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Elections au pays des maîtres du monde ; le grand spectacle

11/11/04 5.10 t.u.
Michael Ferrari

S’il y a un fait de l’année 2004, outre les JO décadents et les quelques attentats à caractère douteux, qui mérite de figurer dans le panthéon des phénomènes aussi importants que pitoyables, il s’agit bien de la « folie » électorale américaine. Avec ce paradoxe que les élections aux Etats-Unis ont certainement été l’occasion d’un plus grand intérêt au sein des nations européennes que dans le pays des principaux intéressés.

Premièrement nous n’aurons pas manqué de remarquer à quel point les élections américaines furent au centre des préoccupations médiatiques tout au long des deux dernières semaines, et ce de façon réellement exagérée ; le français moyen en entrant dans une maison de la presse et plus encore en allumant son poste de télévision pouvait avoir l’impression de vivre dans un état yankee ! Kerry et Bush sur la couverture de tous les canards, racontant leurs niaiseries sur toutes les chaînes, les élections américaines ayant fait l’objet d’une édition spéciale quasiment tous les soirs, que ce soit de façon avouée ou implicite.

Nous ne sommes certainement pas les seuls à avoir eu l’impression que les élections aux pays de l’oncle Sam comptaient bien plus en France que notre propre vie politique nationale. Car si les français se désintéressent de façon croissante des faits politique nationaux, ils sont souvent tenus en haleine par les moindres actions politiques concernant le pays des hamburgers.

Qui n’a pas eu l’occasion de voir des européens prendre parti pour Kerry ou Bush, en y mettant plus de cœur et de conviction qu’ils n’en sont capables lorsqu’il s’agit de s’engager pour un candidat ou une idéologie au sein de leur propre patrie, et dans l’intérêt direct de leur peuple ? Les élections n’auront pas manqué de mettre en valeur une nouvelle fois et de façon magistrale le statut – inavoué et implicite – de colonie qui est celui de la totalité des nations européennes.

Cette réalité est amplifiée par les néo-gauchistes de pacotille qui demeurent convaincus que l’éviction de Bush de la présidence des Etats-Unis constituerait une victoire pour « l’idéal de paix et de démocratie », ainsi que la fin des exactions impérialistes américaines à travers le monde. Tout naturellement cette pensée erronée trop répandue a donné lieu à un engagement implicitement « pro-Kerry » au sein d’une partie de notre population, au sein de la jeunesse particulièrement, bien qu’aucun européen ne devrait – si le monde politique tournait rond – se sentir concerné par les agitations qui ont lieu au pays des buveurs de soda.

Ceux qui se sont intéressés aux stratégies électorales développées par les deux candidats ont certainement dû se tenir les côtes tant le ridicule politique yankee est frappant. Séduire l’électeur yankee moyen requiert certaines conditions ; il est nécessaire de respecter la volonté des pères fondateurs en se déclarant favorable au port d’arme, et de se prévaloir d’une foi chrétienne inébranlable. Bush l’ex-poivrot fut le meilleur à cet exercice. Et quel spectacle affligeant que celui de Kerry, victime de son image d’intellectuel petit bourgeois, contraint de se balader en treillis, fusil à la main entouré d’une bande de chasseurs afin de durcir son image !

En résumé pour séduire l’Américain moyen, il faut pousser son quotient beauferie à un stade avancé.

Il faut aussi se pencher sur ce qui a poussé les Américains à choisir tel ou tel candidat ; nous pouvons rapidement constater que les Américains, conscients des enjeux planétaires, sont soucieux de préserver la démocratie occidentale de l’internationale terroriste dirigée par Ben Laden. Ce bon vieux Ben Laden qui est apparu au bon moment pour effrayer les masses et leur faire prendre conscience du fait que Bush est l’homme de la situation…

Les Américains dans leur accès de patriotisme démocrate anglo-saxon semblent oublier – l’ont-ils jamais su – que si Ben Laden en est là aujourd’hui, c’est avant tout grâce aux services secrets yankees et israéliens.

Ensuite il faut étudier la nature des électeurs, car si l’on parle beaucoup des politicards américains, on ne parle pas assez des gens qui les placent au pouvoir. Nous savons qu’il s’agit souvent de « beaufs » mais ce n’est pas suffisant.

En parfaite représentation d’une société libérale accomplie, les USA comportent un nombre incalculable de communautés ethniques ; la politique américaine est totalement conditionnée par les « minorités ». Entre les asiatiques, les cubains, les « latinos » en tout genre et bien sur les incontournables afro-américains, on est en droit de penser que la cohésion et la cohérence nationale aux Etats Unis est réduite à néant. Pourtant il existe un facteur d’unité nationale incontournable et puissant : l’ « esprit » occidental moderne qui joue le rôle qui fut autrefois celui des traditions et religions dans les sociétés traditionnelles. Etre Américain ne signifie pas grand-chose, que l’on soit républicain ou démocrate ; il n’y a pas d’ethnie américaine ou de véritable culture ou tradition américaine. Se sentir américain, c’est être Occidental ; c’est respecter les principes liés à l’idéologie du même qui conduit les habitants des USA à être identiques les uns aux autres sur le plan psychologique, social et, plus grave, sur le plan spirituel et à ne différer que par leur apparence physique. Ainsi les Cubains-américains sont souvent plus réacs que les familles Wasp, et certains arabes-américains sont plus islamophobes que les plus conservateurs des républicains…Les élections ont également soulignés l’uniformisation croissante et la destruction ethnique et spirituelle engendrées par l’Occident.

S’il y avait bien une chose à comprendre dès le début des campagnes électorales américaines, il s’agit de l’inutilité des élections en question. Non pas simplement parce qu’il était clair que Bush allait remporter la victoire, mais parce que le président d’un Etat tel que les Etats-Unis ne détient pas le pouvoir véritable. Bush n’est qu’un symbole. La conception libérale ne donne aucun pouvoir à l’état, si ce n’est celui d’intervenir en cas de « market failures » et l’intérêt privé seul est sans limite. Celui qui détient l’argent et certains postes clefs est un maître. Les véritables tenants de la société américaine sont les diverses castes économiques, médiatiques et lobbyistes qui tissent leur toile depuis des décennies, s’accaparant tous les leviers de commandements du système américain et par suite logique du monde. Les élections aux USA ne sont qu’une mascarade lamentable, déchaînement des pires instincts beaufs et matérialistes de l’occidental moyen et étalage permanent de magouilles diverses.

Lorsque les Européens et les Américains eux même auront compris que les élections ne changent strictement rien à leur politique internationale, et également interne en bien des aspects cruciaux, un grand pas aura été fait. Et il est très clair que lorsque la nature des véritables « dirigeants » américains aura été révélée ainsi que leur desseins, ce sera pour beaucoup une étonnante surprise ! En attendant il nous faudra supporter le regard béat de Bush pendant des années encore…

Michael Ferrari

 
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