Lettre aux ministres de la Justice et de la Culture
Madame le Garde des Sceaux
Monsieur le Ministre de la Culture
Je m’adresse à vous en tant que ministres en exercice chargés plus que tous autres de la préservation des traditions françaises les plus nobles. Dans le souci de garder en vie la justesse de la pensée française et le souci de la justice pour les penseurs français, j’ai participé à la rédaction de l’ouvrage – que je joins à cette lettre – En Confidence, entretien avec l’Inconnue, par Robert Faurisson, ouvrage publié en 2008 aux éditions Pierre Marteau, à Milan.
Je vous prie d’en prendre connaissance personnellement, sans attendre. En effet, l’auteur doit passer en jugement à la 17ème chambre du tribunal correctionnel le 22 septembre, non pas au motif qu’il aurait prononcé ou écrit des choses punissables selon les lois en vigueur, mais simplement pour avoir fait une apparition publique, le 26 décembre 2008, dans le cadre d’un spectacle légalement autorisé, monté par l’humoriste
Dieudonné M’bala M’bala. Cela va probablement donner lieu à moult imprécations dans les médias et chez tous ceux qui suivent les orientations du CRIF, qui souhaite les faire condamner tous les deux, quoi qu’ils n’aient commis aucune illégalité. Mais vous savez que la sympathie populaire va souvent à ceux qui défient la censure.
Il me semble important que vous ayez tous les éléments pour évaluer dans leur globalité l’œuvre et la pensée du prévenu Faurisson, dont on a très généralement une image caricaturale et odieuse, mais qui passera à la postérité pour un véritable représentant de la continuité de la culture française, même si la justice française s’acharnait à nouveau sur lui, comme elle a condamné dans le passé de nombreux écrivains français, qui
en ont, au bout du compte, tiré gloire.
Quand vous aurez lu /En Confidence/, vous comprendrez que la célébrité de Robert Faurisson ne tient pas seulement à sa fidélité à une position intellectuelle difficile à défendre. Vous constaterez que c’est toute une libération de la réflexion qui passe dans sa recherche tenace, et cela dans la continuité de la résistance aux pouvoirs de leur temps incarnée par les rationalistes français, dont Descartes, Molière et Voltaire ont fait une spécialité de la France. Il appartient pleinement à cette lignée critique.
Robert Faurisson n’a jamais été condamné pour falsification de l’histoire – un jugement récent, de la 17ème chambre, l’a confirmé le 21 mai 2007 – malgré ce qu’affirmait « de bonne foi » Robert Badinter. C’est tout à l’honneur de la justice française d’avoir reconnu, dans cette exacte mesure, la contribution de Robert Faurisson à la recherche
historique, ce qui mérite le respect.
Reste l’enjeu politique qu’il représente. La loi Gayssot, votée en 1990, avait pour but explicite d’empêcher la diffusion des conclusions de Robert Faurisson sur la propagande qui a facilité la création de l’Etat d’Israël. Robert Faurisson a maintenant 80 ans et peut se targuer d’avoir gagné la bataille scientifique au terme d’une quarantaine d’années de combat pour l’exactitude historique. Ses adversaires parmi les historiens n’ont apporté depuis 1990 aucun document, aucun fait contredisant ceux qu’il a établis. L’antisémitisme n’a nullement reculé, on nous le ressasse constamment, quitte à augmenter la panique des uns et la colère des autres. La diffusion de l’argumentaire de Robert Faurisson est désormais mondiale. La loi Gayssot a donc échoué dans tous les objectifs qu’elle se proposait.
Mieux encore, la gravité des mensonges que dénonce inlassablement Robert Faurisson a été confirmée involontairement par l’ex-président George W. Bush lui-même, lorsque celui-ci a affirmé publiquement, en 2003, que les personnes mettant en doute la réalité des armes de destruction massive de l’Irak étaient dans la continuité des révisionnistes de la Deuxième guerre mondiale. Plus personne ne croit, ni aux Etats-Unis ni dans le reste du monde, à la propagande mise en branle sous la présidence du même G. W. Bush, qui a conduit par le mensonge mondialement médiatisé les Etats-Unis à s’engager dans une guerre ruineuse et perdue d’avance, qui n’était en fait voulue que par le lobby pro-israélien.
Le même lobby pro-israélien pousse encore aujourd’hui la France à s’engager dans un projet d’agression de l’Iran, après la destruction de l’Irak, sous des prétextes désavoués par l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique elle-même. Or bon nombre de juifs, en France, réalisent en ce moment/ /l’absurdité qu’il y a à servir inconsidérément de valets à la classe dirigeante israélienne, aveuglée par des raisonnements à très court terme, et qui a déjà perdu deux guerres à sa périphérie, au Liban en 2006, à Gaza en janvier 2009.
La folie meurtrière d’Israël repose sur deux piliers désormais périmés : le projet occidental de conserver une enclave de type colonial au Proche-Orient, et la mythologie sioniste, qui a poussé un certain nombre d’Européens d’origine juive à abandonner leurs patries respectives pour aller provoquer la haine des Arabes en s’emparant des richesses et des pouvoirs politiques et militaires en Palestine ; cette mythologie perturbe encore les facultés mentales de bon nombre de chrétiens, de laïques, et de juifs.
Le travail historique de Robert Faurisson permet d’identifier et d’isoler les responsables des terribles erreurs occidentales de la deuxième moitié du XXème siècle, qui ont permis tant de crimes devant lesquels les gouvernements occidentaux ont été impuissants. Sa diffusion permettra à tous ceux qui ont été dupés de trouver des solutions à l’impasse actuelle : comment aider les Israéliens à devenir des habitants véritablement respectueux de la démocratie en Palestine, comme les juifs disent très majoritairement l’être en France et en Europe ?
Je vous demande donc, avec une infinité de Français – que la loi existante empêche non seulement de s’exprimer, mais de réfléchir sainement, en connaissance de cause – de peser de tout votre prestige dès maintenant pour l’abolition de la Loi Gayssot. Cette loi suscite l’antisémitisme, dans la mesure où elle est de plus en plus perçue comme
une loi permettant la censure au seul profit du lobby pro-israélien. La France peut rester un pays phare de la rationalité et de l’ouverture d’esprit, comme les autres peuples reconnaissent avec gratitude que nous l’avons été par le passé. Nous pouvons aider les Etats-Unis à faire évoluer leur politique étrangère dans un sens plus conforme à leur intérêt, et à la paix mondiale. Nous pouvons aider les juifs du monde entier à retrouver l’estime dont les penseurs qui se réclament du judaïsme ont toujours joui, à juste titre. Nous devons protéger les Palestiniens et les pays voisins de la Palestine historique contre les abus de pouvoir d’une infime minorité d’escrocs qui prétendent représenter les juifs, qui ont un pouvoir disproportionné et qui exercent sur toute l’Europe des pressions contraires aux intérêts de chaque nation. Il faut bien constater que ces gens-là entretiennent l’antisémitisme et souhaitent qu’il se développe, pour que les juifs retrouvent globalement une auréole de victimes, ce qui, espèrent-ils,
les consoliderait dans leurs positions. Mais l’intérêt de la France est tout autre, il n’est pas dans l’aggravation des communautarismes par des mesures légales. C’est la Révolution française qui, la première, a misé sur la citoyenneté sans discrimination d’aucune sorte pour les juifs. Il ne faudrait pas que maintenant s’instaurent des privilèges qui attiseront les rancœurs et les divisions.
Veuillez agréer l’assurance de ma considération et de mon dévouement aux valeurs républicaines.
Maria Poumier, universitaire,membre de la Liste Antisioniste aux élections européennes de 2009,alias « L’Inconnue »,à Paris, le 9 septembre 2009.
http://www.plumenclume.net :: lien |