
De violents combats opposent depuis trois jours, dans le nord-est du Liban, l'armée libanaise et les rebelles islamistes syrien du Front al-Nosra. Des affrontements qui se concentrent non loin de la frontière syrienne autour de la ville d'Ersal, en partie contrôlée par les jihadistes. Face à cette menace extrémiste, la classe politique libanaise, généralement très divisée, fait front commun derrière l'armée.
Pas de compromis avec les extrémistes : les Libanais ont mis de côté leurs profondes divergences sur la guerre en Syrie pour resserrer les rangs derrière leur armée, qui combat depuis samedi des milliers de jihadistes dans la localité sunnite de Ersal, adossée à la frontière libano-syrienne.
Après une réunion extraordinaire ce lundi, le gouvernement a exprimé un appui total à l’armée dans sa mission sacrée, selon le Premier ministre.
S’adressant sur un ton grave aux Libanais, Tamam Salam a déclaré que le Liban a fait face à une agression de la part de groupes obscurantistes contre sa souveraineté, visant à paralyser l’Etat et ses institutions.
Il a ajouté que le gouvernement a décidé de mettre en état d’alerte tous ses services et toutes ses institutions pour défendre la sécurité du Liban.
Le chef druze Walid Joumblatt a évoqué un danger «existentiel» auquel le Liban est confronté. Il a dénoncé ce qu’il a appelé une invasion de type mongol et a plaidé pour l’union sacrée.
Le ministre des Affaires étrangères Gebrane Bassil, a appelé à partir de Téhéran, à une aide urgente et rapide à l’armée libanaise pour combattre le terrorisme.
L’ancien Premier ministre et principal leader sunnite du Liban Saad Hariri a déclaré que l’armée libanaise constitue une ligne rouge.
Pendant ce temps, les combats acharnés se poursuivent entre l’armée, qui a déployé d’importants renforts, et des milliers de jihadistes de différentes nationalités.
Le bilan des affrontements est lourd : 14 morts, 86 blessés et une trentaine de disparus dans les rangs de l'armée et des dizaines de morts parmi les combattants islamistes.