voxnr
trident
site_nr_s
ttl ttr

sommaire
..::à la une
..::politique
..::étranger
..::tribune libre
..::documents

..::envoi d'articles
..::résistance::le mél
..::présentation
..::soutien
..::contactez-nous
..::les forums
..::répertoire
..::diffusion libraire
..::nos engagements
..::archives
..::recherche
..::accueil site
tbl tbr
ligne
ttl ttr

réseau
..::communiqués
..::crb : contact
..::tracts
..::affiches
..::adhérer
..::
point presse
..::site abonnés

tbl tbr
 
cbl
cbr
ligne_b    
 
ligne
étranger
suite

Ceux qui payent l’addition ne sont pas forcément ceux que l’on croit

18/11/02 10.15 t.u.
Charlotte Sawyer

Notre président – certes aboubé par la minorité (autrement dit, et l’on est loin du compte, nullement la majorité du peuple américain) d’électeurs qui a daigné se déplacer – peut se targuer, désormais, d’avoir le soutien des chambres pour poursuivre sa croisade.

Cela fait-il pour autant de lui, une personne méritant notre respect ? Légitimement, j’en doute.

Mais, franchement, en ce qui vous concerne, il y a plus grave : ce type mérite-t-il donc que vous lui retiriez les marrons du feu, dans sa frénésie à bâtir le " nouvel ordre mondial de cent ans " dont Bush Père nous rebattait les oreilles ?

Car, chers amis Européens qui me lisez (et dont j’ai parfois du mal à saisir les abandons de souveraineté à l’égard de notre république), comment ne pas noter que notre Croisé-en-chef est davantage de la trempe des bouchers que des saints.

Et, à tous ceux (je pense ici à nos chrétiens-sionistes, aux dérapages racistes si fréquents) qui y chercheraient leur nouveau Saint-Louis, je crains qu’ils n’y trouvent, au mieux, qu’un nouveau Sherman (le boucher du Deep South), et au pire, le nouvel Adolf que des voix en plus nombreuses ne cessent de dépeindre.

Un retour aux sources, en quelque sorte, car comment ne pas penser ici aux liens de Prescott Bush avec le IIIe Reich…

Par ailleurs, lorsqu’on parle de “terrorisme”, à quelle aune soupèse-t-on cette accusation ?

La France s’est posé beaucoup de question quant au sort fait au pétrolier Limburg. Mais cette affaire apparaît plus complexe que le supposent vos imprudents gazetiers.

Ainsi, des voix aussi diverses qu’islamiques auront plaidé l’erreur : ce ne n’étaient point vos pétroliers, mais les nôtres [les pétroliers US, Ndlr] qui étaient visés. Un peu la théorie dite des " dommages collatéraux " qu’excipe, comme un automatisme bien huilé, notre Department of Defense (DoD) à chaque fois qu’un de nos appareils se paye un petit Mi-Lay (quoique Amis européens, devrais-je dire, un nouveau Guernica ou un nouvel Oradour-sur-Glane, pour rester dans les pages noires de votre propre Histoire)…

Notons, par ailleurs, qu’en demandant aux bâtiments européens de se signaler, le camp islamiste fait preuve d’une modération qui ne fut pas celle de l’Irak – alors allié de l’Occident – qui arrosait à l’Exocet tout navire indépendamment de son pavillon, lors des missions d’interdiction navale qui ponctuèrent la Guerre Iran/Irak…

Cette retenue mérite d’être soulignée.

Précisons qu’à cette époque si les missiles antinavires tirés par les Mirage F-1EQ5/6 de l’Al-Quwwat al-Jawwiya al-Irakiya (armée de l’air irakienne) étaient russes et américains, l’US Navy, elle, n’était pas avare en moyens de brouillage des défenses iraniennes.

Il y eut même (au moins à trois reprises) attaques aéroportées de plates-formes pétrolières iraniennes par des bâtiments US.

Tout ceci pour raviver, à dessein, quelques mauvais souvenirs.

Pure méchanceté de ma part ? Hélas, non ! Mais si vous devez vous replonger, pour satisfaire les ambitions pétrolières de notre vice-président, Richard “Dick” Cheney, et du conseiller de la Maison-Blanche pour la Sécurité Nationale, Mme Condoleezza Rice, dans les joyeusetés de la guerre des pétroliers que risque de provoquer notre énième ratonnade anti-arabe, autant que vous sachiez à quoi vos dirigeants politiques vont vous engager, non ?

Naturellement, si, d’aventure, cela se produisait, ne comptez guère de la protection de notre belle Navy. Comme lors de la Guerre Iran/Irak, vos pétroliers pourront aller par le fond, cela sera toujours de gagné pour Exxon & Co.

Ah ! oui, je ne vous l’ai pas dit, c’est vrai !

À cette époque, les supertankers que coulaient les " chevalier de l’Exocet " irakiens, comme l’écrivait un de vos journaux, avec le soutien de notre belle Navy, étaient indifféremment arabes, asiatiques et européens…

Question subsidiaire, le jeu de la lutte contre le terrorisme et/ou l’Irak en vaut-il la chandelle ? Pour vous, il s’entend.

Qu’allez-vous y gagner ?

Comme on disait encore à l’époque où je fréquentais le Quartier Latin : mystère et boules de gomme.

Au niveau de ce que vous allez perdre, le tableau noir commence à sérieusement à être encombré.

En premier lieu, ne rêvez pas et prenez plutôt vos calculettes, adieu l’Irak !

Évidemment, chers amis français, vous comprendrez bien que le “Nouvel Irak”, celui de l’après-Saddam, soit réservé à nos seuls majors pétrolières. TotalFinaElf, ciao !

C’est en substance ce qu’a déclaré récemment le boss du CNI, Ahmed Chalabi, il est vrai intégralement financé par notre belle administration. Il faut bien que ce genre d’asset [investissement, Ndlr] finisse pas payer un jour ou l’autre. Alors, Chalabi dixit, TOUS les contrats seront revus à la loupe.

Quant aux pessimistes qui pensent que Washington fera de même avec tous les pays de la région qui passeront définitivement sous son orbite ; Guess what [devinez] ?

Revenons aussi, un peu, sur les attentats de Bali, et rappelons, comme l’écrivait Al-Hayat, qu'ils coïncident quasiment avec " le deuxième anniversaire de l'attaque menée dans le Sud du Yémen, en octobre 2000, contre le destroyer américain USS Cole ".

Eh, oui ! Les terroristes – quels que soient leurs sponsors, rappelez-vous que Bin-Laden est un (ancien ?) partner de note bonne vieille CIA – ne raisonnent pas comme vous et moi. Et les guerres se déroulant rarement comme planifiées, peut-être pourrez-vous, comme aujourd’hui ce confrère arabe, vous interroger sur ses implications qui " placent l'Indonésie au cœur du terrorisme, alors que le gouvernement de Jakarta a toujours essayé d'éviter ce sort "(1).

Et de rappeler que " Djakarta a toujours tenté d'éviter d'affronter l'islamisme indonésien car une telle confrontation est lourde de conséquences pour le pays, si elle devait intervenir. D'autant plus que l'islamisme est bien ancré dans cet archipel, y compris dans son administration, et le pays ne peut pas se permettre le luxe d'ouvrir un nouveau front avec l'islamisme, alors qu'il lutte pour empêcher toute revendication sécessionniste "(2).

Aujourd’hui, notre administration exige de sa consœur indonésienne, au risque de faire éclater ce qui reste de l’Archipel, qu’elle traite plus durement “ses” islamistes que Londres les siens (qui se garde bien de toucher à un seul de leurs cheveux) ?

Et, que croyez-vous qu’il se produira dans votre vieille Europe si vous vous faites entraîner trop loin dans notre guerre contre le terrorisme et l’Irak ?

Pour en avoir une toute petite idée, lisezdonc que qu’écrivait Shawn Donnan, il y a à peine un mois, dans le must de la presse financière londonienne :

" La lutte contre ces extrémistes mettra à l'épreuve le caractère et les institutions de cette nation qui tente de quitter son passé autocratique pour aller vers un avenir plus démocratique (…) ".

" Depuis la crise financière asiatique et la chute du président Suharto en 1998, l'Indonésie connaît l'incertitude politique et économique (…).

" Les retombées de l'attentat ne feront qu'exacerber ces problèmes. Depuis des mois, la présidente Megawati, critiquée pour sa gestion détachée et son laissez-faire dans la coalition, tente de satisfaire à la fois les exigences américaines lui demandant de poursuivre les terroristes et les exigences politiques qu'implique un pays musulman à gouverner (…) ".

" Les analystes indiquent que les attaques pourraient bien porter un sérieux coup à l'économie de l'Indonésie qui se remet à peine de la crise "(3).

Certes, vous me répondrez que ces lignes concernent l’Indonésie.

Et comment croyez-vous que réagiront vos économies européennes si Harrod’s ou les Galeries Lafayettes s’effondrent sous les représailles d’un groupe lambda qui aura diversement apprécié l’engagement de vos troupes, navires et avions – qui aura lieu, au bout du compte?] contre l’Irak ?

Car comme l’a écrit une de vos éditorialistes, Chantal Didier, toujours à propos de Bali, " Si Al-Qaïda n'a plus les moyens de désanctuariser l'Amérique, elle peut toujours, par elle-même ou via des relais, attaquer des symboles de l'Occident partout sur la planète. À la mondialisation économique répond celle de la terreur. Laquelle ne craint pas de menacer des pays-refuges comme le Yémen ou l'Indonésie "(4).

Eux seul ?

L’avenir nous le dira assez vite…

Notes

(1) Al-Hayat (14 oct. 02).
(2) Idem.
(3) The Financial Times (14 oct. 02).
(4) L'Est Républicain (14 oct. 02).

 
lgne
derniers_titres
ttl ttr

dot
14/04/05
..::Les Fonds gouvernementaux ternissent l'objectivité d'une organisation
Au cours de l'année dernière, les articles dans la presse états-unienne portant sur la...::..
Diana Barahona

dot
14/04/05
..::La polarisation Lula / Chávez en Amérique latine
Le dernier Forum social mondial (FSM) de Porto Alegre aura été l'occasion d'une polarisation...::..
François Sabado

dot
14/04/05
..::Recouvrer mon humanité
Jeudi 17 février 2005 J'ai été envoyé en Irak en avril 2003 et je suis rentré chez moi...::..
Camilo Mejia

tbl tbr
accueil_rubrique
imprimer
envoyer
haut
    cbl cbr