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Le National Bolchevisme Russe
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12/07/02 |
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20.55 t.u. |
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Christian BOUCHET |
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"Faites de la cause du peuple la cause de la nation, et la cause de la nation sera la cause du peuple"
Lenine.
Si l'on dispose maintenant en France d'un nombre satisfaisant d'ouvrages de ref~rence qui nous permettent de bien connaître le national bolchevisme allemand, il n'en est absolument pas de même du national bolchevisme russe, dont on commence juste à découvrir l'existence. Ainsi l'oeuvre de Mikhail Agurskyl, bien qu'hostile, est une source de toute première importance d'informations et de raisons de mediter, voire d'espérer.
La thèse de l'auteur, inspirée de réflexions d'Ortega y Gasset dans La révolte des masses, est que les composantes marxistes et socialistes du bolchevisme russe ne sont que des "camouflages historiques" pour un processus bien plus profond historiquement et géopolitiquement. Pour Agusrky, Lénine pratiqua un double langage, marxiste orthodoxe dans ses écrits, qui ne devraient être considéré que comme des oeuvres de "relations publiques", il se pla~ait en fait dans la lignée d'Alexandre Herzen qui rejetait l'Occident et qui prônait une invasion de l'Europe de l'ouest par les Slaves. Dès le début du siècle Lénine et les bolcheviques se seraient assignés comme but de donner à la Russie et aux Russes le leadership de la révolution mondiale. Dans cette optique le national bolchevisme serait l'idéologie nationaliste russe qui légitimerait le système politique soviétique d'un point de vue nationaliste et non pas d'un point de vue marxiste. Le national bolchevisme viserait ainsi à la domination mondiale d'un Empire russe cimenté par l'idéologie communiste.
Examinant une période qui s'étend de 1870 à novembre 1927 (date du triomphe de Staline lors du 15° congrès du Parti Communiste), le livre d'Agursky aborde successivement différentes facettes du national bolchevisme russe: I'apport à celui-ci des partis révolutionnaires non marxistes, ses rapports avec les proto-fascistes de l'Union du Peuple Russe, la fraction ultrabolchevique "En Avant 1", I'influence futuriste, I'importance des intellectuels juifs dans le national bolchevisme et le smenovekhisme.
L'HERITAGE NON MARXISTE DES NATIONAUX BOLCHEVIQUES.
Agusky voit dans le national bolchevisme russe la résultante d'un certain nombre d'apports non-marxiste.
Celui d'Alexandre Herzen qui estimait que le socialisme russe bénéficierait du pan-slavisme et que la Russie était une nation jeune, en meilleure santé que l'Occident, dont l'avenir etait de créer un Empire "qui atteindrait le Rhin, irait jusqu'au Bosphore et de l'autre côté s'étendrait jusqu'au Pacifique". Celui de Mikhail Bakounine, anarchiste à base nationaliste qui se fit le chantre de Nikolai Muraviev-Amursky, gouverneur de Sibérie qui conquit une partie des territoires de l'Extrême-orient sans l'accord du gouvernement, et qui estimait que les Slaves devaient avoir un intérêt national pour s'intéresser à la révolution. Celui du Prussien Ferdinand Lassalle dont le socialisme se doublait d'un très vif nationalisme et d'un étatisme non moins vif. Celui des populistes, principalement après la révolution quand de nombreux membres du Parti Socialiste Révolutionnaire rejoignirent les bolcheviques, or les SR étaient traditionnellement opposés à l'Occident capitaliste et, messianistes, croyaient que le peuple russe crérait sa propre forme de socialisme qui en ferait l'avant-garde de toute l'humanité.
DRAPEAUX ROUGES ET CENTURIES NOIRES.
L'Union du Peuple Russe, connue aussi sous le noms de Centurie Noire, représente une forme de proto-fascisme russe. Mouvement pro-allemand, anti-anglais et anti-yankee, craignant l'expansion des peuples jaunes, il condamnait avec force le capitalisme, le parlementarisme et le libéralisme, et envisageait une revolution violente anti-Romanov. Sa base militante était en majorité formée de travailleurs de l'industrie. Contrairement à une opinion courante, ce groupe ne se trouvait pas en opposition violente avec les communistes russes mais en concurrences et une admiration certaine existait de part et d'autre conduisant à des alliances ponctuelles voire à des passages de militants d'un camp à l'autre2.
Plekhanov estimait que l'UPR comptait 80 % de prolétaires dans ses rangs et qu'ils "deviendraient des participants ardents du mouvement révolutionnaire", Peter Struve affirmait que l'UPR était un parti socialiste révolutionnaire, au congrès du Parti Social Démocrate de 1907, Pokrovsky que l'on retrouvera dans la fraction bolchevique extrêmiste "En avant 1" insista sur les côté positifs de l'UPR. Lénine fut d'abord réticent sur ces positions fut ensuite convaincu de leur bien fondé par Maxime Gorky qui des 1905 se repandait en louange sur les Centuries Noires dans sa correspondance.
Du côté de l'UPR, celle-ci fit voter à de nombreuses reprises pour les futurs communistes afin de faire échec aux libéraux. Pour un des dirigeants des Centuries Noires, Apollon Maikov, celles-ci "poursuivaient les mêmes objectifs que les révolutionnaires, c'est à dire l'amélioration des conditions de vie, but qui coincide d'une certaine manière avec l'enseignement des anarchistes sociaux. (...) Les constitutionnalistes appellent les révolutionnaires armés les révolutionnaires de gauches, et les Centuries Noires les révolutionnaires de droite. De leur point de vue cette définition a une certaine légitimité... Car tous nous pensons que la forme constitutionnelle du gouvernement amène la domination totale du capital, et dans de telles conditions que le pouvoir sera exclusivement aux mains des capitalistes, qui n'en tireront avantage que pour eux-meme pour opprimer et exploiter la population". Un autre dirigeant de l'UPR, Viktor Sokolov accusait la bureaucratie dirigeante de vouloir inciter ses membres "à lutter contre les éléments révolutionnaires, et ainsi à affaiblir les deux parties par cette lutte".
A partir de mars 1917, la plupart des 3.000 membres de l'UPR (à la même époque les bolcheviques n'étaient que 10.0001), commencèrent soit à rejoindre le parti bolchevique, soit après la révolution à travailler pour lui. Ainsi vit-on les journaux des Centuries Noires réclamer la dictature du prolétariat, le chef des étudiants de l'UPR à Kiev, Yuri Piatakov, devenir une des têtes de l'extrême-gauche bolchevique, des militants moins connus devenir responsable de soviets ou s'engager dans la tchéka, tandis que de nombreux autres devenaient des cadres importants de l'Eglise Orthodoxe inféodée au régime (le chef de l'UPR de Tiflis devint ainsi le métropolite Varfolomei et décéda de mort naturelle, à 90 ans, en 1956).
LA FRACTION "EN AVANT !".
Fraction interne puis externe du Parti Bolchevique, finalement réintégrée au sein de celui-ci, "En avant 1" regroupa la quasi-totalité des intellectuels bolchevique (Maxime Garki fut un de
ses plus chauds partisans) et exerça une influence prepondérante sur la société soviétique sous Lénine et après son decès.
La plupart des dirigeants d"'En avant 1" soutinrent par la suite Staline et aucun d'entre eux n'eut à souffrir des purges. On peut les considerer comme les théoriciens du tournant national et totalitaire du bolchevisme. Si beaucoup de leurs idées sont en elles-mêmes très intéressante et mériteraient de long développements (conception faustienne de la vie, croyance à la création d'une surhumanité, démocratie totalitaire surévaluant le groupe et niant l'individualité) ils nous concernent principalement car ils ont largement contribué au développement du national bolchevisme russe tout d'abord par une déification du peuple Russe qui donna naissance à un mouvement semi-religieux "Les constructeurs de Dieux", ensuite par un rejet absolu de l'Occident. Sur ce point ils affirmaient que la Russie était (avant la révolution) une colonie de l'Occident, que leur tradition révolutionnaire était purement russe, et que la révolution de 1917 avait eu un côté national. Enfin ce sont les membres d"'En avant 1" qui furent à l'origine de la Proletcult (culture prolétarienne) affirmant que le peuple est le seul créateur de la culture et que les individualités déviantes doivent être eliminées.
LE NATIONALISME DES FUTURISTES.
Les futuristes russes se rangèrent dans leur totalité dans le camp des intellectuels soviétiques auquel ils amenèrent un solide nationalisme développé depuis leur apparition bien avant la guerre. Insistant sur la pureté de la langue, ils proposérent l'exclusion des termes d'origine étrangère du vocabulaire russe. Intellectuels favorisés, voyageant donc "à l'ouest" ils en ont pour la plupart laissé des récits insitant sur sa décadence et sa faiblesse opposée à la jeunesse et à la force de l'est russe, affirmant que "La lumière de l'est n'est pas seulement une libération pour les travailleurs. La lumière de l'est est une nouvelle anitude pour l'homme, la femme, les choses" ou écrivant "Je meugle comme un taureau, étant heureux que ma mére patrie (motherland) -ma mère- soit la terre russe, la terre russe, la terre russe 1. Je suis prêt à vivre ma vie de nouveau, en ne connaissant que les mots terre russe. Je ne connais pas de plus profond éveil que d'être Russe. Je ne connais pas de sensations plus profondes que d'être un Russe, un véritable Russe".
UN NATIONAL BOLCHEVISME JUIF.
Un des points les plus surprenant du national bolchevisme russes des années 20 est l'importance en ses rangs d'intellectuels d'origine juive ayant pour la plupart traversé préalablement une phase mystique. Pour ceux-ci, la révolution comblait à la fois un messianisme latent et leur permettait d'affirmer leur amour de la patrie russes sans être rejeté par antisémitisme par la société russe.
Ces intellectuels juifs s'organisèrent soit dans l'émigration où ils participèrent au courant smenovekhiste, soit en Russie même, où, malgré leur héthérodoxie certains occupèrent des situation importantes.
Si llia Ehrenburg, connu surtout pour ses articles et causeries radiophoniques ultranationaliste après 1941, n'a pas été d'une extraordinaire originalité conceptuelle, il n'en est pas de même pour deux des principaux théoricien juifs du national bolchevisme: Isai Lezhnev et Vladimir Tan-Bogoraz.
Le premier, bien que s'étant opposé aux communistes lors de la révolution de 1917, fut un des favoris de Staline, le responsable des pages littéraires de la Pravda et un des principaux critiques littéraires d'Union Soviétique. Influencé par Nietzsche, Shestov et Hegel, il rejetait les valeurs traditionnelles, la loi et l'idéologie et ne reconnaissait comme critère que "I'esprit du peuple russe", estimant que celui-ci comportait une dimension impériale: "L'imperialisme russe (de l'océan à l'océan), le messianisme russe (ex oriente lux), le bolchevisme russe (au niveau mondial) vont tous dans la même direction".
Vladimir Tan-Bogoraz, issu lui de l'aile la plus radicale du mouvement populiste, devint directeur de l'lnstitut des Religions. Violemment anti-chretien, il marquait une certaine préférence pour l'lslam, voyait dans le Dieu de l'ancien testament un terroriste-populiste et ses écrits se ressentent de l'influence de la cabbale. S'affirmant fier d'être accuse de national bolchevisme, il voyait dans le règne de Pierre le Grand un exemple pour le nouveau régime et affichait un très fort anti-occidentalisme.
LE SMENOVEKHISME, UN NATIONAL BOLCHEVISME DANS L'EMIGRATION.
Mais le national bolchevisme le plus pur et le plus intéressant prit naissance dans les rangs de l'émigration blanche. En octobre 1920, Nikolai Ustrialov faisant référence au national bolchevisme allemand fit part à ses amis de sa décision de précher une version russe de celui-ci.
Enseignant à l'universite de Moscou, Ustrialov se fit connaître dès 1916 en collaborant à la revue Problemv velikoir Rossii (Les problèmes de la grande Russie) et en y défendant l'expansionnisme russe et un Etat puissant. La même année il donna des conférences sur les slavophiles, où il affirma que la Russie avait une mission mondiale. Membre actif du Parti Cadet, il accueillit avec satisfaction la chute du tsarisme et collabora au quotidien Utro Rossii ~Le matin de la Russie) puis après l'interdiction de celui-ci à Zaria Rossii (L'aube de la Russie) ou il affirmait que la révolution bolchevique était bien authentiquement russe, même s'il critiquait les orientation de politique extérieure des bolcheviques. A l'été 1918, il du s'enfuir de Moscou et rejoignit la zone tenue par les armées blanches. Réfugié quelques temps à Omsk, il finit par émigrer en Chine à Harbin, d'où il critiqua les forces contre-révolutionnaires trop liées pour lui aux intérêts étrangers... En novembre 1920, Ustrialov, avec trois poètes exilés qui deviendront de célèbres écrivains soviétiques, fonda la revue Okno (La fénètre). Son influence fut immédiatement très grande dans l'émigration, des conférences nationales bolcheviques eurent lieu à Paris, un bulletin Smena Vekh ~Changement de bornes) paru à Prague, un quotidien Nakanune (A la veille de) fut publié à Berlin et un groupe militant important apparu en Bulgarie (son chef fut d'ailleurs aussitôt assassiné par les blancs). En Russie même le smenovekhisme ne passa pas inaperçu, Lénine envisagea un retour triomphal d'Ustrialov à Moscou (en fait cela ne se fit pas mais la plupart de ses partisans rentrèrent en Russie), fit publier des articles de Smena Vekh dans la Pravda, financa en secret Nakanune et evoqua favorablement l'existence de ce courant lors du 11° congrès du Parti Communiste en mars 1922. Après le décès de Lénine les smenovekhistes qui subirent les attaques de Kamenev, de Boukharine et de Trotsky, furent défendu par Staline en personne qu'on disait les apprécier beaucoup. Il est dit que lors de son expulsion d'URSS Trotsky s'écria "C'est la victoire d'Ustrialov"
D'un point de vue theorique, Ustrialov qui pensait en terme de mesure de puissance affirmait "Seul un Etat physiquement puissant peut posséder une grande culture. Les petites puissances peuvent, par nature, faire preuve d'élégance, d'honorabilité, voire être hérolques, mais elles sont organiquement incapables de grandeur; cela requiert un grand style, une protection à grande échelle de pensée et d'action". Il considerait aussi que "Le gouvernement soviétique s'efforcera par tous les moyens de réunifier les territoires péripheriques avec le centre, au nom de la révolution mondiale. Les patriotes russes lutteront pour atteindre le même objectif au nom de la grande Russie indivisible. En dépit de toutes les différences idéologiques, les uns et les utres suivent pratiquement le même chemin". Tandis qu'un de ses disciples, le poète Vladimir Kholodkovsky, s'écriait "L'URSS n'est pas seulement un état du developpement de la Russie comme entité ethno-geographique, c'est un tournant dans l'évolution de la nationalité à l'humanité. Si le Moscou de Kalita pouvait rassembler la terre russe dans un grand empire de gloire et d'oppression, le Moscou sovietique a commencé à rassembler la terre dans un Empire des travailleurs et de la liberté"
LE NATIONAL BOLCHEVISME RUSSE APRES 1927.
Malgrè ses 500 pages, I'ouvrage d'Agursky nous laisse d'une certaine mesure sur notre faim. Il nous manque une analyse du stalinisme triomphant, de la "grande guerre patriotique", ainsi que de l'évolution de l'opinion de l'émigration3 .
De même, la situation proche ou contemporaine reste à explorer.
Quelle généalogie idéologique peut-on tracer jusqu'aux dissidents nationaux bolcheviques du début des années 1970 ? Que ce soient les membres du groupe Fetisov (du non d'AA Fetisov qui démissionna du PC pour protester contre la déstalinisation) affirmant que "le léninisme a incomparablement plus en commun avec l'orthodoxie russe et le slavophilisme qu'avec le marxisme et le catholicisme" et que "seule une union de la Russie orthodoxe avec le léninisme peut produire cette vue du monde idoine pour le peuple Russe qui synthétisera l'entière expérience du peuple au long des siècles"4. Ou qu'il s'agisse des "ultras" de Gennadii Shimanov partisans de la Troisième Rome qui estimaient que le régime soviétique était la seule organisation politique qui pouvaient s'opposer à "la pourriture démocratique occidentale" et mobiliser le peuple vers un nouveau but historique: I'Empire5 .
Qu'en est-il aussi, enfin de la filiation national bolchevique des dirigeants des actuels Parti Communiste Bolcheviques de l'Union, du Parti Communiste Russe ou du Parti Communiste des Travailleurs Russes et des groupes politiques et journaux classés dans la nébuleuse rouge-brun6 .
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1 Ideoloqia natsional-bolshevizma, Moscou, 1980; L'idéoloqie nationale-bolchevique, Thèse, Ecole des Hautes Etudes, Paris, 1983; The third Rome. national bolchevism in the USSR, Westview Press, Boulder, 1987; La terza Roma. il nazionalbolscevismo in Unione Sovietica, 11 Mulino, Bologne, 1989. M. Agursky est le fils de Shmuel Agursky (1889-1947) qui fut secrétaire général de la section juive du Parti Comuniste de l'URSS, puis directeur de l'lntitut d'histoire de ce parti. Au milieu des années 1970 M. Agursky publia dans le numéro 118 de Novvi zhurnal un article sur "Le danger néo-nazi en URSS" où il lan~cait "un appel aux juifs et aux chretiens pour qu'ils s'unissent dans la lutte contre le néo-paganisme".
2 "L'extrême-droite adoptait presque le même programme social et quasiment les mêmes méthodes de propagande que celles utilisées par les partis revolutionnaires. La seule différence était que d'un côté on promettait aux masses la redistribution forcée de la propriété au nom d'un tsar autocratique représentant les intérêts populaires et défenseur du peuple contre l'oppression des riches, tandis que de l'autre côté on promettait la même chose au nom des ouvriers et des paysans unis dans une république démocratique. Cette différence était uniquement formelle, et on peut probablement considérer cela comme une exphcation de l'étrange phenomene d'éléments d'une gauche radicale et d'une droite radicale passant sans peine d'un camp à l'autre". Sergei Kryzhanovsky, ancien ministre, cité par Agursky, p. 119 de l'édition anglaise.
3 Konstantin Rodzaevky, chef du Parti Fasciste Russe, par exemple, voyait en 1946 en Staline le vozhd (chef~ du peuple russe, estimant que "le stalinisme est exactement ce que nous nommions le fascisme russe. C'est notre fascisme russe sans nos illusions et nos erreurs" et souhaitant "la victoire de l'éclairante idée stalinienne". John J. Stephan, The russian fascists. traqedv and farce in exile. 1925-1945, Hamish Hamilton, Londres.
4 Alexander Yanov, The russian new riqht, University of California, Berkeley, 1978, p.76.
5 idem, p.113 et s.
6 Le Front National Bolchevique, créé au printemps 1993, se réfère à Ustrialov ainsi qu'à Niekisch et à Thiriart...
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