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:::::::: histoire :: pays de l'est ::

Le Turbo-folk : de la musique brûlante

05/10/02 17.37 t.u.
Jaroslaw Tomasziewick

« Le Turbo-Folk ne se contente pas de rendre présent le génocide à l’homme de la rue. Avec ses rythmes, même des citoyens ordinaires deviennent ses supporters, ses exécuteurs, ses tortionnaires.

Peut-être aucune autre personnalité de la guerre ne représente aussi clairement la liaison entre le Turbo-Folk et la politique d’épuration ethnique qu’Arkan.

Arkan est un homme. Ou plutôt, était un homme avant de devenir un symbole. Il possède un autre nom, il se nomme Zeljko Raznatovic. Sous ce nom, il est inscrit au Tribunal Pénal International qui l’accuse de crime de guerre. Internationalement, il est accusé du meurtre de 1.000 musulmans. Dans son pays, les magazines populaires le nomment Arkan. Depuis trois ans, il sourit sur toutes les couvertures, il est la pop-star du génocide.

Arkan possède la plupart des boutiques de disques et des boites de nuit de Belgrade qui aident et soutiennent la scène Turbo-Folk connue pour son nationalisme. Il a appris à tuer comme tueur à gage et il est devenu un héros militaire en dirigeant avec grand succès (lire : avec des massacres de masse) le groupe paramilitaire serbe « Les Tigres ». Il a couronné son ascension d’un nervis à une icône culturelle en février 1995 en épousant Ceca, la Madonna version serbe et une célèbre star du Turbo-Folk. Arkan savait déjà comment tuer, peut-être que maintenant il a appris comment chanter ...

Le néologisme qui est né de cette guerre est Turbo-Folk. Il s’agit d’un discordant mélange de disco et de mélodies serbes traditionnelles, avec des paroles fatalistes et romantiques traitant de l’isolation de la Serbie et des turbulences émotionnelles de la guerre civile. Les boîtes où l’on joue du Turbo-Folk sont typiquement peuplées de femmes habillées de manière vulgaire et d’hommes arborant des armes. Comme un observateur a pu l’écrire, la Serbie est une nation au bord de la crise de nerf, et la culture Turbo-Folk, quelque chose entre le gansterisme et une mauvaise imitation de Madonna, est l’expression la plus prononcée de cette psychose ».

Ainsi s’exprimait récemment un journaliste du Wall Street Journal. En réalité, la Serbie, comme les autres Etats nés de l’éclatement de la Yougoslavie, n’était pas dépourvue d’une tradition musicale folklorique, ce qui est remarquable est la renaissance de celle-ci et son passage du registre de la mémoire à celui de l’action. Cela s’est concrétisé avec la naissance d’un nouveau style musical, le Turbo-Folk. Celui-ci, qui est, selon le critique musical belgradois Petar Lukovic, un hybride musical de mélodies populaires slaves et turques, de « battements discos et de you-you arabes », a acquis une immense popularité. Les interprètes de Turbo-Folk sont généralement des femme au maquillage provocant, et au soutien-gorge pigeonnant qui s’affichent avec des hommes politiques et des chefs miliciens. La chanteuse Zorica Markovic a affirmée qu’elle aimerait être une cantinière dans l’armée Serbe, et sa consoeur Jelena Karleusa, qui a été décrite comme « la voluptueuse reine du Turbo-Folk », a regretté de ne pas être un homme pour pouvoir s’engager, avant de déclarer « Slobodan Milosevic, toutes les femmes serbes t’aiment ! ».

A l’origine, dans une période de nationalisme serbe particulièrement exalté, ce genre musical fut encouragé et soutenu par les médias officiels comme une alternative serbe aux autres musiques. Le Turbo-Folk devint si populaire que la plupart des discothèques furent remplacées par des « folkothèques » où l’on joue exclusivement du Turbo-Folk.

Bien sur, tout n’était pas nouveau. Le fond était constitué de chants et de mélodies traditionnels rénovés par un apport de techno et de pop. En accélérant le rythme des morceau, l’histoire n’est pas seulement remémorée, elle est ressuscitée. Son appel devient viscéral. C’est le coeur de la race qui s’incarne dans les batteries. Des chanteurs pauvrement vêtus exaltent l’histoire de la Serbie et en même temps incarnent avec le machisme ostentatoire du nationalisme ses rêves pour le futur. Passant fréquemment sur la radio d’Etat et à la télévision le Turbo-Folk devient le véhicule d’un nouveau nationalisme mâtiné de musique et de vidéo. Dans un article intitulé Balkan Blue, un journaliste serbe remarque « la nouvelle musique folklorique transforme les idées politiques des leaders nationaux en chansons accessibles à l’homme du commun ». De cette manière, par sa capacité à être compris par tous, le Turbo-Folk non seulement rappelle l’histoire nationale, il la transmute aussi en une culture contemporaine.

Si le Turbo-Folk devait véhiculer un seul message, ce serait : « Tout va bien, les sanctions ne peuvent pas nous abattre ! ». Et même si les paroles des chansons traitent parfois de choses triviales, jamais la politique n’avait été à ce point intégrée dans les morceaux des pop stars.

On assiste cependantactuellement à une volonté de la part des dirigeants du régime, et tout particulièrement du ministre de la culture, Nada Popovic-Persic, de marginaliser le Turbo-Folk considéré comme trops lié aux mouvements radicaux et de remettre à la mode la culture occidentale. En lançant « l’année de la culture » Nada Popovic-Persic a attaquée ce quelle définit comme une « pseudo musique folk » et a décidée d’augmenter les taxes sur les CD et cassettes de Turbo-Folk. Sa lutte passe aussi par un boycott de cette musique par les chaînes et radios d’Etat et par une lutte fiscale contre les investisseurs dans les labels de Turbo-Folk.
Jaroslaw Tomasziewick

 
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