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Alger met en garde contre une intervention occidentale en Libye
Alger n'apprécie pas trop que des forces étrangères s'activent chez son voisin libyen. Le ministère algérien des Affaires étrangères a mis en garde, jeudi, contre une éventuelle nouvelle intervention militaire internationale dans ce pays.
En 2011, Washington, Paris et Londres avaient lancé une opération militaire en Libye sous mandat de l'ONU pour soutenir les insurgés contre le régime de Mouammar Kadhafi, avant que l'Otan n'en prenne les commandes. Aujourd'hui la Libye, qui n'a pas réussi sa transition, est livrée à l'anarchie la plus totale. Avec deux gouvernements, l'un reconnu par la communauté internationale et l'autre érigé par des opposants appuyé par des mouvements islamistes. La violence est quotidienne d'autant plus que l'Etat islamique s'est déjà implanté dans plusieurs zones.
«Toute autre intervention militaire en Libye engendrera davantage de destruction et de pertes humaines», a déclaré jeudi le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, cité par l'agence de presse APS. Depuis une dizaine de jours, les informations se multiplient sur la présence de membres des forces spéciales françaises, américaines ou britanniques en Libye. «Les aventures militaires n'ont aucune chance d'aboutir au règlement de ce problème ni dans l'immédiat ni à long terme. L'Algérie respecte le droit de la Libye d'instaurer le régime qu'elle juge adéquat pour son peuple», a déclaré le chef de la diplomatie algérienne.
Le chaos en Libye a favorisé la montée en puissance de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) qui occupe Syrte, à 450 km à l'est de la capitale Tripoli, et cherche à étendre son influence dans les pays du Maghreb. Les Occidentaux, inquiets de l'implantation des hommes de Daech, se disent prêts à contribuer au rétablissement de la sécurité en Libye à condition qu'un gouvernement d'union nationale en fasse la demande. Mais la mise en place de ce gouvernement, soutenu par l'ONU, se fait toujours attendre.
Mercredi, cinq djihadistes venus de Libye avaient été abattus à Ben Guerdane dans le sud de la Tunisie, à la frontière libyenne. Le Premier ministre tunisien Habib Essid a affirmé jeudi que ces cinq hommes venaient de Libye et planifiaient des «opérations terroristes» en Tunisie. Le ministre de l'Intérieur avait affirmé, de son côté, avoir été informé de la possible entrée ces «trois derniers jours» de «groupes terroristes» sur le sol tunisien, à la suite du raid américain du 19 février contre un camp d'entraînement du groupe Etat islamique (EI) à Sabrata, dans l'ouest libyen.
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