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Abou Ghraib, le Pentagone imposerait sa thèse

20/03/05 5.09 t.u.
Marc Thibodeau

Le Pentagone, après avoir été secoué au printemps par les photos des sévices perpétrés à la prison irakienne d'Abou Ghraib, est en voie de réussir à convaincre la population américaine que le scandale résulte de l'action de quelques soldats isolés plutôt que de politiques décidées en haut lieu au gouvernement.

C'est du moins l'opinion de l'avocat new-yorkais Scott Horton, qui a été l'un des premiers à sonner l'alarme sur les pratiques d'interrogatoire utilisées en Irak après avoir été informé par des avocats militaires scandalisés du changement de cap imposé par la Maison-Blanche.

«Une incroyable charade médiatique est en train d'avoir lieu. Les journalistes qui ne le réalisent pas devraient retourner sur les bancs d'école», a déclaré cette semaine à La Presse M. Horton, professeur de droit de l'Université Columbia qui préside le comité sur le droit international de l'Association du barreau new-yorkais, l'un des plus importants regroupements d'avocats des États-Unis.

Le Pentagone, dit-il, a traîné en cour une demi-douzaine de soldats et tout fait pour que les médias y consacrent la plus grande attention tout en s'efforçant de faire passer sous silence le rôle du secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, et d'Alberto Gonzales, récemment nommé ministre de la Justice, dans les abus perpétrés contre les prisonniers en Irak, mais aussi en Afghanistan et à Guantanamo.

Selon M. Horton, qui a personnellement discuté avec plusieurs des militaires directement concernés par le scandale d'Abou Ghraib, le gouvernement américain n'a pas lésiné sur les moyens pour parvenir à «étouffer le scandale» : soldats et officiers menacés, rapports tronqués, sénateur intimidé, etc. Tous les moyens sont bons, selon lui, pour cacher le fait que les autorités américaines ont sciemment choisi de jeter aux orties les dispositions des conventions de Genève protégeant les prisonniers pour faciliter leur «guerre au terrorisme».

Selon l'avocat, Donald Rumsfeld, qui était frustré par le peu de renseignements pratiques émanant des interrogatoires en Irak, a personnellement ordonné à l'été 2003 que les méthodes musclées utilisées à Guantanamo soient transférées en Irak. Il a demandé que le général Geoffrey Miller, alors responsable de la prison cubaine, soit envoyé sur place pour durcir les pratiques en Irak, chose qui est passée sous silence dans les rapports sur le scandale.

Le plus critique d'entre eux mentionne que ces pratiques ont pu «migrer» accidentellement vers l'Irak sans être expressément autorisées, alors que c'était bien le cas, soutient M. Horton, qui dit avoir obtenu la confirmation de cette décision au sommet de plusieurs sources militaires.

La principale enquête menée par l'armée passe sous silence le rôle du secrétaire à la Défense et de ses proches collaborateurs, puisqu'elle était orientée «vers le bas» et non vers le haut de la chaîne de commandement, dit-il. Plusieurs soldats ont été avertis, avant d'être interrogés, qu'ils pourraient être incriminés s'ils relataient avoir vu des actes répréhensibles sans les avoir signalés immédiatement, une façon de les induire au silence.

M. Horton affirme que plusieurs soldats ont dit avoir peur d'être victimes de représailles s'ils s'avisaient de parler. Il a d'ailleurs fourni des renseignements juridiques à un soldat inquiet qui envisageait de demander l'asile politique en Allemagne pour se protéger. Un autre aurait été rapatrié aux États-Unis de force après avoir été classé comme «aliéné mental» pour avoir voulu dénoncer l'armée. Plusieurs officiers ayant connaissance du rôle des hauts responsables du Pentagone dans l'imposition de pratiques d'interrogatoire musclées ont été exclus d'emblée de l'enquête.

La version préliminaire du rapport était si complaisante qu'elle a été refusé par le lieutenant-général Ricardo Sanchez, commandant des opérations en Irak, affirme M. Horton. Un autre officier a alors été mandaté pour le compléter en cherchant à fournir plus de détails sur les «pommes pourries» au bas de l'échelle qui avaient participé directement aux sévices, en évitant, là encore, d'aborder le rôle des responsables du Pentagone.

Même le dirigeant de la commission sénatoriale chargée d'enquêter sur les forces armées aurait été intimidé pour protéger la Maison- Blanche, souligne l'avocat new-yorkais, qui a cherché à fournir aux responsables de la commission le nom d'officiers de haut rang devant être interrogés.

«Les premiers jours, le sénateur républicain John Warner, qui préside la commission, a indiqué qu'il irait au fond des choses. Deux jours plus tard, il disait qu'il fallait faire attention de ne pas nuire à la guerre au terrorisme.

J'ai été informé qu'il a été menacé de représailles politiques par le Parti républicain s'il s'avisait d'aller trop loin», souligne M. Horton.

«Le Congrès a complètement renoncé à son droit de regard sur les activités du gouvernement. De toute ma carrière, je n'ai jamais vu un échec aussi dramatique et complet», souligne l'avocat.

La récente et controversée nomination à la Justice de M. Gonzales, qui a contribué à la rédaction d'un mémoire affirmant que les prisonniers de la guerre au terrorisme pouvaient être exclus de l'application des conventions de Genève, rend la tenue d'une enquête approfondie encore plus improbable, souligne M. Horton.

Toutes les informations relatées par l'avocat sont résumées dans un rapport d'expert déposé il y a quelques jours en Allemagne pour convaincre le parquet fédéral d'ouvrir une procédure judiciaire pour crimes de guerre contre Donald Rumsfeld et plusieurs responsables américains.

La plainte, déposée par le Centre de droits constitutionnels (CCR) de New York, a été rejetée après que Washington eut exercé de fortes pressions. Le secrétaire à la Défense, qui avait souligné son intention de boycotter un important sommet sur la sécurité à Munich si elle était maintenue, a réagi hier en annonçant qu'il se rendrait aujourd'hui en Allemagne pour y participer.

Selon M. Horton, la décision de la justice allemande n'est guère étonnante à la lumière des menaces proférées par la Maison-Blanche. La partie n'est pas terminée pour autant.

«Il y a d'autres pays, comme l'Espagne par exemple, qui ont une juridiction universelle leur permettant de poursuivre des ressortissants étrangers responsables de crimes de guerre. Si j'étais Donald Rumsfeld, je garderais en tête ce qui est arrivé à Pinochet», dit-il en référence à l'ex-dictateur chilien, qui fait face à la justice en raison des exactions commises par son régime dans les années 70, après avoir été détenu en Grande-Bretagne.

 
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