Bush et le terrorisme
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11/11/04 |
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5.11 t.u. |
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Roland Gaucher |
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C’est un triomphe ! C’est le titre que Le Figaro donne à la victoire de George Bush. Et c’est difficilement difficile à contester.
Cela dit, ce triomphe pose un certain nombre de questions : jusqu’au dernier moment Bush et Kerry semblaient au coude-à-coude. Or, mardi matin, on découvre que le premier l’emporte avec trois millions de voix.
Kerry semblait pouvoir rallier autour de lui tous ceux qui avaient été victimes de la crise financière, les chômeurs, l’ensemble de la gauche et la nouvelle génération, tous déçus par un gouvernement très conservateur.
Bush avait également contre lui l’affaire des armes secrètes introuvables, et, après l’effondrement rapide de l’armée irakienne, la montée incessante des attentats terroristes et de la guérilla.
Le terrorisme, voilà le facteur qui a engendré la victoire de Bush. Tout le reste, le chômage, les salaires médiocres, les difficultés monétaires et financières, été entièrement effacé par le souvenir du 11 septembre 2001.
L’effondrement des buildings, les messages téléphoniques de ceux qui allaient mourir, la restransmission médiatique à la télévision de ce spectacle atroce, ont frappé les imaginations. Durablement. Ces souvenirs sont les motifs principaux du triomphe de George Bush.
Ben Laden a certainement participé - à dessein - à ce triomphe par son message télévisé. Quelle claque à l’impérialisme américain, qui ne réussit pas à mettre la main sur lui ! Il devait bien penser que cet outrage ne ferait qu’aviver les ressentiments de la plus grande puissance impérialiste du monde.
Si on y réfléchit, il s’agit là d’un phénomène stupéfiant, inconcevable deux ans plus tôt, et qui met en relief la puissance croissante du terrorisme.
Car le massacre prodigieux du 11 septembre a été perpétré par une toute petite minorité d’hommes - une dizaine - armées en tout et pour tout de couteaux. Armés, avant tout, par l’esprit de sacrifice du kamikaze, donnée nouvelle apportée aux techniques du terrorisme révolutionnaire, par l’islamisme radical.
Le retentissement médiatique fourni par les techniques modernes de l’Information, a porté un coup terrible au moral de la plus grande puissance économique, financière et militaire du monde. Il a joué un rôle décisif dans le triomphe de Bush comme un cri : « Plus jamais ça ! »
Plus jamais ça, rien n‘est moins sûr ! Entre l’islamisme radical, dont l’arme principale est le terrorisme, et l’impérialisme américain, la guerre n’est pas près de finir.
Roland Gaucher.
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