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11/04/04 8.52 t.u. David Frawley

Dans les comptes-rendus des médias aujourd’hui, tout groupe qui se présente lui-même comme hindou ou qui cherche à promouvoir une cause hindoue est immédiatement, et sans réflexion, défini comme « de droite ». Dans les comptes-rendus de gauche, qui proviennent habituellement de la presse indienne, les organisations hindoues sont aussi automatiquement appelées militantes et fascistes. Pourtant, si nous examinons leurs idées réelles, les groupes hindous ont une idéologie et des pratiques très différentes de celles de la droite politique dans d’autres pays. En fait, de nombreuses causes hindoues sont plus proches de la gauche occidentale que de la droite.

Toute l’idée de « droite hindoue » est un stratagème pour discréditer le mouvement hindou comme étant un mouvement rétrograde, et pour empêcher les gens de vraiment l’examiner. La vérité est que le mouvement hindou est un renouveau de la tradition spirituelle indigène qui n’a rien à voir avec la droite politique des pays occidentaux. Ses idées sont spirituellement progressistes, politiquement non-régressives, bien que de tels renouveaux aient quelques extrémistes. Examinons les différents aspects du mouvement hindou et à quel moment il peut entrer dans le spectre politique de la gauche et de la droite telles qu’elles sont habituellement définies en Occident.

L’hindouisme et les traditions indigènes

La cause hindoue est similaire aux causes des peuples indigènes et tribaux partout dans le monde, comme les Indiens d’Amérique et les peuples africains. Même les inquiétudes des hindous concernant l’envahissement culturel par les religions et les intérêts commerciaux de l’Occident reflètent celles des autres peuples traditionnels qui veulent préserver leurs cultures. Pourtant, alors que la gauche a soutenu les revendications des peuples indigènes partout dans le monde, les mêmes revendications des hindous sont qualifiées de droite ou de communautaires, particulièrement en Inde !

Quand les Indiens américains demandent la restitution de leurs sites sacrés, la gauche américaine les soutient. Quand les hindous demandent une restitution similaire de leurs sites sacrés, la gauche indienne s’oppose à eux et les dénonce comme des intolérants ! Quand les peuples indigènes en Amérique ou en Afrique protestent contre les missionnaires pour leur ingérence dans leur culture, la gauche les soutient. Pourtant quand les hindous expriment les mêmes sentiments, la gauche les attaque. Même la demande hindoue de réécrire l’histoire de l’Inde pour mieux exprimer la valeur de ses traditions indigènes est la même que celle qui est présentée par les Africains et les Indiens d’Amérique. Pourtant la gauche s’oppose à cet effort hindou, alors qu’elle soutient les efforts de nature similaire des Africains et des Indiens américains.

Dans les pays comme l’Amérique, les traditions indigènes sont minoritaires et bénéficient donc d’une sympathie particulière. La gauche tend généralement à soutenir les causes des minorités et met ensemble les causes des Africains noirs et des Indiens américains comme étant des exemples des dommages causés par le racisme et le colonialisme. En Inde, une tradition indigène a survécu à la période coloniale, mais en tant que tradition de la majorité du peuple. Malheureusement, l’élite intellectuelle de l’Inde, bien que suivant largement une orientation de gauche, n’a pas de sympathie pour la tradition indigène du pays. Elle l’identifie à la droite pour pouvoir exprimer son hostilité envers elle. Elle essaye de la dépeindre comme étant l’oppression d’une majorité envers les minorités, alors qu’elle est le mouvement d’une majorité opprimée pour regagner sa dignité.

Sans surprise, la même gauche indienne, qui a été longtemps alliée à la Chine communiste, décrit aussi le Dalaï-Lama et la cause tibétaine comme étant de droite et régressifs, bien que le Dalaï-Lama soit honoré par la gauche américaine. Cela devrait instruire le lecteur sur le sens de la droite et de la gauche en tant que termes politiques en Inde. Lorsqu’on regarde le mouvement hindou comme étant l’affirmation d’une tradition indigène et d’un profond héritage spirituel, toute la perspective change.

Economie hindoue

Le mouvement hindou en Inde dans sa forme la plus typique suit une orientation svadeshi (« son propre pays ») comme le Svadeshi Jagaran Manch. Il souligne l’importance de la protection de l’économie des villages et des économies locales, de la construction de l’indépendance économique et de la confiance en soi pour le pays. Il résiste à l’ingérence des grandes sociétés et défie les intérêts des multinationales, que ce soit pour l’installation des chaînes de fast-food en Inde, l’industrie pharmaceutique occidentale ou les OGM.

Une telle politique économique fut soutenue par le Mahatma Gandhi avec son appui aux villages, symbolisé par son usage du rouet. Sa contrepartie en Occident est composée des groupes qui protestent contre l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), la Banque Mondiale et le Fond Monétaire International (FMI). Pourtant, ces groupes de protestation sont généralement classés « à gauche » par la presse internationale.

La presse internationale considère que la droite économique représente la puissance des sociétés multinationales, en particulier de l’industrie pétrolière, qui ne sont certainement pas les alliées de l’économie hindoue. Il est clair que l’économie hindoue est plus proche de la Nouvelle Gauche occidentale et a peu en commun avec la droite. La droite républicaine en Amérique, avec ses intérêts industriels, défendrait difficilement la cause de l’économie hindoue.

Pourtant, le BJP [Bharatiya Janata Party, Parti du Peuple de l’Inde], le soi-disant parti nationaliste hindou en Inde, a été responsable d’une grande partie de la libéralisation économique du pays, parfois même à la consternation de certains fervents de l’économie hindoue. Il a été le principal opposant aux politiques socialistes des précédents gouvernements du Parti du Congrès et de la gauche, qui avaient des tendances communistes. Alors que ce mouvement est situé à droite dans le spectre politique, la politique [économique] du BJP représente un mouvement vers le capitalisme occidental venant de la gauche, elle n’est pas un mouvement venant de la droite. Tout au plus tend-elle à une société capitaliste plus ouverte comme en Occident, mais en conservant un arrière-plan dharmique.

Ecologie hindoue et intérêt pour la Nature

Les groupes hindous sont bien connus pour leur promotion du végétarisme et des droits des animaux, en particulier la protection des vaches. La religion hindoue dans son ensemble honore le Divin dans les animaux et reconnaît que les animaux ont une âme et qu’ils parviendront finalement à la libération. Les groupes hindous ont tenté de maintenir les chaînes de fast-food, qui encouragent la consommation de viande, en-dehors de l’Inde. Un tel mouvement ferait partie des mouvements de défense des consommateurs qui sont généralement des causes de gauche en Occident. Une fois encore, cela peut difficilement faire partie du programme de la droite américaine, qui a une relation spéciale avec l’industrie du bœuf ; ou de la droite dans le contexte mondial, qui ne se préoccupe pas vraiment des droits des animaux et qui n’est certainement pas intéressée à répandre le végétarisme.

Les hindous regardent la Nature comme sacrée, honorant les rivières et les montagnes comme étant les demeures des déités. Ils insistent sur la protection de la Terre-mère, qu’ils adorent sous la forme de la vache. Ils ont une affinité naturelle avec le mouvement écologiste occidental et avec ses efforts pour protéger les animaux, les forêts et les zones sauvages. Cela aussi est difficilement un programme de droite.

Le pluralisme religieux hindou

La religion hindoue est une tradition pluraliste qui accepte de nombreux chemins, enseignants, Ecritures et enseignements. On ne peut pas être chrétien sans accepter le Christ ni bouddhiste sans accepter Bouddha, mais on peut être hindou sans accepter un seul personnage. En fait il y a des hindous qui ne croient pas à Krishna, Rama, Shiva, Vishnu ou autres sages ou déités hindous et qui sont tout de même des hindous.

Les hindous ont été à l’avant-garde pour la défense de la cause de la diversité religieuse et de l’acceptation du pluralisme religieux, rejetant l’idée qu’une seule religion puisse détenir la vérité.

L’idée hindoue de religion – qui est également acceptée par de soi-disant groupes hindous de droite comme le RSS [Rashtriya Svayamsevak Sangh, Union des Volontaires Nationaux] – ne fait clairement pas partie du programme de la droite religieuse en Occident. La droite chrétienne américaine envoie encore des missionnaires dans le monde entier pour convertir tout le monde au christianisme, la seule vraie religion. Elle est fermement fixée sur un Sauveur, des Ecritures et une interprétation plutôt littérale de celles-ci. Pourtant quand les hindous demandent au pape de reconnaître que la vérité peut être trouvée en dehors d’une Eglise ou d’une religion particulière, ils sont appelés « de droite » et « rétrogrades », alors que le pape, qui refuse de reconnaître la validité des traditions hindoues, bouddhistes ou autres traditions indiennes, est considéré comme un libéral ! Un tel pluralisme dans les idées religieuses est une cause rarement défendue par les mouvements de droite dans le monde, mais est plutôt considéré comme progressiste, libéral, sinon de gauche (excepté en Inde).

L’hindouisme et la science

A la différence de la droite religieuse en Occident, le mouvement hindou n’est pas opposé à la science, ni opposé à l’enseignement de l’évolutionnisme dans les écoles. L’hindouisme encourage des matières occultes et spirituelles comme l’astrologie, la médecine ayurvédique, le Yoga ou le Vedanta, mais celles-ci sont les mêmes enseignements de base qu’on trouve dans le New Age en Occident, généralement considéré comme un mouvement libéral ou de gauche, [ce ne sont] pas ceux de la droite religieuse en Occident. De nombreux dirigeants du mouvement hindou sont en fait des scientifiques. Par exemple, des dirigeants du RSS comme l’ancien chef Rajinder Singh ou des dirigeants du BJP comme Murli Manohar Joshi ont aussi été des professeurs de physique moderne.

En fait nous pourrions comparer l’hindouisme dans son ensemble avec le cas de l’Ayurveda. L’Ayurveda, en tant que forme de médecine du corps et de l’esprit, soulignant le rôle de la conscience pour la santé et la maladie, fait partie du mouvement de la médecine alternative en Occident et est considéré comme progressiste, alors que l’establishment médical qui insiste sur l’allopathie est considéré comme conservateur, sinon de droite. Pourtant en Inde c’est l’Ayurveda, parce qu’il est une tradition du pays, qui est considéré comme rétrograde, alors que la médecine moderne est considérée comme progressiste.

Le mouvement hindou et les castes

La droite hindoue est souvent définie en termes de castes dans les médias, et est supposée favoriser les castes supérieures au détriment des basses castes. C’est une autre déformation qui est souvent intentionnelle. Les enseignants hindous modernes ont été à l’avant-garde du mouvement pour la suppression des castes. Cela inclut de grandes figures comme Vivekananda, le Mahatma Gandhi et Sri Aurobindo. Cela inclut des mouvements hindous importants comme l’Arya Samaj, le plus grand mouvement védique dans l’Inde moderne, et le mouvement Swadhyaya.

Le RSS, le plus grand groupe de droite hindou, rejette les castes et œuvre à les supprimer de la société hindoue, donnant la prééminence à des dirigeants issus des basses castes et travaillant à ouvrir la prêtrise hindoue [les brahmanes] aux membres de toutes les castes. Si les castes continuent à être un problème dans certains secteurs de la société hindoue, ce n’est généralement pas à cause de ces mouvements hindous sociaux, religieux et politiques, mais à cause de la résistance qui est opposée à leurs efforts de réforme.

Le mouvement hindou et les droits des femmes

Généralement, la droite occidentale est définie comme étant opposée aux droits des femmes. Pourtant, il y a de nombreux groupes féminins et des dirigeantes actives dans le mouvement hindou et dans la religion hindoue. Etre une femme n’est pas un obstacle pour être un dirigeant politique ou religieux en Inde, comme c’est souvent le cas en Occident. L’hindouisme possède la plus grande et la plus vieille tradition du monde pour l’adoration du Divin en tant que Mère, y compris en tant que l’Inde elle-même. De grands gourous féminins hindous comme Ammachi (Mata Amritanandamayi) voyagent et enseignent dans le monde entier. Le mouvement hindou adore l’Inde sur le plan spirituel en tant qu’une manifestation de la Mère Divine (Shakti).

Les hindous ont été très protecteurs avec leurs femmes pendant la période [de domination] étrangère et les gardaient enfermées, ce qui était souvent pour leur propre sécurité. Malheureusement, cette tendance a continué parmi certains hindous dans le monde moderne alors qu’elle n’est plus nécessaire. Ainsi, s’il existe de mauvais traitements des femmes dans certaines parties de la société hindoue, cela n’est pas dû aux enseignants ou aux mouvements hindous modernes, qui ont essayé d’élever le statut de la femme en tant que Shakti.

La bombe hindoue

Dans les années récentes, la principale chose utilisée pour définir les hindous comme étant « de droite » a peut-être été les essais nucléaires de l’Inde en 1998. Pourtant les préoccupations de l’Inde pour sa protection militaire et son besoin d’une dissuasion nucléaire ne sont certainement pas plus que ce que le Parti Démocrate a demandé aux Etats-Unis. Le gouvernement indien a plaidé en même temps pour un désarmement nucléaire complet, qu’il serait heureux d’appliquer. Notez que le Dalaï-Lama a soutenu les essais nucléaires de l’Inde. Il peut difficilement être considéré comme un leader de droite (sauf par les communistes chinois et leurs homologues indiens).

La gauche indienne : la Vieille Gauche

En Inde, la terminologie politique de la droite et de la gauche est définie par les marxistes, qui aiment qualifier tous ceux qui s’opposent à eux de gens « de droite » ou de « fascistes », ce qu’ils ont l’habitude de faire même avec les socialistes. Dans leur vision, tout ce qui est de tradition hindoue doit être de droite par principe, tout comme leurs propres idées sont jugées progressistes, même si elles soutiennent les tactiques staliniennes. Cela signifie qu’en Inde des sujets comme le Yoga, la médecine naturelle, le végétarisme et les droits des animaux sont tous automatiquement classés à droite, parce qu’ils sont des causes défendues par l’esprit hindou, avec des antécédents dans l’ancienne culture indienne. De grands yogis et sages hindous, de Shankaracharya à Sri Aurobindo, sont classés à droite, sinon comme fascistes, par les marxistes modernes.

Pourtant, la gauche indienne est principalement la Vieille Gauche, insistant sur une idéologie communiste dépassée et sur une planification économique étatique semblable à celle qui domina l’Europe de l’Est dans les décennies après la 2ème Guerre Mondiale et qui ne la mena nulle part. Elle fit les mêmes ravages dans l’économie et dans le système éducatif de l’Inde et fit que le pays resta arriéré. Les communistes indiens sont parmi les derniers dans le monde qui honorent encore fièrement Staline et Mao (tout en criant au danger du fondamentalisme hindou) ! Le Bengale dirigé par les communistes enseigne encore la gloire de la Révolution russe pour toute l’humanité, bien que la Russie ait abandonné le communisme depuis dix ans ! La Vieille Gauche a été elle-même intolérante, oppressive et dictatoriale, finançant le terrorisme d’Etat et le génocide partout où elle parvint au pouvoir. La gauche indienne n’a jamais rejeté cette politique et se rappelle de l’Union Soviétique avec nostalgie !

Par conséquent, nous devons nous rappeler que la critique de gauche envers l’hindouisme venant de la gauche indienne est celui de la Vieille Gauche. Cette Vieille Gauche indienne défend peu de causes de la Nouvelle Gauche comme l’écologie ou les droits des indigènes. Elle se range même du coté des politiciens de la droite politique occidentale, appuyant les droits des missionnaires à convertir les peuples indigènes et continuant à donner une interprétation coloniale de la civilisation indienne.

La gauche d’inspiration communiste en Inde a tenté de diaboliser le mouvement hindou comme étant un phénomène de droite, pour discréditer son orientation spirituelle. Le but de la gauche indienne est de couper le mouvement hindou de tout allié potentiel. Après tout, personne n’aime les fascistes, ce qui est un bon terme de dénigrement évoquant des émotions négatives à la fois pour les communistes et les capitalistes.


L’hindouisme et la gauche

Les causes défendues par le mouvement hindou sont plus celles de la Nouvelle Gauche que celles des partis de droite en Occident. Certaines de ces causes ressemblent à celles du Parti Vert. Le mouvement hindou présente une longue tradition de protection de l’environnement, de simplicité économique, et de protection de la diversité religieuse et culturelle. Il y a peu de choses dans la soi-disant droite hindoue qui soient partagées par la droite religieuse ou politique dans les pays occidentaux, qui exprime des intérêts militaires, économiques et missionnaires. Le mouvement hindou a beaucoup en commun avec le mouvement New Age en Occident et avec sa recherche de la connaissance occulte et spirituelle, pas avec la droite occidentale, qui rejette ces idées. Il est clair que la droite occidentale n’accepterait jamais le mouvement hindou comme allié. Des labels de droite ont été appliqués sans discernement au mouvement hindou. En général cela n’a été guère plus que l’applications de labels ou de stéréotypes.

Pour s’opposer à cette déformation, certains hindous arguent maintenant pour une nouvelle « gauche hindoue » pour mieux exprimer les valeurs du dharma hindou en termes modernes. Ils pensent que la Nouvelle Gauche serait plus en harmonie avec les préoccupations hindoues et qu’elle serait un allié possible. La pensée hindoue a toujours été progressiste et en faveur de l’évolution, cherchant à aider à l’épanouissement de la conscience de l’humanité et ne se contentant pas de gains matériels ou politiques. Le dharma hindou doit être réexaminé par la Nouvelle Gauche, et les déformations de la Vieille Gauche doivent être abandonnées. La Nouvelle Gauche trouvera dans le dharma hindou beaucoup de choses qui sont en accord avec ses préoccupations.

Le mouvement hindou peut être un grand allié pour de nombreux mouvements sociaux à travers le monde. Il a une base de près d’un milliard de gens et possède la plus grande tradition religieuse non-biblique dans le monde, avec une longue tradition de pensée et de pratique spirituelle. Le mouvement hindou peut être un allié pour toutes les causes indigènes, les causes de l’environnement, les questions spirituelles des femmes et les mouvements favorables à la simplicité économique et à la responsabilité mondiale, pour n’en mentionner que quelques-unes.

Les groupes soutenant de telles causes ont pu regarder l’hindouisme comme un ennemi, étant intoxiqués par la propagande de gauche. Ils doivent remettre en question ces déformations de la Vieille Gauche. Ils doivent chercher une inspiration dans la vision hindoue, même s’ils ne sont pas d’accord avec elle sur tous les points. Ils ne doivent pas croire aux stéréotypes anti-hindous de la Vieille Gauche, pas plus qu’ils ne doivent croire aux idées de la défunte Union Soviétique.

Vers un ordre social non-politique

Cependant, toute la division droite-gauche reflète les conditions de la politique occidentale et est inappropriée dans le contexte indien. Nous devons abandonner de tels concepts en examinant le contenu de la civilisation indienne, qui a en son cœur un fondement spirituel, et non politique. Elle exprime des préoccupations plus vieilles et plus profondes qui précèdent et qui transcendent la vision matérielle de l’Occident. Aussi longtemps que nous nous définirons à travers la politique, notre ordre social contiendra du conflit et de la confusion. La démocratie est peut être le visage le plus bénin de l’ordre politique, mais elle cache cependant l’absence d’un véritable ordre spirituel. Nous devons utiliser la vision du dharma et lui subordonner la politique, ce qui serait une forme de karma-yoga [la Voie de l’Action].

La Nouvelle Gauche contient aussi diverses déformations d’un point de vue hindou. La véritable pensée libérale requiert d’être responsable de tout l’univers, pas seulement d’affirmer les droits humains individuels, ce qui peut se faire au détriment de plus grands groupes sociaux, ou de l’environnement naturel. Elle considère que le véritable être humain est l’être humain spirituel, notre conscience immortelle, et non l’ego basé sur le corps physique. Elle aide à préserver l’ordre social organique et évite de perturber le développement culturel naturel.

Nous ne devons pas regarder vers la politique pour changer le monde, mais vers la spiritualité pour changer la politique. Les hindous ne doivent pas essayer de refaire l’hindouisme selon les modèles actuels du Politiquement Correct, mais doivent relier le monde à une idée de l’humanité plus grande que celle des préoccupations politiques. Cela est en accord avec la vision des grands yogis et des grands sages qui se sont tenus à l’écart des problèmes politiques et des points de vue occidentaux.

Ce qui est qualifié de « Politiquement Correct » est souvent « Spirituellement Incorrect ». Cela consiste en solutions matérielles simplistes qui ne s’attaquent pas à la racine du problème humain, qui est celui de la conscience, pas seulement celui de l’égalité sociale ou matérielle. Nous devons revenir à un ordre organique et spirituel pour la société, qui ne peut être défini ni par la gauche ni par la droite occidentales, et dont nous pouvons espérer qu’il les laissera toutes deux de coté. Voilà ce que le dharma hindou peut offrir.

(ce texte est extrait du livre de David Frawley, Hinduism and the Clash of Civilizations, éditions Voice of India, novembre 2001)