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EDIT :: DELETE Le "Projet Pour Un Nouveau Siècle Américain"

03/11/03 5.46 t.u.
William Rivers Pitt

Le Project for a New American Century (PNAC) est un "think tank" (groupe d'études) de Washington créé en 1997. Il n'a qu'un but essentiel : établir
un empire américain global qui asservira toutes les nations. Ses membres regrettent que les USA, la dernière superpuissance, ne fasse pas plus, sur le plan de la domination économique et militaire, pour rassembler le monde sous le parapluie de la nouvelle pax americana socio-économique. L'essence de l'idéologie du PNAC se trouve dans un Livre blanc publié en septembre 2000 et intitulé "Reconstruire les défenses américaines : stratégies,forces et ressources pour un nouveau siècle". On y évoque ce qu'il faut à l'Amérique pour établir le nouvel empire projeté. Selon le PNAC,l'Amérique doit :
- repositionner de façon permanente les forces basées en Europe du sud,en Asie du sud-est et dans le Proche-Orient :
- moderniser les forces US, en particulier améliorer les capacités des avions de combat, des sous-marins et de la flotte de surface ;
- développer et déployer un système global de missiles de défense et une stratégie de domination de l'espace :
- contrôler le "domaine public" du cyberespace ;
- porter les dépenses militaires jusqu'à un minimum de 3,8 % du PIB, par comparaison aux 3 % actuels.

De façon plus sinistre, ce document du PNAC décrit quatre "missions capitales" pour les militaires US. Les deux exigences centrales sont que les forces américaines puissent "mener et gagner de multiples guerres simultanées sur des théâtres d'opérations majeurs" et "assumer les devoirs de police afférents à l'établissement de la sécurité dans des régions critiques."

Pourquoi ce PNAC est-il si important ? Après tout, il y a une foule de "think tanks" délirants à Washington. En quoi le PNAC se distingue-t-il
des autres groupes qui voudraient façonner la politique étrangère américaine ?

Deux événements l'ont projeté à l'avant-scène du gouvernement américain : l'élection contestée de George W. Bush et les attaques du 11 septembre.

Quand Bush a occupé la présidence, les hommes qui ont imaginé et alimenté les rêves impériaux du PNAC sont devenus les hommes qui dirigent le
Pentagone, le département de la Défense et la Maison Blanche. Quand les Tours se sont effondrées, ils ont enfin vu leur chance de transformer leurs Livres blancs en une politique réelle. Le vice-président Dick Cheney est
un membre fondateur du PNAC, avec le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld et le président du Conseil de la politique de défense Richard Perle. Le secrétaire-adjoint à la Défense, Paul Wolfowitz est le père idéologique du groupe. Bruce Jackson, un des dirigeants du PNAC, a servi comme un responsable du Pentagone sous Reagan avant de quitter le gouvernement pour prendre un poste de direction chez le fabricant d'armes Lockheed Martin.

L'administration du PNAC est truffée d'ex-membres de groupes comme les Friends of the Democratic Center in Central America, qui ont soutenu les
sanglantes interventions américaines au Nicaragua et au Salvador, et comme le Committee for the Present Danger, qui a passé des années à expliquer
qu'une guerre atomique avec l'Union Soviétique était "gagnable".

Le PNAC a récemment donné naissance à un nouveau groupe, le Comité pour la libération de l'Irak (CLI), qui a rencontré la conseillère en Sécurité
nationale Condoleezza Rice pour mettre au point avec elle un plan d'"éducation" du peuple américain à propos de la guerre en Irak. Le CLI a
dépensé des millions de dollars des contribuables pour financer le Iraqi National Congress en exil et l'héritier présomptif de Saddam, Ahmed
Chalabi.

Une cour jordanienne a condamné Chalabi par contumace à 22 ans de prison pour fraude bancaire, en 1992, après l'effondrement de la Petra Bank qu'il avait fondée en 1977. Chalabi n'a pas mis les pieds en Irak depuis 1956, mais ses références dans des affaires du type Enron en ont fait semble-t-il un élément utile des plans du gouvernement Bush.

Le rapport "Reconstruire les défenses américaines" du PNAC est l'institutionnalisation de projets et d'idéologies formulés depuis des
décennies par les hommes qui dirigent aujourd'hui le gouvernementaméricain.

La "Déclaration de principes" du PNAC est signée par Cheney, Wolfowitz et Rumsfeld, ainsi que par Eliot Abrams, Jeb Bush, l'envoyé spécial de Bush
en Afghanistan Zalmay Khalilzad, et beaucoup d'autres. William Kristol, rédacteur conservateur bien connu du Weekly Standard, est aussi un co-fondateur. Le Weekly Standard appartient à Ruppert Murdoch, qui est aussi propriétaire du géant médiatique Fox News. La volonté de ces membres du PNAC arrivant au pouvoir d'étendre l'hégémonie américaine au monde entier par
la force des armes, est présente depuis le premier jour du gouvernement Bush, et n'est pas la moindre raison de la bataille électorale de Floride en 2000.

Il faut souligner - bien que beaucoup de gens disent que Gore et Bush sont idéologiquement identiques - que Gore n'a aucun lien avec les membres du PNAC. Il fallait que George W. Bush gagne cette élection par tous les moyens et le signataire du PNAC Jeb Bush était dans une situation parfaite pour assurer la promotion de ses compagnons impérialistes.

Mais cette volonté hégémonique n'est pas toujours facile à traduire en action politique. Les Américains aiment leur confort et ne sont pas
tellement enclins à devenir une sorte de néoRome.

C'est le 11 septembre que les membres du PNAC ont vu l'ouverture favorable béer devant eux. Ils s'y sont engouffrés. Bush a rendu public "The
National Strategy of the United States of America". C'est le pendant idéologique du "Reconstruire les défenses" du PNAC de l'année précédente. En beaucoup d'endroits, les mêmes mots sont utilisés pour décrire la place nouvelle de l'Amérique dans le monde.

Le PNAC demandait de porter les dépenses militaires à 3,8 % du PIB. Le budget proposé par Bush pour l'année prochaine prévoit 379 milliards de $, ce qui est presqu'exactement 3,8 % du PIB. En août 2002, le président du Conseil de la politique de défense et membre du PNAC Richard Perle a participé à une conférence d'un "think tank" de la Rand Corporation. Selon le Washington Post et le Nation, la partie finale présentait "l'Irak comme le pivot tactique, l'Arabie Saoudite comme le pivot stratégique et
l'Egypte comme le butin" d'une guerre qui aurait pour but affiché de débarrasser le monde des armes de Saddam Hussein. Bush a déployé des forces massives dans le Proche-Orient en même temps qu'il en a engagé aux Philippines et qu'il
fait planer une menace nucléaire sur la Corée du Nord. Tout cela est gros quelque part d'un des "théâtres de guerre majeurs" désirés par le rapport de septembre 2000 du PNAC.

L'Irak n'est que le commencement, le précédent d'un conflit plus large. Donald Kagan, un membre important du PNAC, prévoit l'installation de bases
militaires permanentes en Irak après la guerre. Une opération officiellement destinée à maintenir la paix au Proche-Orient, mais en fait visant à
assurer le flux du pétrole. Les nations de la région vont la voir pour ce qu'elle est : un point de départ d'invasion par les forces des
USA de tout pays de leur choix. Le peuple américain, qui attend avec anxiété un plan de retrait des troupes après la défaite de l'Irak, verra trop tard qu'il n'en existe aucun.

Tous les chevaux tirent dans la même direction à grande vitesse. Les fournisseurs de la Défense qui vivent des impôts seront grassement payés pour leur armement du nouvel empire américain. Les groupes de communication auxquels appartiennent les médias vendront la nouvelle guerre avec bénéfice, étant donné que spectateurs et lecteurs traversent le plafond quand on
leur montre des combats. Les gens dans le gouvernement qui s'imaginent que la défense d'Israël passe par la destruction de tout agresseur potentiel dans la région, verront leurs rêves réalisés. Les gens du PNAC qui veulent la
pax americana globale assisteront à la mise en pratique de leurs plans. Les financiers de l'Organisation mondiale du commerce et du Fonds monétaire international pourront dicter leurs exigences économiques à toute la planète. Il y aura des effets pervers. Les Américains moyens à mentalité d'assiégés, qui souffrent déjà d'être étouffés derrière des rideaux de plastique et des bandes collantes, vont se multiplier au fur et à mesure que nos agressions accroissent les risques d'attentats terroristes. Ces risques justifieront l'application de nouveau Patriot Act II, encore plus draconien que le premier. Le soleil va se coucher sur la Constitution et les Droits du
citoyen.

L'économie américaine sera ravagée par les besoins militaires accrus, et par les nécessités "policières" en Irak, en Afghanistan et ailleurs. Nos ex-alliés nous tourneront le dos. L'Allemagne, la France et d'autres nations qui se sont opposées à la guerre en Irak connaissent les plans américains. Ils ne réagissent pas par peur ou par amour de Saddam Hussein, mais parce qu'ils entendent résister au développement de l'empire américain, pour éviter un asservissement politique, économique et militaire à George W.
Bush.

Bien des gens, bien sûr, vont mourir. De la guerre, de la misère, de la famine, des maladies. Chez nous, le tissu social sera déchiré au point de faire paraître le cauchemar reaganien de drogués, de sans-abris et de malades du Sida une timide illusion.

C'est le prix à payer pour un empire, et les hommes du PNAC qui aujourd'hui contrôlent le destin et l'avenir des USA sont plus que prêts à le payer. Pour eux, les avantages dépassent les inconvénients. Le peuple contre le pouvoir est un vieil antagonisme de l'histoire humaine. A aucun moment de l'histoire, le pouvoir n'a été aussi puissant. A aucun moment de l'histoire a-t-on eu plus besoin de l'engagement actif et informé du peuple. La marée peut être arrêtée et les projets des hommes qui veulent l'empire par les
armes peuvent être déjoués. La riposte a déjà commencé, elle ne doit pas s'arrêter. Ce sont des hommes décidés, qui ne veulent pas connaître
d'échec.

William Rivers Pitt(25 février 2003)

William Rivers Pitt est l'auteur de deux best-sellers : "La guerre à l'Irak" (avec Scott Ritter) et "La plus grande révolte est le silence " (Pluto Press, mai 2003). Il enseigne les hautes études à Boston.

texte paru dans le mensuel B. I. n°81, octobre 2003

 
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