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Conflit d’instincts

17/06/04 3.24 t.u.
Dmitri Elkin

La réforme administrative annoncée par Poutine en 2002 – en tout cas, déjà à cette époque on parlait de la future réduction de la quantité des ministères – a commencé au printemps 2004 par une « révolution structurelle ». Le nombre des ministères fédéraux a diminué de 30 à 17 et la quantité des vice-premiers ministres qui dirigeaient les directions-clé du travail du gouvernement, de six à un. Selon la version officielle, la réduction du nombre de ministères devait rendre le gouvernement plus contrôlable et effectif, et aussi, amener à la réduction de l’appareil bureaucratique.

Comme on le sait, la version officielle en Russie ne reflète pas souvent les causes réelles et les effets attendus des actions des gens du pouvoir. En tout cas, avec la réforme administrative, c’est précisément le cas. La réduction du nombre des ministères a amené l’augmentation de la quantité des services et agences fédéraux, dans lesquels seront employés ces mêmes fonctionnaires, seulement leur statut sera un peu inférieur. Mais, dans tous les cas, on ne peut parler d’aucune réduction substantielle de personnel.

La réduction du nombre des ministères n’emmènera pas non plus l’augmentation de l’effectivité de l’appareil de l’état. Premièrement, dans un nombre de cas, les services fédéraux a qui ont été assignés des fonctions de contrôle et de surveillance, se sont retrouvés en subordination aux ministères qu’ils devaient apparemment contrôler. Deuxièmement, la transformation mécanique (plus précisément, le changement de nom) des ministères en services et agences fédéraux ne donne rien. Troisièmement, les positions du premier ministre Mikhaïl Fradkov dans le gouvernement qui lui est formellement soumis sont faibles. Le premier ministre a au-dessus de lui un superviseur bien plus influent que le chef du cabinet des ministres lui-même – le chef de l’appareil du gouvernement Dmitri Kozak, un ami personnel de Poutine et l’idéologue principal de la réforme administrative. En plus, il reste seulement un vice-premier ministre à Fradkov – Alexandre Joukov et il est de « la Russie Unie ». Fradkov doit sa nomination à la fonction du premier ministre, bien sûr, à n’importe qui (Poutine, « La Russie Unie », « ceux du Saint-Pétersbourg ») seulement pas à Fradkov, et en plus, en absence de ministères de profile transférées dans sa zone de responsabilité, il est dans le nouveau cabinet plutôt « une personne de trop » qu’un fonctionnaire gouvernemental influent. Avec un premier ministre tellement faible il est difficile d’attendre du travail un peu soit effectif du cabinet des ministres. La vrai raison de la réforme administrative est la compréhension de Poutine des contradictions fondamentales entre les intérêts de ce régime de pouvoir personnel qu’il a établi et des besoins de la bureaucratie russe. L’instinct principal du régime de pouvoir personnel, du despotisme (dans notre cas, de Poutine) est le maintien du pouvoir et par conséquent, le contrôle maximal de l’appareil de l’état, du business et de la société. Les principaux instincts de la bureaucratie sont la préservation (et multiplication) de son influence de classe et l’enrichissement, de plus la croissance de carrière et l’augmentation de la prospérité du fonctionnaire peut se passer autant dans les organes du pouvoir de l’état que dans les structures commerciales privées. La base du régime de Poutine n’est pas la bienveillance de la bureaucratie qui a senti la possibilité d’une revanche après une et demie décennies d’humiliations « de la démocratie et de la péréstroika ». Poutine s’appuie sur un groupe relativement peu nombreux de personnes qui lui sont personnellement reconnaissantes, qui ont su occuper des postes-clé dans l’état.

Habituellement, ce groupe, dont la base est formée d’ex-agents des services spéciaux, sont appelés « ceux de Saint-Pétersbourg ». ce qui sert de base sociale au régime de Poutine est « le marécage électoral » - le niveau de la population lumpenisé qui n’ont pas de convictions politiques et qui ont perdu la compréhension de leurs propres intérêts nationaux et de classe.

La bureaucratie est intéressée dans l’existence de seulement quelque éléments d’un régime autoritaire, comme par exemple l’absence d’instituts de société civile développés. La bureaucratie salue le renforcement de l’état policier seulement tant que les répressions sont dirigées contre la population socialement insatisfaite, mais non contre ses intérêts de classe. La bureaucratie souhaite recevoir de l’état autoritaire une défense contre la société – contre les unions indépendantes, les mécanismes de contrôle populaire, l’imprévisibilité des élections démocratiques. Mais en même temps une bureaucratie corrompue n’est pas du tout intéressée dans les répressions envers le grand capital, parce que c’est précisément lui qui est son principal « nourricier ». Dans un renforcement excessif des organes de répression, la classe bureaucratique, en raison de cette même corruption, voit aussi une menace à son bien-être. La bureaucratie est intéressée à devenir moins corrompue exactement dans la mesure ou elle souhaite perdre la principale source de ses revenues. Ainsi, la bureaucratie souhaite la conservation de l’état autoritaire dans une mesure suffisante, mais n’est pas du tout intéressée dans l’établissement d’un despotisme – un régime de pouvoir personnel, sous lequel le chef d’état n’aura plus la nécessité de compter avec la classe fonctionnaire.

Le but principal de la réforme administrative décidée par Poutine est la baisse de l’influence de la bureaucratie comme classe et le renforcement du rôle de la strate des « courtisans » qui existent sous n’importe quel chef despotique, qui dépendent totalement de leur patron. Au cours de la réorganisation du gouvernement, la majorité des postes ministériels (et avec un premier ministre faible cela signifie presque des pouvoirs illimités dans la sphère de responsabilité du ministère confié) ont été donnés à ceux qui doivent leur élévation exclusivement à Poutine. Et, au contraire, sont poussés à l’arrière-plan les fonctionnaires qui ont fait leur carrière encore à l’époque de Ieltsine. L’histoire avec la loi sur les meetings, acceptée à la Douma de l’État à la première lecture est une sorte d’illustration de la thèse d’un conflit d’intérêts du régime de pouvoir personnel de Poutine et des besoins de la bureaucratie. Pour le deuxième mandat présidentiel, Poutine a déclaré des réformes sociales impopulaires – d’éducation et de santé et la continuation des réformes du logement. La conséquence de la réalisation de ces réformes sera l’insatisfaction d’une grande partie de la population du pays, qui ne sera plus dans la possibilité de payer les services d’éducation et de santé et des tarifs de logement augmentés. La situation pourra s’aggraver dans le résultat d’une baisse soudaine des prix sur le pétrole, dont la conséquence sera inévitablement la réduction des revenus budgétaires et donc la réduction des dépenses dans la sphère sociale. Dans de telles circonstances, il est extrêmement important pour le régime de Poutine de posséder des instruments qui permettent de baisser le degré du mécontentement populaire ou de le dévier à côté. La loi sur les meetings dans la forme dans laquelle elle a été adopté en première lecture cessait d’être un tel instrument, puisqu’elle faisait pratiquement impossible l’organisation d’actions politiques de masse qui ne sont pas approuvées par les organes du pouvoir local. C’est à dire – la bureaucratie. Donc c’est en premier la classe bureaucratique qui est intéressée dans l’adoption de cette loi dans la forme sous laquelle elle a passée la première lecture. Pour cette raison, les députés du parti des fonctionnaires – « la Russie Unie » ont voté unanimement pur l’adoption de la loi, tandis que Poutine s’y est opposé.

Encore récemment l’union de Poutine et de la bureaucratie qui semblait monolithe a craqué, ou plutôt du plâtre s’en est tombé. Des contradictions fondamentales se sont révélées qui à l’origine existaient entre les intérêts du régime de pouvoir personnel de Poutine et des besoins de la bureaucratie. Cette fissure va s’élargir maintenant et un jour va amener à la destruction complète du système politique existant.

Dmitri Elkin

 
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