Le 26 juillet le professeur en médecine et député de l'UMP Bernard Debré raille dans Le Monde l'inutilité et le coût de la campagne de vaccination que prépare le gouvernement. Le 8 septembre des chômeurs au bout du rouleau, traumatisés par les Assedic qui sont sans dessus dessous, racontent leurs déboires dans le même journal. Le 16 l'ex-policier Philippe Vénère part en croisade dans Le Figaro contre l'industrie des PV abusifs, etc. Pourquoi ces critiques, ces protestations publiées par des quotidiens d'ordinaire plus complaisants envers le gouvernement - certains avec une servilité partisane, d'autres avec les silences et la myopie qui dénoncent l'esbroufe d'une fausse opposition? A-t-on dissout la coalition fric-media-pouvoir? Si nous nous prenions à rêver, la grippe porcine nous ramènerait sur terre...
Voici donc que le gouvernement fait dresser les plans d'une campagne de vaccination obligatoire, digne d'un régime totalitaire. Une fuite dévoile une organisation nationale qui impliquera la police et l'armée - à quand les "vaccimilices" privées de Baxter et Sanofi-Aventis? La force publique, apprend-on, réduira à l'état de spectateur le médecin de famille, homme instruit et de confiance, souvent le confident, toujours l'allié contre la maladie. L'Etat français, ce faisant, pourrait-il être plus agressif, socialement parlant, et plus intrusif d'une façon intime? Tandis qu'il se sacre ainsi roi Ubu en la personne du Président de la République, on rue dans les brancards de la majorité présidentielle contre l'Etat qui s'apprête à faire du citoyen le cobaye d'un vaccin homologué à la va-vite et dont la composition inquiète la profession médicale. Mais pourquoi Sarkozy fait-il cavalier seul contre la grippe porcine? Une action européenne ne va-t-elle pas de soi en cas de pandémie, pour le champion français de la Constitution qui fait l'antichambre de nos institutions? Pourquoi provoquer chez nous le mécontentement populaire contre l'Etat français, pendant qu'on ignore cette pandémie pendant la dernière réunion du G20, par excellence la tribune internationale des puissants de ce monde?
Sur le chemin du gouvernement mondial qu'Attali, le nomade du fric vert, et Cohn-Bendit, le Vert friqué, imposent comme la condition sine qua non de la survie planétaire, la France se soumettra bientôt à la "Déconstitution Européenne" des nations. Mais les Français, d'un scandale sordide à l'autre, commencent à comprendre que la globalisation qui ruine les producteurs de lait et l'Europe qui rançonne les maraîchers sont le cheval de Troie d'une minorité cosmopolite qui s'enrichit sur leur dos. Incapable de redorer le blason européen (avec quel or?), alarmé par l'apparition çà et là de mouvements de résistance nationale au Système, celui-ci mène un combat d'arrière-garde. Fidèle à sa dialectique de fausses oppositions, il fait un épouvantail de l'Etat administrateur de la Nation française qui est notre dernier rempart contre l'esclavage global. Marianne monte alors sur scène la seringue à la main, pour que les Français, dégoûtés par la République qui veut les empoisonner, exigent qu'on agrandisse les décors. Ainsi le Système induit-il le dégoût et la peur de l'Etat qu'il travaille à détruire, avant de fourrer le citoyen dans la corbeille que Marianne emportera à son mariage forcé avec le gouvernement mondial.