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Samedi, 8 Novembre 2014
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Jean Lartéguy, une plume pour les soldats vaincus (1/2)
Jonathan Sturel
Histoire :: Autres
En écrivant sur les grandes épopées victorieuses, le littérateur ressent la même gloire que celle qui traverse son lecteur. Il est aisé et confortable de tremper sa plume dans l’encre des héros. Jean Lartéguy, lui, a écrit sur des guerres perdues, sur des soldats entièrement voués –jusqu’à la mort- à la défense d’un Empire colonial que l’Histoire devait leur interdire de maintenir plus longtemps.


Erreur


La plupart de ces militaires n’étaient pas politisés et s’ils s’en sont allés par-delà les océans faire chauffer leur sang et leur fusil, c’est moins par attachement à l’idéal colonial de la République que par fidélité aux armes de la France, à l’armée ; au dévouement et à l’obéissance qui sont les deux jambes du combattant. Notre époque fait une place bien maigre à ces troupes à qui les chefs du moment avaient confié la sauvegarde –en fait le sauvetage, vain car perdu d’avance– des contrées françaises d’outre-mer. Au prix des habituels sacrifices qui traversent l’Histoire militaire, ces soldats braves ont obéi, pour beaucoup en maculant du sang de leur bravoure l’étendard de la patrie pour qui battaient leurs cœurs.


Erreur


De l’enfer des combats en Indochine s’achevant pathétiquement par l’innommable erreur stratégique de Dien-Bien-Phu jusqu’à l’indépendance politique de l’Algérie, les personnages de Lartéguy, comme ses romans, sont des témoignages d’une page de l’Histoire que les aspirations des temps nouveaux aimeraient tourner trop vite pour oublier, et nos soldats avec elle, la honte d’être du pays qui eut un empire. La raison politique commande un comportement qui, s’il est admissible sur la stricte discussion politique, a tort de réserver aux troupes combattantes des guerres d’Indochine et d’Algérie le traitement négatif qu’elles subissent au motif que la cause qui les animait n’a plus aujourd’hui l’affection du moment. En dehors de l’espace qu’occupe la nostalgie de l’Empire colonial et le discours virulemment anticolonial qui jette le bébé avec l’eau du bain, l’intelligence réside en une savante troisième voie qui préconise, sans s’intéresser à l’objet politique, le respect et le souvenir de ces soldats qu’une méconnaissance de l’esprit militaire mêlée à un anachronisme idéologique conduisent à mépriser.

Les livres de Jean Lartéguy remplissent cette mission. Avec une fine connaissance de l’univers militaire mais sans jargonnage inutile, cette plume au service des vaincus de l’Histoire plonge le lecteur dans la vie quotidienne, sous le feu et après le retour à la vie civile, de ces hommes dont on comprend mieux alors la psychologie, le sens des valeurs et le rapport à la nation. Son ouvrage le plus connu, Les Centurions, raconte les événements rencontrés par une bande de militaires qui connaissent ensemble la rudesse des camps de prisonniers vietminh et l’étouffante chaleur des djebels nord-africains. Unis d’abord par la mission puis par cette fraternelle amitié qui en résulte, les personnages du roman sont une leçon. De camaraderie, notamment. Mais également de dévouement et d’aventure. Ce roman en particulier est comme une quintessence du travail littéraire et mémorialiste de Lartéguy tant on y trouve concentrés les décors, les humeurs, les destins et les passions qui fondent la structure de son œuvre toute entière. Ayant lui-même servi sous les drapeaux avant de devenir reporter de guerre, Lartéguy raconte ce qu’il a vu, vécu, entendu, ressenti ; le tout consigné par une plume maîtresse qui secoue l’âme de ceux qui savent aimer.

Les Centurions, Jean Lartéguy, Presses de la cité, 1960. Disponible également dans une belle réédition de 2011, toujours aux Presses de la cité. Le livre a également donné lieu, en 1966, à une adaptation cinéma du même nom avec notamment Anthony Quinn et Alain Delon.

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