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:::::::: histoire :: pays de l'est ::

Le tandem franco-allemand à travers le prisme croate

27/03/04 5.03 t.u.
Tomislav Sunic

Que dire des nations périphériques en Europe? Quel est leur rôle vis-à-vis des deux grands européens? L'une de cette petite nation limitrophe est la Croatie, un état tard-venu, dont la population tout entière de 4,5 millions d'habitants pourrait facilement se fondre dans la grande agglomération parisienne ou, pire encore, dans les banlieues de Los Angeles.

Soyons honnêtes: la France et l'Allemagne, dans leur effort de construire la grande Europe peuvent se passer facilement des petites nations périphériques comme la Croatie, la Serbie, l'Estonie, et j'en passe... A la rigueur, ils peuvent même faire table rase d'une Pologne ou d'un Portugal. A l'inverse, les nations périphériques ne peuvent jamais fonctionner sans l'Allemagne et la France - ni sur le plan économique, ni sur le plan socio-culturel.

Le sentiment d'être de « trop » donne lieu à une fausse conscience, au refoulement d'une différence vécue comme stigmate, au mépris et la haine de soi, bref à un complexe d'infériorité, qui est très prononcé chez les Croates. Il en va de même chez tous les autres peuples minoritaires en Europe orientale. Force est de constater que ces peuples, qui sont en train de construire leur minuscule Etat, n'ont jamais véhiculé des idées dominantes; ils n'ont jamais donné naissance à de grandes personnalités politiques. Par contre, ils sont souvent connus comme des trouble-fête, semant la pagaille dans tous les coins de l'Europe.

I. Quelle est perception de soi ont les Croates?

En l'occurrence les Croates pensent qu’ils sont mal compris par le monde extérieur; ils s'imaginent victimes de complots étrangers: hier, c'étaient les Français qui, par le biais des Serbes, s'accrochaient à la préservation de deux Yougoslavies jacobines; aujourd'hui, ce sont les franc- maçons mystérieux de Bruxelles et les lobbies de la côte-Est des Etats-Unis qui planent au-dessus du pays.

A l'instar des nationalistes classiques, le trait caractéristique des nationalistes croates est la recherche de la légitimité négative, à savoir la justification de soi par le rejet de l'autre Impossible d'être un bon Croate, sans au préalable être un bon anti-Serbe! Tout cela nous rappelle les avatars des nationalismes européens qui ont apporté tant de maux et tant de guerres civiles en Europe, à partir des Traités de Westphalie et surtout à partir de la Révolution française. Ceux qui en profitent sont les puissances non-européennes: jadis, les Turcs; aujourd'hui, l'Amérique ploutocratique et ses vassaux européens.

Ce genre de nationalisme jacobin, qu'on appelle faussement, et par euphémisme, en France, le souverainisme, ne peut nous faire avancer nul part, sauf vers davantage de haine et de guerres civiles.

II. Quelle est la perception que se font les Croates de l'Allemagne et de la France ?

Il va de soi, que les Allemands sont perçu par les Croates comme les amis de toujours, le peuple frère, comme le peuple indispensables à toute l'Europe. Non seulement la Croatie est géographiquement liée par le bassin du Danube à l'Allemagne et elle est imprégnée par la même culture; c'est surtout l'idée de Reich et l'idée du fédéralisme allemand qui mena à la désintégration de la Yougoslavie jacobine et à la naissance de la nouvelle Croatie indépendante. Le fait que les Croates aient coexisté pendent quatre siècles avec une douzaine de différents peuples centre-européens au sein du vaste empire austro-hongrois, dont les structures étaient quasi-fédérales, témoigne d'une légalité mais surtout d'une légitimité des idées impériales.

L'héritage politico-culturel de la France, quoique bien connu par la classe intellectuelle serbe, est presque ignoré en Croatie. L'idée d'un duo franco-allemand est peu concevable pour un Croate moyen. L'Allemagne n'est pas seulement perçue comme un grand pays; elle représente l'Europe à part entière. Dans la conscience populaire croate, la France, par contre, laisse un lugubre souvenir historique; elle est associée à Clemenceau, à Mitterrand, aux apôtres des Etats artificiels d’Europe centrale, aux politiciens français qui ne cachaient pas leur ressentiment de l'Allemagne et, par extension, de son glacis est-européen. On peut aller plus loin: au 16ème siècle, les Croates ont le mauvais souvenir de François I, qui, dans ses efforts pour affaiblir le Saint Empire aida les Turcs à s'emparer de l'Europe centrale. Les peuples périphériques, les Croates, les Hongrois, les Serbes, ont dû payer un terrible prix. La haine inter-ethnique, qui s'ensuivit dans la période après la fin de la Première guerre mondiale entre les Hongrois et les Slovaques, entre les Serbes et les Croates, entre les Polonais et les Allemands, doit être replacée dans un contexte plus large, et observée comme une retombée logique des interminables guerres entre le royaume de France et le Reich allemand et leurs alliés respectifs

C'est dommage que les Serbes oublient que la politique anti-allemande de François I et de Louis XIV leur a fait perdre Belgrade face aux Turcs, et que ce fut grâce aux soldats allemands du Saint Empire et de leur chef militaire, le Prince Eugène de Savoie, que Belgrade fut libérée au début du 18ème siècle. Même le « pedigree » du Prince Eugène nous démontre l'esprit tourmenté et névrotique, si typique des Européens. Par ses origines savoisiennes, italo-françaises, le Prince Eugène porte en lui les germes, à la fois d'une guerre civile européenne et d'une réconciliation européenne. Mais il a fait son choix; il s'est voulu un bon Européen au service du Saint Empire allemand.

III. Conclusion:

En guise de conclusion, il nous incombe de mettre ces faits isolés en perspective, tout en nous mettant nous-mêmes en perspective. Il est important de ne pas tomber dans le piège d’un nouveau romantisme politique —qui risque d'aboutir à de nouvelles guerres civiles. On a beau vanter les avantages du nationalisme, il reste à être défini par rapport à mon peuple et par rapport au peuple voisin. Le récent drame entre les Serbes et les Croates, les drames antérieurs entre les Français et les Allemands, restent un scandale pour tout bon Européen. On peut s'imaginer avec quelle joie les ennemis de l'Europe, à savoir les mondialistes, ont savouré la guerre dans les Balkans. On n'a pas besoin du bouc émissaire, disaient- ils. Voilà, riaient-ils, deux peuples semblables qui s'égorgent comme les pires des sauvages, au nom de leurs mythes farfelus. Donc, vive le mondialisme, concluaient-ils. Oui, en un sens, ils ont raison, d'autant plus qu'ils dénoncent les conséquences néfastes du nationalisme, comme la xénophobie, tout en évitant d'examiner les causes du délire multiculturel et multi-ethnique qu'ils ont eux-mêmes mis en place. Comment expliquer que la monarchie multiculturelle austro-hongroise et le Saint Empire germanique hébergeaient les Tchèques, les Slovaques, les Serbes, les Allemands et les Croates, ainsi que des douzaines d'autres peuples qui pouvaient plus ou moins coexister?

Comme chaque noble sentiment, comme l’amour ou l’amitié, notre sol et notre sang nécessitent également une approche discriminante. On ne peut être l’ami de tous; on ne peut pas coucher avec n'importe qui. Tout homme fait des choix, tout le temps, parce que c'est la biologie qui le dicte. Donc dans nos démarches les plus intimes, nous sommes génétiquement prédisposés à graviter vers nos semblables. La petite Estonie, la Croatie et la Slovaquie vont bientôt réaliser que, dans l'Europe transparente d'aujourd'hui, on ne peut pas se référer aux nationalismes du 20ème siècle. En ayant refusé le jacobinisme des grands, ils se voient paradoxalement obligés de pratiquer leur propre forme de jacobinisme, qui se heurte souvent aux particularismes de leurs propres pays. La phase stato-nationale, qui est en train de s'achever dans toute l'Europe, doit être suivie par un régime supra-national. Peu importe si ce régime s'appelle l'Union Européenne, ou le IVième Reich. Ne nous perdons dans de longs débats sur les signifiants et les signifiés, tels que l'autodétermination ou le droit à la différence. Ce qui importe, c’est que ce nouveau régime supranational européen repose sur des valeurs européennes et qu’il dénonce les valeurs marchandes et le métissage non-européen.

Tomislav Sunic.


 
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