Les manifestations de soutien à la population de Gaza et aux combattants palestiniens ne sont pas "halal" a déclaré le Mufti d'Arabie Saoudite et président du comité des grands oulémas, le cheikh Abdel-Azziz Al Cheikh.

Dans une déclaration publiée dans des médias saoudiens, il a qualifié les manifestations organisées dans des pays arabes et musulmans dans le cadre de la "journée de la colère", de "chahut et de bruit dont il ne sort rien de bon".

C'est le second religieux saoudien qui édicte une "fatwa" contre les manifestations pour Gaza. "Ce qui est utile, c'est de donner de l'argent et de l'aide" a-t-il dit dans une allusion claire à l'action des Etats.

Avant le Mufti, c'était le président de la Haute cour, Cheikh Salah al-Lahidane qui avait dénoncé les manifestations comme relevant de la "corruption sur la terre car elles donnent lieu à des actes d'anarchies et de destruction".

Réactions

Des prises de positions qui suscitent une réaction sévère du journal londonien Al-Quds al Arabi qui y voit une "offensive politique sournoise" qui se combine aux attaques israéliennes.

Pour rappel, le Roi Abdallah d'Arabie Saoudite s'est prononcé vendredi pour la première fois depuis le début des attaques israéliennes sur la situation à Gaza.

Dans une déclaration où Israël n'est pas nommément citée, il a souligné que "nous voyons répandre le sang de nos frères en Palestine dans des massacres collectifs, qui n'ont épargné personne, et dans des crimes de guerre contre l'humanité (...), qui ont lieu au vu et au su de la communauté internationale, restée indifférente aux événements de toute la région".

"Ce silence est inexcusable" et accouchera "d'une génération qui rejettera la paix et ne croira qu'en la violence", a ajouté le souverain saoudien dont la majeure partie du discours a été consacrée à la menace djihadiste.