:: Lettre ouverte au médiateur du journal Le Monde
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08/01/03 |
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14.52 t.u. |
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Manfred Stricker |
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Objet : Cohen-Tannoudji
le 8 janvier 2003
Concerne :
" J¹ai honte ! " par Claude Cohen-Tannoudji
dans Le Monde du 5 janvier 2003.
Monsieur le Médiateur,
Dans les colonnes du Monde le professeur Claude Cohen-Tannoudji exprime sa
honte, pas pour lui, mais pour ses collègues de l¹université Paris-VI ainsi
exprimé, à une majorité, le désir de voir la Communauté européenne cesser de
subventionner des universités israéliennes.
Cela a, soit dit en passant, permis de savoir que les Européens financent
aussi des universités israéliennes. On pourrait se demande ce qui, en
Israël, n¹est pas financé par quelqu¹un d¹autre que les Israéliens
eux-mêmes.
Je trouve que le prof. Claude Cohen-Tannoudji n¹aurait pas besoin de
chercher une raison d¹avoir honte chez autrui et qu¹il en trouverait bien
assez chez lui-même. Il a montré par sa déclaration au Monde qu¹il est
membre d¹un parti et qu¹il parle pour ce parti, strictement pour ce parti.
Le prof. Claude Cohen-Tannoudji aurait par conséquent beaucoup de raisons
d¹avoir honte en premier lieu, pour ce parti qui non seulement empêche les
universités palestiniennes de fonctionner, plus même qui, à petites doses
devenues, sous Sharon, grosses doses, génocide la population d¹un territoire
que son parti à conquis, principalement par la ruse et point du tout par ses
mérites et le démérite de ses habitants (explication donnée par les rabbins
à la première conquête du même territoire appelé à cette époque Canaan). Le
parti du prof. Claude Cohen-Tannoudji se comporte aujourd¹hui, à la face du
monde, comme l¹un des partis les plus barbares de la terre, excepté
peut-être pour le parti des Russes en Tchétchénie, les Russes n¹ayant pas
l¹art de génocider à petites doses.
Et le prof. Claude Cohen-Tannoudji a par conséquent une excellente raison
d¹avoir honte de lui-même, par son silence constant devant les actes
barbares de son parti.
Son cas montre très bien qu¹on peut être un excellent physicien et,
peut-être, un excellent professeur au Collège de France sans avoir un niveau
éthique élevé. D¹ailleurs Heidegger, dans sa lettre sur l¹humanisme, lettre
dans laquelle il constate en fait l¹échec de l¹humanisme, l¹humanité
devenant de plus en plus inhumaine, a déclaré que ceux des sciences dites
exactes ne faisaient pas partie des penseurs. Le prof. Claude
Cohen-Tannoudji n¹a, en effet, pas grand-chose de ce qu¹on peut appeler une
pensée. Au contraire, par sa déclaration, il donne plutôt l¹impression
d¹avoir quelque chose en commun avec le général Sharon, l¹un des personnages
les plus grossiers et les plus barbares se trouvant sur la face de la terre.
Il est vrai que Bush et ses ministres ne le suivent pas de très loin ; mais
Bush est un pantin que, justement, Sharon manipule, comme il l¹a bien
déclaré à Peres et comme la presse israélienne l¹a reproduit (dans un moment
de lucidité et d¹honnêteté, le directeur du Monde, Jean-Marie Colombani,
avait écrit que Netanyahou, le premier ministre israélien, avait plus
d¹influence sur le congrès américain que Clinton). Sharon agit librement et
révèle ainsi sa propre nature. Et le prof. Claude Cohen-Tannoudji, de même,
déclare librement. Et ainsi, se déclare.
Veuillez agréer, Monsieur le Médiateur, l¹expression de mes sentiments
distingués.
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