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EDIT :: DELETE Les passeurs s’en mettent plein les poches

02/09/04 4.31 t.u.
Curd-Thorstein Weick

Les vagues de réfugiés et de demandeurs d’asile arrivent par bateau, par avion, par voie terrestre : la corporation des passeurs gagne de l’or en barre. “Pour les passeurs, les êtres humains sont une marchandise à transporter comme l’est la drogue. Le transport par petites embarcations coûte de 4000 à 5000 dollars. Par avion, et avec de faux documents, de 10.000 à 30.000 dollars” expliquait récemment le ministre de l’intérieur de l’Etat de Bavière, Günther Beckstein (CSU), quand on lui a demandé de résumer la situation.

Pour les réseaux mafieux, ce trafic d’êtres humains est devenu particulièrement lucratif, surtout dans les pays qui sont devenus les plaques tournantes des immigrations illégales, comme l’Italie, la Turquie et la Russie. Selon des rapports récents des services secrets, publiés dans “Welt am Sonntag”, les chiffres parlent d’eux-mêmes : rien que par l’Italie transitent chaque année quelque 1,6 million d’immigrants légaux et 300.000 illégaux. Toujours selon ces rapports, les services secrets soupçonnent [ndlr : assurément un euphémisme!] que les organisateurs de ces migrations illégales appartiennent à des bandes organisées. Elles introduiraient ces migrants illégaux en même temps qu’elles s’adonneraient au trafic de drogues et d’armes. Le réseau de la “Santa Corona Unita”, basé en Apulie (Italie du Sud), y jouerait un rôle déterminant. Il travaillerait en étroite collaboration avec des passeurs organisés d’Albanie, de Russie et de Turquie. “Welt am Sonntag” poursuit : “En Turquie, les passeurs gagnent d’ores et déjà plus d’argent dans la contrebande d’êtres humains que dans le trafic de drogues”.

Le rôle de la Turquie est intéressant à observer dans ce contexte : le pays est “sur la voie de l’Europe” et veut officiellement jouer le rôle de “portier” de l’Europe, en pratiquant une politique d’”étanchéisation”. Ankara prétend y mettre tous les moyens.

Que ces candidats à l’immigration en Europe soient originaires d’Afrique, d’Asie ou du Kurdistan irakien tout proche, la Turquie est depuis longtemps déjà une “sorte de salle d’attente”, où l’on ne s’embarrasse nullement des formes. Ainsi, nous pouvions lire récemment sur le site “haGalil.online” : “Par une action concertée, les forces de sécurité turques ont procédé à une rafle générale à Istanbul le 7 juillet dernier, contre les réfugiés et les immigrants africains; elles ont ainsi arrêté 300 personnes et les ont enfermées dans des cellules collectives sales et surpeuplées... A la suite de cette action, plusieurs personnes sont décédées et au moins trois femmes ont été violées”. Le seul critère pour arrêter ces Africains était la couleur de leur peau. Bien sûr, personne ne leur a demandé quel était leur statut et si elles avaient un permis de séjour, ni la raison qui les avait poussés à fuir leur pays. Le seul motif avancé pour leur arrestation fut le reproche d’être des immigrants illégaux”.

Ensuite, l’association turque pour la défense des droits de l’homme, liée à “Human Rights Association” (HRA), signale qu’entre 205 et 290 de ces personnes arrêtées ont été emmenées dans la province turque d’Ipsala, où les forces de sécurité les ont abandonnées dans le no-man’s-land entre la Grèce et la Turquie” [ndlr : comme par hasard?].

C’est clair : le gouvernement turc rempli officiellement ses engagements, ceux d’être l’avant-poste de l’Europe, ce qui n’empêche nullement les navires quasi avariés, bourrés de candidats réfugiés, d’échouer à Lampedusa ou ailleurs. Car les côtes de la Turquie sont longues et découpées et les organisations de passeurs bien rôdées.

Il est clair aussi que les flux de réfugiés sont pilotés. Depuis que les Tunisiens ont reçu des droits de pêche en échange d’aides au développement et de fournitures en équipements, ils surveillent leurs côtes avec davantage de vigilance et agissent de manière plus musclée contre les bandes de passeurs. Bien peu d’embarcations franchissent désormais la Méditerranée entre la Tunisie et l’Italie. Les candidats réfugiés choisissent une voie plus longue, qui part de Libye. Mais négocier avec la Libye s’avère problématique. En juillet 2003, Italiens et Libyens ont signé des accords pour que les contrôles soient plus sévères dans le désert saharien et le long des côtes méditerranéennes, mais, jusqu’ici, ces accords n’ont rien donné parce que les véhicules tous terrains et les radars promis par les Italiens n’ont pu être livrés aux Libyens, sous prétexte que l’UE accepte l’embargo contre le pays du Colonel Khadafi, toujours considéré comme un “Etat-voyou”. Par conséquent, les gardes-frontière libyens ne peuvent guère montrer de zèle dans la traque aux candidats à l’immigration [ndlr : ce qui nous fait penser que l’ennemi américain favorise cette immigration pour affaiblir l’Europe, en empêchant toute négociation, même circonstancielle et ponctuelle, avec la Libye; c’est à cela que sert l’embargo...]. Khadafi doit faire en outre face à un autre problème : plus les côtes sont verrouillées et rendues étanches, plus le flot de candidats à l’immigration en Europe s’accumule comme les eaux d’un barrage à l’intérieur des terres libyennes [ndlr : du coup, l’indépendance alimentaire libyenne est battue en brèche et l’équilibre démographique du pays rompu]. Tripoli a les mêmes problèmes avec ces masses humaines venues de l’Afrique subsaharienne qu’Ankara avec les candidats réfugiés kurdes d’Irak [ndlr : dont elle souhaite se débarrasser pour affaiblir le potentiel révolutionnaire kurde]. La Méditerranée n’est donc pas un barrage entre l’Europe et le reste du monde, mais bel et bien un pont.

Ensuite, si les Italiens s’attaquent au trafic des passeurs en déployant de meilleures techniques de repérage et de surveillance des côtes, les passeurs changent de route et testent d’autres voies d’accès au continent européen. L’Institut de Criminologie de l’Université de Milan observe depuis quelque temps que la tendance actuelle est d’éviter les longues traversées maritime; les candidats à l’immigration sauvage se déguisent en touristes et arrivent par air en Europe, venant de tous les coins du monde.

Curd-Thorstein Weick.
(article tiré de “Zur Zeit”, Vienne, n°35-36/2004).

 
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