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Mardi, 27 Octobre 2015
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En Allemagne, un best-seller un temps oublié mais jamais interdit
Nathalie Versieux
Varia
Succès de librairie dans les années 30, «Mein Kampf» a été remisé dans les greniers allemands après-guerre. Le texte, qui tombera dans le domaine public en 2016, sera réimprimé dans une version commentée.

Après son départ de l’armée, le 31 mars 1920, Adolf Hitler n’a plus de revenus réguliers. Les quelques articles qu’il publie dans le Völkischer Beobachter, l’organe du NSDAP (le Parti national-socialiste), ne lui suffisent pas pour vivre. Hitler dépend financièrement de quelques riches mécènes munichois, convaincus par la cause nationale socialiste. Conscient de son potentiel de séduction auprès du public - lorsqu’il est à la tribune, les conférences données par le parti provoquent un afflux inhabituel malgré le prix élevé du ticket d’entrée - Hitler profite d’un séjour en prison en 1924-1925, à la suite de sa tentative de putsch manquée, pour rédiger un ouvrage «qui n’a d’autre but que de faire un maximum d’argent», dira l’un de ses proches, Julius Schaub. Le directeur de la prison, Otto Leybold, dira pour sa part au sujet de son illustre prisonnier : «Il mise sur une forte diffusion du livre et espère pouvoir réaliser les dépenses qu’il a en vue grâce à la vente de l’ouvrage.»

Le premier tome sort en juillet 1925, le second en décembre 1926. Les deux ouvrages adoptent vite le format usuel de la Bible, 12 x 18,9 cm. Pendant les vingt années d’édition (de 1925 à 1945) le texte est régulièrement revu et corrigé. Au point que les éditions des années 40 n’ont plus grand-chose à voir avec le texte des années 20.

Cadeau de mariage.

Douze millions d’exemplaires ont été vendus du temps de Hitler, devenu ainsi millionnaire. Le contrat signé avec l’éditeur lui accorde 2 Reichsmark par exemplaire vendu, près de 20 % du prix de vente. Hitler n’a jamais payé un mark d’impôt sur ces revenus. Le succès commercial du livre, vendu à 240 000 exemplaires à l’arrivée au pouvoir de l’auteur en 1933, puis à 854 000 exemplaires entre janvier et novembre 1933, est assuré : nombre de municipalités achètent l’ouvrage pour l’offrir aux jeunes époux en cadeau de mariage. Aujourd’hui, les historiens s’accordent pour penser que, jusqu’en 1945, les Allemands avaient bien Mein Kampf sur une étagère mais que peu d’entre eux avaient lu ce livre indigeste, mal écrit et ennuyeux.

A la défaite de l’Allemagne, Mein Kampf - dont la possession n’a jamais été formellement interdite - disparaît dans les caves et les greniers. Aujourd’hui encore, des exemplaires poussiéreux et oubliés, parfois dédicacés, ressurgissent au moment des partages d’héritage. Nombre d’exemplaires des éditions originales restent disponibles sur Internet ou chez les bouquinistes, de même que quantité de traductions. Contrairement à ce que prétendent les néonazis, soucieux de pointer du doigt les «limites de la soi-disant démocratie», la possession du livre n’a jamais été réprimée. Qui veut lire Mein Kampf a toujours pu se procurer l’ouvrage pour quelques euros. L’édition du livre a par contre été longtemps interdite en Allemagne.

Domaine public.

En 1948, les Alliés ont confié au ministère des Finances du Land de Bavière, où Hitler a toujours été officiellement domicilié, l’embarrassante gestion de son «œuvre» jusqu’en janvier 2016. Sa mission, éviter une réimpression. Depuis, le Land a mené un combat acharné contre toute publication, au nom du respect des victimes du nazisme et de peur qu’une réédition ne soit mal interprétée à l’étranger. Mais les écrits de Hitler, comme ceux de n’importe quel auteur, tomberont dans le domaine public fin 2015, soixante-dix ans après sa mort. La Bavière s’est donc résolue, début 2014, à approuver l’édition d’une version pédagogique de l’ouvrage, agrémentée de commentaires d’historiens, pour éviter que l’extrême droite ne s’en empare.

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Libération :: lien
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