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Vendredi, 28 Novembre 2014
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FN : "Florian Philippot et Marion Maréchal-Le Pen incarnent deux tendances"
Thierry Mael
Tribune libre
Pour le chercheur Sylvain Crépon, le congrès du Front national, qui se tient ce week-end, "va permettre d'évaluer les forces antagonistes" au sein du parti. Interview.


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A la veille de l’ouverture du congrès du Front national à Lyon, ce week-end du 29 et 30 novembre, le chercheur Sylvain Crépon, maître de conférences en science politique à l’université de Tours, en livre les enjeux.

Quel est l’enjeu de ce congrès pour Marine Le Pen ? Elle est assurée à la fin de ce week-end d’être toujours la patronne du FN et la candidate à la présidentielle pour 2017…


- Pour elle personnellement, c’est zéro enjeu. Personne ne conteste son leadership. Tout le monde, même les franges les plus radicales, sait qu’elle est le meilleur atout du parti. Tous les voyants sont au vert pour elle. Les élections européennes ont été une apothéose - avec ses 24 élus - et ont permis au FN de rétribuer ses soutiens les plus emblématiques. Mais ce congrès a un enjeu pour le parti : il va permettre d’évaluer les forces antagonistes en présence. Il n’y pas aujourd’hui de courants, mais des tendances.

La ligne Florian Philippot d’un côté, Marion Maréchal-Le Pen de l’autre ?

- Oui, ils incarnent deux tendances qui correspondent à deux sociologies électorales différentes. Florian Philippot est sur une ligne très proche de Marine Le Pen : un discours social, souverainiste, ni droite ni gauche. Elle est élue du Nord et lui de l’Est, ils ont la même implantation électorale et un électorat plus ouvrier que dans le sud.

Marion Maréchal-Le Pen a un discours plus droitier, plus sensible à la question identitaire, à l’immigration, ce qui correspond aux attentes de son électorat du sud-est, et pas seulement pied-noir. C’est également elle qui était dans les manifestations contre le mariage pour tous. On va voir avec leur rang à l’élection au Comité central, mais aussi à l’applaudimètre, à quel point ils sont soutenus en interne.

Quel est l’enjeu de cette bataille ?

- Ce congrès va cristalliser les tendances qui se constituent. Mais Florian Philippot et Marion Marechal-Le Pen n’y jouent pas la même chose. Lui est un homme pressé, il tire sa légitimité de sa proximité avec Marine Le Pen et de l’effet "vu à la télé". Mais ce qu’il incarne - un énarque, la technostructure - a du mal à passer au FN. Il lui faut se constituer vite des réseaux, des relais, des soutiens pour prendre de l’envergure maintenant.

Marion Maréchal-Le Pen est sur un autre tempo : le temps joue pour elle. Elle a une stratégie de long terme. Elle a la légitimité du nom et c’est la seule députée FN (avec Gilbert Collard du Rassemblement bleu Marine). C’est d’ailleurs étonnant, étant donné son poids, que la direction du parti ne lui ait pas donné la parole à la tribune du congrès. Même si elle n’en a pas besoin.

Cela augure-t-il d’un duel "Marine" - "Marion" à venir ?

- Elles sont plus dans la complémentarité que dans la rivalité. Marion Maréchal-Le Pen ne vise pas la présidence de son parti à court ou moyen terme et ne conteste pas le leadership de sa tante. Elles ont plutôt intérêt à collaborer. Je ne suis pas sûr non plus que Jean-Marie Le Pen soit aussi opposé à sa fille qu’on veut bien le dire. Il y a une part de jeu de dupes, à mon avis.

Le FN est-il la machine de guerre prête à gouverner que souhaite Marine Le Pen ?

- Non. Ils ne sont absolument pas prêts à gouverner, ce que reconnaissent d’ailleurs des proches de Marine Le Pen. Ils n’ont eu que quelques ralliements de "technos" mais ils ne sont pas du tout à même d’investir la technostructure, ils n’ont pas la culture de gouvernement. Ce n’est pas pour rien que Marine Le Pen a bombardé un énarque, Florian Philippot, numéro deux, 18 mois à peine après son adhésion officielle. C’est bien parce que c’est ce qui lui fait défaut.

Son ambition, c’est de se constituer un réseau d’élus locaux. Elle compte sur la capitalisation électorale pour obtenir de nouveaux ralliements. Car pour l’heure, au vu du poids électoral du FN, ils sont peu nombreux ! Les gens veulent voir ce parti jouer un plus grand rôle mais estiment qu’il n’est pas encore capable de gouverner.

notes

Propos recueillis par Maël Thierry

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Le Nouvel Observateur :: lien
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