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La Pologne et la Turquie dans le déploiement de la nouvelle stratégie américaine

03/08/03 4.18 t.u.
Dr. Richard

Le premier mai dernier, le Président Bush déclarait, debout, symboliquement, sur le pont d'un porte-avions, que les combats en Irak venaient de se terminer. Les Etats-Unis venaient, disait-il, d'enregistrer une grande victoire. Un satisfecit qui ne peut que nous faire hocher du chef avec commisération. La plus grande puissance militaire de l'histoire mondiale —qui dépense plus de dollars pour des armes de toutes sortes, pour des porte-avions, des bombardiers, des missiles, des drones d'espionnage et d'observation, des armes nucléaires, bactériologiques et chimiques et pour toutes sortes de gadgets high-tech que l'ensemble du monde— venait effectivement de vaincre un pays, devenu pauvre comme Job à cause des sanctions économiques qu'on lui avait imposé au préalable. Pire : ce petit pays avait été totalement désarmés avant l'attaque américaine, avec l'aide de l'ONU. Dans quelles profondeurs abyssales l'hyperpuissance américaine a-t-elle bien pu tomber pour fêter dans une telle joie une victoire aussi facile et aussi misérable?

Dangereux double jeu à Varsovie

Mais il n'y a pas que l'Amérique qui festoie et triomphe. Quelques pays de la coalition pro-américaine s'adonnent aussi à la joie des vainqueurs. Par exemple, la Pologne, qui se compte au nombre des vainqueurs de la guerre contre l'Irak. Le quotidien helvétique Neue Zürcher Zeitung titrait le 30 avril dernier : "La fidélité de Varsovie aux Etats-Unis reçoit sa récompense". L'article explique en détail comment la manne de dollars est tombée sur la Pologne.
En fait, ce n'est pas de la monnaie sonnante et trébuchante que reçoivent les Polonais, mais d'abord des avions de combat: 48 chasseurs du type F-16. Officiellement, ces chasseurs-bombardiers coûtent 3,5 milliards de dollars, mais Varsovie pourra attendre huit ans avant de commencer à payer. Le Neue Zürcher Zeitung commente : "Le contribuable américain finance la majeure partie du coût de la principale transaction en matière d'armement faite en Europe depuis de nombreuses années". Ce n'est donc pas un miracle si le ministre polonais de la défense, Jerzy Szmajdzinski, a pu parler d'un contrat du siècle, car, ajoutait-il, "le Pologne participera à l'œuvre de stabilisation en
Irak et y jouera un rôle primordial, en envoyant des troupes dans le Golfe pour y assurer la paix". Quand les esprits critiques demandent si la Pologne pouvait, de jure, participer à une guerre d'agression, les "vainqueurs" balaient prestement leurs objections, forts de l'alliance qui lie désormais la Pologne aux Etats-Unis; ils disent que lors de la plus grande manifestation contre la guerre à Varsovie, il n'y avait que le chiffre ridicule de 4000 personnes,
tandis qu'en Europe occidentale des millions de citoyens ont manifesté contre l'agression américaine.

Mais la fidélité du nouveau caniche européen des Etats-Unis ne se mesure pas seulement à la question de savoir qui est responsable de la guerre. Il faut savoir aussi que près de 9 millions d'immigrés polonais vivent aux Etats-Unis, auxquels le Président Bush fera tout naturellement appel prochainement pour assurer sa réélection. Autre question que soulève l'attitude polonaise : comment la "Vieille Europe" va-t-elle réagir face à cette nouvelle amitié
américano-polonaise, sanctionné par la livraison d'armes de haute technologie? Car, évidemment, on peut se demander, dans la foulée, contre qui ces armes perfectionnées, les 48 F-16, vont-elles pouvoir servir? La présence de ces chasseurs-bombardiers rend-elle le pays plus sûr? Dans un entretien accordé au Spiegel, le Président polonais Kwasniewski a certes affirmé avec emphase que les relations entre son pays et l'Union Européenne ne sont nullement troublées. Rien n'est moins vrai. Et pas seulement parce que la France et la Suède avaient proposé à la Pologne de
remplacer ses chasseurs Mig de fabrication soviétique par des Mirage 2000 ou des appareils de la firme suédoise BAE-Systems.

La Pologne devient un porte-avions américain

La crainte des Européens repose sur une analyse géopolitique élémentaire : la Pologne est devenue un porte-avions de l'Amérique, sinon le fer de lance de la puissance américaine contre la Russie et, le cas échéant, contre tout le reste de l'Europe. La Pologne a bouffé à tous les râteliers : elle a pris l'argent de l'UE, et en réclame encore, pour aller acheter des armements, destinés à des opérations offensives, aux Etats-Unis, [ndt : ruinant du même coup les
développements éventuels des avionneurs français et suédois]. La Pologne appartient donc au camp des vainqueurs parce qu'elle a trahi la France et la Suède et, dans la foulée, toute l'Europe. En misant sur la Pologne, les Etats-Unis ont promis des compensations économiques, ce qui posera problème à tous les Etats européens et affaiblira, en bout de course, le vieux continent tout entier, surtout l'Allemagne et la France. Tous les équilibres intra-européens seront
ébranlés. La Pologne "victorieuse" va fêter une victoire à la Pyrrhus : elle s'est désolidarisée de son environnement géographique immédiat et s'est mise tous ses voisins à dos. Quant à la Turquie, elle appartient plutôt au camp des perdants, même si ce n'est pas officiel.

Ankara a perdu de son importance à la suite de la guerre contre l'Irak

L'établissement turc sombre aujourd'hui dans les lamentations. L'atout turc, que les Américains n'avaient cessé de sortir au cours de ses quarante dernières années, cesse désormais d'être opérationnel. Jusqu'à présent, la situation géopolitique de la Turquie constituait un atout majeur dans la géostratégie planétaire des Etats-Unis. Pour s'assurer
la fidélité de la Turquie, les Américains avaient versé des milliards de dollars et n'avaient eu de cesse de mettre l'UE sous pression pour qu'elle accepte la candidature et la future adhésion de la Turquie. Après la guerre contre l'Irak, l'Amérique n'a plus besoin de bases militaires dans le Sud-Est de la Turquie. A la place de la fameuse base aérienne
d'Inçirlik, qu'ils payaient très cher, les Américains disposent maintenant d'un immense porte-avions : le territoire de l'Irak vaincu. Le Pentagone entend construire au moins quatre bases militaires sur les rives du Tigre et de l'Euphrate. Et songe même à abandonner ses bases militaires en Arabie Saoudite. A cela s'ajoute que le Nord de l'Irak, au peuplement kurde, constitue un triangle très avantageux sur le plan stratégique, étant situé à proximité immédiate
des territoires turc, iranien et syrien. Ce triangle hautement stratégique est désormais aux mains de l'US Army. Pour faire chanter la Turquie, le Kurdistan irakien est un véritable joker, une carte qui peut être tirée à tout moment. La Turquie n'est plus en mesure d'empêcher les Américains de faire proclamer un Etat kurde indépendant à ses propres portes.

Mais ce n'est pas tout. Dans la question cypriote, le gouvernement de Tayyip Erdogan a aussi quasiment tout perdu. Tandis que les Grecs de cette île de Méditerranée orientale se réjouissent d'avoir été acceptés dans l'UE, les 180.000 Cypriotes turcs sont restés sur le carreau, ont perdu la partie. Cela n'a donc pas servi à grand chose qu'Ankara ait autorisé, le 23 avril dernier, d'ouvrir la ligne de démarcation installée depuis 29 ans, permettant aux visiteurs de
la franchir pendant vingt-quatre heures. Des centaines de visiteurs ont effectivement franchi la ligne à Nicosie, mais, le soir de cette belle journée, tout le Nord turc de l'île est retourné à sa misère et sa tristesse. Ankara se lamente aujourd'hui, mais doit reconnaître avoir été trop exigeant, avoir demandé trop d'argent aux Américains, avoir mis la barre trop haut. La défaite politique qui vient de s'ensuivre pourrait signifier le début d'une ère nouvelle pour la
Turquie : en se détachant de Washington, la Turquie pourrait effectivement trouver des amis et des alliés
plus honnêtes en Europe et en Russie. Plus honnêtes que ceux sur lesquels elle avait misé durant cinq décennies.

Dr. Richard
(article traduit de DNZ n°20/2003).

 
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