la « jungle » a été entamé, avec de nombreux incidents à la clef. Paris ne compte pas remettre en cause les accords du Touquet de 2003 régissant la gestion de la frontière franco-britannique: « Ils n'ont pas vocation à être modifiés », indique-t-on à Paris.
Mais François Hollande entend obtenir de Londres une aide financière importante pour ouvrir de nouveaux centres d'accueil, sécuriser les infrastructures portuaires de Calais, Dunkerque et du tunnel sous la Manche, et lutter contre les filières clandestines. De son côté, l'Union européenne a annoncé mercredi une aide de 700 millions d'euros, essentiellement pour la Grèce et la Macédoine.
Autre sujet sensible, la question du regroupement familial de mineurs isolés, bloqués à Calais alors que des membres de leur famille sont installés de l'autre côté de la Manche. La France souhaiterait que ces quelques cas - 300 selon la Défenseure des enfants - soient examinés avec humanité, « dans l'équilibre de la relation que nous avons avec la Grande-Bretagne », a récemment précisé avec diplomatie le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
Paris et Londres veulent également développer leur coopération en matière d'armement, (drone, missiles, guerre des mines sous-marines) et d'énergie. Le projet de construction par EDF de deux EPR à Hinkley Point (côte ouest de l'Angleterre), dont le coût est évalué à 24,5 milliards d'euros, fera l'objet d'un texte commun.
A moins de quatre mois du référendum organisé le 23 juin outre-Manche sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'Union européenne, le risque de « Brexit » ne fait officiellement pas partie des discussions. Mais David Cameron, qui préférerait trouver un accord avec l'UE que la quitter, et François Hollande pourraient toutefois bien évoquer cette échéance à haut risque, surtout après les déclarations d'Emmanuel Macron.
Le Premier ministre britannique et le président de la République tiendront une conférence de presse conjointe après 15 heures.
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