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Lundi, 11 Août 2014
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Anti-mondialisme : L’Inde rejoint l’Organisation de Coopération de Shanghaï
Tyler Durden
Étranger


Chateau



C’est un développement majeur de la géopolitique mondiale post-Guerre Froide. La Chine a formellement invité l’Inde à rejoindre l’Organisation de Coopération de Shanghaï. Ont également été invités le Pakistan, l’Iran et la Mongolie. L’OSC comptera alors 4 puissances nucléaires, trois milliards d’hommes et représentera l’essentiel du continent eurasiatique. Une évolution qui sonne le glas du mondialisme américano-occidental.

L’Inde rejoint l’Organisation de Coopération de Shanghaï


L’élection récente du nationaliste Narendra Modi au poste de premier ministre de l’Inde était perçue par les USA comme le signal de l’adoption d’une ligne résolument antichinoise par New Dehli. Pourtant, le nouveau gouvernement a entrepris un renversement complet de l’approche géopolitique du pays vis-à-vis de ses voisins, et singulièrement vis-à-vis de la Chine. Pékin a perçu ce changement et a procédé à une réévaluation de ses relations avec son puissant voisin, augurant de puissantes évolutions en Asie.

Ainsi, réunis fin juillet au Tadjikistan, les ministres des Affaires Etrangères des pays membres de l’OSC, ont formellement invité l’Inde mais aussi le Pakistan, la Mongolie et l’Iran à rejoindre cette alliance eurasiatique lors du prochain sommet de l’organisation en septembre. Cette évolution a enthousiasmé Moscou, pays membre fondateur, qui y a vu une “révolution” de l’ordre mondial et “l’émergence d’un groupe devenant le centre du pouvoir de la politique mondiale”.

Et en effet, ce mouvement massif de la tectonique des plaques géopolitiques annonce un bouleversement de l’ordre existant. L’OSC comptera 3 milliards d’habitants, 4 puissances nucléaires, toutes reliées par des frontières communes. L’OSC contrôlera toute l’Eurasie, de l’Arctique à l’Océan Indien, de la Mer Noire et de la Baltique à la Mer de Chine. L’organisation deviendra ainsi un véritable géant économique, diplomatique et militaire, véritable contre-poids à l’Otan. Un véritable cauchemar pour l’oligarchie financière occidentale.

Modi donne son plein appui à l’indépendance des BRICS


Modi a donné son plein soutien au BRICS, un bloc économique incluant le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. La plupart des observateurs s’attendaient a contrario à ce qu’il adopte une politique résolument pro-américaine. Lors du sommet des BRICS au Brésil, Modi s’est forgé la conviction que l’Inde gagnerait sur le long-terme à un approfondissement des relations du pays avec ses voisins plutôt qu’à l’entretien de tensions. Comme nous l’avions dit, Modi a fait échouer une série de textes au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce en faveur d’une libéralisation plus grande de l’agriculture. Une position interprétée comme hostile aux USA et visant les lobbys américains de l’agro-alimentaire.

Modi a de la même façon apporté son soutien décisif en juillet dernier à la création d’une banque des BRICS qui devient, de fait, une alternative au FMI contrôlée par les USA et une attaque en règle contre le dollar US qui demeure, encore à ce jour, la principale monnaie des échanges. Une telle banque émettra directement, dans la monnaie de ses états-membres, des prêts qui serviront à divers types d’investissements et offrira à des pays tiers de possibles sources de crédits.

L’offensive de l’Eurasie et de l’Amérique du Sud est allée encore plus loin. En annonçant que la Russie remplacerait les importations européennes et américaines par celles des pays membres des BRICS, Moscou a en quelque sorte donné vie à une banque alimentaire alternative, loin de la Banque Alimentaire mondiale contrôlée par Washington. La Russie a donc fait un pas de plus vers l’indépendance alimentaire de l’Eurasie et surtout vers l’isolement de l’Occident, bien que celui-ci ne cesse d’affirmer rigoureusement l’inverse. C’est au même mouvement d’indépendance alimentaire que travaille l’Inde en refusant de soutenir plus avant l’Organisation Mondiale du Commerce dans sa volonté de libéraliser davantage le secteur.

Guerre à l’hégémonie du dollar US

De tels échanges directs en Eurasie, sans recours au dollar américain, détruit mécaniquement l’ordre mondial issu de Bretton Woods reposant sur la centralité de la monnaie américaine dans la vie économique internationale. Ils réduisent aussi progressivement la capacité des USA à faire payer par le reste du monde leur domination politico-militaire. Privilège colossal rendu possible grâce à leur politique de dévaluation permanente qu’est leur politique d’endettement massif. En somme l’Eurasie organise progressivement le boycott du dollar US sans le dire et ramène ainsi progressivement la monnaie américaine à sa vraie dimension : celle de la devise d’un pays représentant 16% de la richesse mondiale mais qui libelle 60% des échanges commerciaux globaux.

Les Chinois, Indiens, Russes ou Brésiliens sont tout simplement lassés de devoir payer pour maintenir la domination de la finance occidentale et celle de son bras armé qu’est l’armée US. Une domination qui se traduit notamment par une ingérence permanente de l’Occident dans les affaires intérieures de ces pays, y compris en ce qui touche leur identité profonde. Les BRICS oeuvrent donc à un rééquilibrage à mesure que leur propre part dans l’économie mondiale augmente.

Les USA font face à la même situation qu’Athènes lorsque la Ligue de Delos – devenue de facto son empire – s’est désagrégée suite à la défection de certains de ses membres et aux défaites face à Sparte, alliée des Perses, deux puissances continentales. Constituée d’abord comme une alliance volontaire face à la menace perse, la Ligue devint une alliance imposée permettant à Athènes de maintenir sa domination. Exactement comme l’Otan face à l’URSS, alliance qui s’est maintenue comme moyen de maintenir l’empire américain. Athènes avait alors fait du tribut commun des alliés un impôt direct maintenu par la force militaire, l’exact rôle joué par le dollar US d’une part et par l’Otan de l’autre. L’histoire nous apprend cependant que la Ligue s’est progressivement écroulée suite à la volonté d’affranchissement de cités alliées ayant des intérêts divergents. On serait donc en droit de s’attendre à une sécession prochaine, au sein de l’Otan, de certains de ses membres, las de payer pour l’empire, menacés dans leurs intérêts par les orientations de celui-ci, et non désireux de s’exposer militairement pour le défendre.

Avec l’émergence des BRICS, le rêve d’un empire mondial “ayant pour capitale mondiale Jérusalem” comme le rêve le juif Jacques Attali semble s’éloigner, malgré les efforts répétés de l’Occident ploutocratique pour conjurer son reflux.

L’Inde affaiblit le “pivot asiatique” US

En rejoignant l’Organisation de Coopération de Shanghaï, l’Inde se rapproche des deux puissances que les USA ont juré de contenir : la Russie et la Chine. L’Inde ne peut plus, pour les USA, devenir un allié stratégique en Asie. Même si l’OCS n’est pas une alliance militaire au sens plein du terme, la dimension sécuritaire de ce rapprochement est évidente.

L’intégration de l’Iran, de la Mongolie et du Pakistan représente un énorme pas en arrière pour les ambitions régionales des Etats-Unis.

En premier lieu, elle offre une “profondeur stratégique” à la Russie qui peut compenser les tentatives d’isolation menée par l’Otan et les USA par des partenariats avec l’ensemble des états membres. La campagne de sanctions contre la Russie ne parviendra pas à atteindre fondamentalement la Fédération de Russie.

De la même façon, cela rend pour ainsi inutiles les sanctions de l’Iran pour empêcher ce pays de devenir une puissance régionale. L’Iran pourra avantageusement nouer un large éventail de partenariats avec les états-membres de l’OSC.

Les USA deviendront de plus en plus impuissants à donner le ton en Asie, malgré le “pivot” engagé. Ils seront virtuellement incapables de définir les conditions politiques en Afghanistan qui deviendra un dossier négocié entre la Chine, le Pakistan, l’Inde et l’Iran.

Le 1er janvier 2015, l’OSC franchira l’Asie Centrale pour contrôler les rivages de l’Océan Indien depuis le Golfe Persique jusqu’au Bangladesh.

L’énorme masse continentale ainsi associée accélérera l’évolution de l’ordre mondial vers la multipolarité, faisant des Nations-Unies un lieu central de la diplomatie internationale.

Les inimitiés entre ces nations eurasiatiques seraient progressivement canalisées par les rencontres régulières entre puissances dans le cadre d’une telle organisation. Les questions de sécurité régionales renforceraient le principe de coopération et permettraient d’atténuer les antagonismes, y compris grâce à l’aide d’autres états-membres ayant intérêt à favoriser la résolution négociée de conflits entre parties.

La souplesse de l’OSC permet à chaque puissance de conserver sa liberté d’action, ce qu’une organisation formelle autour d’un centre prédominant interdit. Cette coopération à la carte permet de bénéficier d’appuis sans pour autant engager formellement en toute matière les participants.

notes

Tyler Durden est en charge de la correction des articles et du suivi technique du site breizatao.com.

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