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:::::::: histoire :: france et pays francophones ::

Henri De Man, mon "maître-à-penser"

16/02/03 9.25 t.u.
Edgard Delvo

SYNERGIES EUROPÉENNES
VOULOIR
En mai 1940, l'homme politique socialiste flamand Edgard Delvo, 35 ans, se
présente comme volontaire dans un bureau de recrutement de l'armée
française, pour s'engager dans la lutte contre les ³barbares allemands².
Mais un mois plus tard, il devient membre du Conseil de Direction (Raad van
Leiding) du VNV (Vlaams Nationaal Verbond), le parti nationaliste flamand
dirigé à l'époque par Staf De Clercq. Delvo est prêt en 1941 à s'engager
pour le front russe, mais, en 1942, il est appelé à la tête de l'UTMI/UHGA
(Union des Travailleurs Manuels et Intellectuels; Unie van Hand- en
Geestesarbeiders), le syndicat unifié, pendant belge du Front du Travail
allemand. En septembre 1944, il fuit la Belgique, se réfugie en Allemagne et
participe au Landsleiding (le gouvernement flamand en exil). Condamné à mort
par contumace par un Tribunal militaire belge, Delvo vit trente ans en exil
en Allemagne, dont vingt sous une fausse identité. A l'âge de 71 ans, revenu
en Flandre, il publie un livre de mémoires Sociale Collaboratie
(Collaboration sociale), où il retrace les grandes lignes de son socialisme
national-populaire (volksnationaal socialisme) et confie aussi ses souvenirs
à E.d.V., chroniqueur historique de l'hebdomadaire satirique flamand Œt
Pallieterke (Anvers). Nous en publions un court extrait, où Delvo évoque la
figure de Henri De Man, théoricien rénovateur du socialisme européen, très
contesté au sein de son propre parti.

La plupart des jeunes militants socialistes de la génération de Delvo ne
connaissaient même pas le nom de Henri De Man. "Dans les conférences et les
cours du mouvement ouvrier belge, on ne le mentionnait pas. Ce n'est que
dans un petit cénacle de notre groupe des Jeunesses Ouvrières (AJ;
Arbeidersjeugd) que son nom avait bonne réputation et, pour moi
personnellement, ses écrits constituaient un message de salut". Voilà ce que
nous déclare Delvo qui ajoute que ses amis et lui comprenaient parfaitement
qu'il valait mieux ne rien laisser transparaître de leur admiration pour De
Man. Il était préférable, disaient-ils, de ne même pas prononcer son nom en
dehors des cercles culturels de la jeunesse socialiste. La meilleure et la
seule chose qu'ils pouvaient faire, c'était d'étudier ses idées de la
manière la plus approfondie et d'en parler le moins possible avec les vieux
camarades du parti, et certainement pas "avec les dirigeants".

Première rencontre

Henri De Man vivait encore en Allemagne quand Delvo et ses amis le lisait en
cachette. Quelques années avant la prise du pouvoir par Hitler en 1933,
Delvo reçoit l'ordre d'accompagner son maître vénéré à Gand et de présenter
De Man aux socialistes de la ville. De Bruxelles à Gand, De Man et Delvo
occupent à eux seuls un compartiment dans le train. Mais ils n'ont pas fait
plus ample connaissance. Henri De Man avait vingt de plus que son
admirateur; il n'a pas posé à son jeune camarade les questions
conventionnelles que l'on pose pour montrer de un intérêt réel ou feint à
son interlocuteur. De Man n'interroge donc pas Delvo sur sa jeunesse, son
travail, sa façon de penser, ses dififcultés, ses espoirs... Nulle question
de ce type. "Ce n'était apparemment pas son habitude de feindre de l'intérêt
quand cet intérêt n'existait pas". Delvo était là comme un passant. "Mais
n'allez pas croire que De Man était méprisant ou garder ostentativement ses
distances. Au contraire. Il n'y avait rien d'affecté ou de blessant dans son
attitude. Si je n'avais pas su que je me trouvais en présence de mon idole
intellectuelle, je n'aurais rien remarqué de particulier à sa présence
tranquille, à cet homme qui fumait confortablement sa pipe et laissait libre
cours au vagabondage de ses idées".

Nationalisme et socialisme

En cours de route, les deux hommes ont échangé quelques mots sans
signification, mais au moment où le train s'est approché de la gare de
Gand-Saint-Pierre, De Man s'est brusquement animé: son intérêt s'éveillait
pour la ville où il avait passé ses années d'étudiant et vécu ses premières
expériences dans le mouvement socialiste. Il s'est appuyé sur la fenêtre du
compartiment et quand nous sommes entrés dans la gare, il a dit: "Il y a
bien longtemps! On va voir si on ne m'a pas déjà oublié". Delvo relate cette
soirée gantoise: "Non, on ne l'avait pas oublié et, apparemment, on ne lui
avait rien pardonné non plus. Pour ce qui concerne le nombre de militants
présents, nous n'avions pas à nous plaindre; on s'attendait à une conférence
compliquée qui n'attirait évidemment pas la masse. Un théoricien n'est pas
une star du football ou un coureur cycliste victorieux. Nous pouvions aussi
être satisfait du niveau intellectuel des assistants; le cercle d'étude
socialiste qui avait organisé la conférence avait visé les intellectuels.
Les dirigeants du parti, eux, ne s'étaient pas montrés. La vieille querelle
durait-elle encore? Ou bien l'absence des dirigeants socialistes était-elle
plutôt due à leur indifférence à l'égard de la thématique annoncée,
³nationalisme et socialisme², soit un problème auquel le POB n'a jamais
voulu consacrer l'attention voulue?

"Je ne sais pas si Henri De Man a été déçu ou non de l'absence des
dirigeants ouvriers de Gand lors de sa conférence; quoi qu'il en soit il ne
l'a pas fait remarqué pendant le voyage de retour. A l'arrivée à
Bruxelles-Nord, notre séparation a été brève et sans façons, comme notre
tout première rencontre: une forte poignée de main".

Amis?

Selon Delvo, De Man était "tout naturel, sans contrainte dans son
comportement, nullement vaniteux". Il le décrit comme "une personnalité
tranquille, maîtresse d'elle-même, avec laquelle on se sentait à l'aise,
bien qu'on aurait donné beaucoup pour savoir ce qui se passait derrière ce
front haut et dans les sentiments de ce homme remarquable, qui ne laissait
rien entrevoir de ses attirances et de ses répulsions".

Delvo, qui avait vingt-cinq ans quand il a rencontré De Man pour la première
fois, n'a pas modifié fondamentalement ses premières impressions du
théoricien. On a reproché à De Man "une indifférence blessante à l'endroit
de ses semblables"; pour Delvo, ce n'était qu'"une inattention pour son
environnement, une évasion totale ou un plongeon profond dans le monde de
ses idées".

De Man, écrit Delvo, ne se donnait jamais la peine de susciter des effets
dans son entourage. Il se comportait comme le dictait sa propre intériorité:
"il restait toujours naturel et simple dans ses relations et dans son style
de vie; il ne se pavanait pas, n'en mettait jamais plein la vue à ses
proches, il ne faisait pas semblant, ne commettait jamais de fanfaronnades".

 
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