Outre-Rhin, les bacheliers obtiennent certes de meilleures notes en moyenne au bac, mais leur niveau d’instruction aurait tendance à s’étioler.

En France, 80% d’une classe d’âge obtient de Bac et le pays s’en vante, quand en Allemagne, la proportion de ceux qui obtiennent leur « Abitur » progresse, à 40% dernièrement, et cela semble poser un problème.

« Super Abi, mais rien derrière », titrait hier à sa une l’édition dominicale de la « Frankfurter Allgemeine ». Il apparaît que les bacheliers de la Baltique au Tyrol obtiennent toujours de meilleures notes en moyenne pour le bac, mais leur niveau d’instruction aurait lui tendance à s’étioler.

Une étude pas encore rendue publique de l’institut de conjoncture IW, de Cologne, pourrait semer le trouble. Le pays a déjà connu il y a quelques années le choc « Pisa », l’étude internationale de l’OCDE révélant un niveau médiocre des têtes blondes outre-Rhin. Selon un chercheur de l’institut IW, les élèves allemands d’aujourd’hui font encore moins bonne figure à leur entrée à l’université.

Si l’on se réfère à leur score Pisa d’aujourd’hui, des étudiants d’un moins bon niveau que ceux du passé parviennent tout de même à décrocher leur sésame pour des études supérieures, grâce à leur note au bac. Le dit examen était réservé à 27% d’une classe d’âge il y a 20 ans, le pourcentage est passé à 40%.

Plusieurs raisons à cela. Davantage d’élèves issus de filières professionnelles courtes parviennent par la suite à décrocher un bac. L’examen a été par ailleurs « centralisé », ce qui aurait tendance à le rendre plus facile. Jadis les enseignants de terminale, eux-mêmes examinateurs lors de l’examen, pouvaient choisir de mettre au programme par exemple leur auteur de littérature préféré. Et une cinquième matière optionnelle a été rajoutée à l’examen, celle où les bacheliers obtiennent en général la meilleure note.

Reste que la sélection à l’université se fait toujours autant. Notamment, l’inflation du nombre de dossiers déposés avec un « eins » (1,0) au bac, la meilleure note possible, ne garantit pas une place là où des numerus clausus sont en place.