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:::::::: evola et spiritualité européenne ::

WB Yeats : visions de la seconde venue

20/02/05 15.18 t.u.
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La montée de l’industrialisme et du capitalisme au 19ème siècle apporta avec elle la dislocation sociale, un prolétariat urbain sur les ruines de la vie rurale, et la montée des intérêts commerciaux, pulvérisant les liens traditionnels et organiques de la famille, du village, de l’enracinement dans la terre et dans les cycles de la nature.

Certaines figures littéraires et artistiques surgissant dans les premières années de ce siècle se rebellèrent contre l’artificialité du monde moderne et recommandèrent un retour à l’ancien mode de vie. De telles figures incluaient, dans le monde anglophone, D.H. Lawrence, Ezra Pound, W.B. Yeats et Aleister Crowley. En Italie, le philosophe et artiste Julius Evola parla de ce qu’il appelait la « révolte contre le monde moderne », dans son appel à un retour à la civilisation traditionnelle qui avait pour base une spiritualité profonde. Toutes ces figures considéraient l’occulte avec le plus grand intérêt, et soutenaient qu’une base ésotérique sous-tendait la civilisation traditionnelle et la culture organique. Dans cet article, nous examinerons les vues du poète et mystique irlandais, W.B. Yeats.

GOLDEN DAWN

William Butler Yeats était né en 1865. En dépit de ses origines anglaises et protestantes, il s’impliqua dans le mouvement de la Jeune Irlande. Alors qu’il était étudiant en art à Dublin, Yeats devint l’ami de George Russell, plus tard connu sous le nom du fameux mystique « AE ». Yeats devint aussi un des premiers membres de la Société Hermétique de Dublin, étudia la philosophie hindoue sous la direction du théosophiste Mohini Chatterjee, et rejoignit la Société Théosophique en 1895, la quittant quelques années plus tard.

Il avait rejoint la Golden Dawn en 1890, et s’installa à Londres avec ses parents en 1897. Pour Yeats, l’occulte et le mystique étaient la base de sa poésie ainsi que de ses idéaux politiques ultérieurs. Il contribua à évincer Crowley de la GD, mais quitta lui-même l’Ordre en 1905.

Yeats s’intéressait particulièrement à l’occultisme d’orientation irlandaise et au folklore irlandais, comme reflet de son nationalisme. Il pensait qu’il fallait faire renaître la paysannerie et les valeurs rurales pour s’opposer à l’agression du matérialisme, et espérait fonder un Ordre Hermétique Irlandais remplaçant les déités égyptiennes étrangères des rituels de la GD par des dieux et des héros irlandais.

Pour Yeats et d’autres, l’aspect mythique et spirituel était l’essence d’une Haute Culture, fournissant l’unité sous-jacente de toutes les manifestations culturelles, une « unité d’être » où « la vie religieuse, esthétique et pratique ne faisaient qu’un… Le peintre, l’artiste travaillant la mosaïque, l’or et l’argent, l’enlumineur des livres sacrés… étaient absorbés par leur sujet, celui de la vision de tout un peuple », comme l’écrivit Yeats en parlant de la civilisation byzantine.

Cela peut sembler paradoxal aux yeux d’un observateur superficiel ou partial, mais ce sont précisément ces mystiques de « droite », Yeats, Pound, Evola, qui firent le plus pour apporter à l’Occident une connaissance de l’ésotérisme et des mythes de l’Orient, car entre toutes les civilisations traditionnelles il y a un motif ésotérique sous-jacent qui est plus profond que les interprétations matérialistes du simple cosmopolitisme.

En effet, c’était le cosmopolitisme que ces poètes rejetaient, considérant que le devoir du poète était de restaurer l’unité de culture de la nation ; de rejeter « un art international, prenant des histoires et des symboles là où ça lui plaisait », comme disait Yeats ; d’« approfondir la passion politique de la nation, que tous, artiste et poète, artisan et travailleur, accepteraient comme dessein commun ». Ce que Yeats décrivait, c’était la communauté populaire organique qui avait existé au début du Moyen Age et qui avait subi une subversion croissante par la montée des intérêts égoïstes, jusqu’à l’effondrement final provoqué par l’industrialisme et le capitalisme.

ARCHETYPES

Anticipant la théorie des archétypes de Jung, Yeats affirmait que les symboles avaient leur propre pouvoir autonome dans l’inconscient. C’est de ceux-ci que l’artiste et le poète s’inspiraient, de la mémoire héritée immémoriale, comme source de créativité. Par conséquent, pour Yeats, « l’individualité n’est pas aussi importante que notre époque l’a imaginé » ; les « daïmons » de l’ancienne mémoire agissaient sur l’individu, et la créativité de quelqu’un n’était que l’expression de ces forces. Certains symboles et images pouvaient réveiller de telles forces par la magie. La poésie de Yeats était destinée à réveiller ces forces.

Cette résurgence de la mémoire immémoriale requérait une « révolte de l’âme contre l’intellect qui commence maintenant dans le monde » ; c’est-à-dire une réaffirmation du mythique et de l’archétypal dans l’homme contre les forces niveleuses du matérialisme, qu’elles soient sous un déguisement capitaliste ou communiste. Yeats craignait que l’élite créative soit submergée par le nivellement, par les valeurs de masse du commercialisme, de la démocratie et du marxisme. Il craignait particulièrement que le commercialisme ne signifie l’abaissement des valeurs culturelles jusqu’au plus petit dénominateur commun, dans la recherche du profit à la place de l’excellence artistique. Un renouveau de l’éthique aristocratique était donc nécessaire. Il déplorait que « la simple multitude est partout avec ses yeux photographiques vides ». « Une déclaration de guerre aux masses de la part des hommes supérieurs est nécessaire ». « Partout les médiocres viennent pour devenir les maîtres ». Il en appelait directement aux artistes, aux personnes de culture et de goût, le seul critère qui distinguait l’humain de la bête, comme l’avait remarqué le philosophe Nietzsche. Dans cet esprit, Yeats faisait l’éloge de la philosophie nietzschéenne comme étant « un remède contre l’expansion de la vulgarité démocratique ».

L’ORDRE SORT DU CHAOS

Un sous-produit du capitalisme et de la démocratie qui inquiétait Yeats était la prolifération de ce qu’il considérait comme des êtres inférieurs. C’est pourquoi il recommandait l’eugénisme, ou la reproduction humaine planifiée, et rejoignit la Société Eugénique. Quant à ses idées politiques et culturelles, sa vision eugénique avait une base mystique, liant la réincarnation à l’« âme de la race ». Dans son poème « Under Ben Bulben », Yeats appelle en termes eugéniques les « poètes irlandais » à chanter « tout ce qui est bien fait » et à « mépriser l’espèce qui grandit actuellement », « toute déformée, des pieds à la tête ».

En 1921, un an avant l’arrivée au pouvoir de Mussolini en Italie, Yeats avait prophétisé dans son poème « The Second Coming » [La Seconde Venue] l’approche d’une figure sortant du chaos démocratique, une « bête brutale » qui mettrait de l’ordre dans une monde où « les choses partent en morceaux, le centre ne peut pas tenir… »

Yeats vit un espoir dans le triomphe fasciste en Italie en 1922 : « L’Irlande qui réagit face au désordre actuel tourne ses yeux vers l’Italie individualiste ». Il soutint brièvement le général Eoin O’Duffy et les Chemises Bleues irlandaises, qui tentaient d’établir un Etat organique, avec un système social et économique corporatiste en accord avec la doctrine sociale catholique. Celui-ci avait trouvé une certaine expression dans l’Italie fasciste, où les représentants étaient élus par un vote professionnel et non par un parti. Néanmoins, comme Evola et plusieurs autres figures littéraires de la « droite », Yeats restait méfiant envers tout mouvement qui en appelait aux masses, y compris le fascisme.

Yeats mourut en janvier 1939, complètement mécontent et méfiant devant tous les systèmes politiques.

Article publié dans « The Nexus », N° 10, novembre 1997.

 
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