Pas si isolés que ça, les terroristes sionistes…
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05/09/02 |
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12.35 t.u. |
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Aurora Uzas |
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…et, en tout cas, " bon pied, bon œil ".
Ainsi, l’un d’entre eux se préparait à commettre des attentats contre la communauté arabo-américaine.
Pas sans moyens visiblement : 40 armes, 30 engins explosifs, ainsi que la liste d’une cinquantaine de lieux de culte musulmans de Floride ont été découverts, le 25 août 2002, au domicile du Dr Robert Goldstein.
Un impedimentum qui ne laisse planer guère de doutes sur les intentions de ce sinistre personnage.
Du coup, comme l’a rapporté Virginie Guedj, in Actualité Juive, " Le Dr Robert Goldstein, 37 ans, a été inculpé pour possession d'engins de destruction non enregistrés et tentative d'utilisation d'explosifs destinés à endommager et détruire des centres islamiques. Écroué à la prison du comté de Hillsborough, ce podologue américain est accusé d'avoir voulu détruire des mosquées de Floride. Les forces de l'ordre qui ont perquisitionné au domicile du Dr Robert Goldstein ont découvert un véritable arsenal de guerre et des manuels d’utilisation. “Régler le minuteur à approximativement à 15-20 minutes pour laisser suffisamment de temps pour quitter la zone mais confirmer que les explosions ont réussi”, mentionne par exemple l’un des textes retrouvés sur place ".
À noter que c’est grâce à la mère (qu’elle soit chaudement remerciée) du Dr Goldstein, qui a eu la présence d’esprit d’appeler la police, qu’un drame a pu être évité. Elle a en effet demandé à la police " de passer au domicile de son fils après avoir reçu un coup de téléphone de sa belle-fille, Kristi, qui évoquait des problèmes conjugaux ".
Naturellement, comme chaque fois que le terroriste n’est pas un odieux musulman, le " bon " (sic) Goldstein sera soumis à un " examen psychologique ". Histoire, on s’en doute, de faire tomber la piste du terrorisme.
Difficile pourtant de faire de l’intéressé un individu isolé qui aurait simplement " pété les plombs ".
En effet, le Jerusalem Post est le premier à reconnaître que Goldstein appartenait bien " à la mouvance des Juifs pour Jésus ". Pas vraiment des enfants de Marie…
Ce qui a fait dire à L’Orient-Le Jour, revenant sur la tuerie du Caveau des Patriarches, qu’ " Ils sont tous deux médecins, américains et portent par hasard le même patronyme. Surtout, un même fanatisme les anime : Baruch Goldstein, qui a massacré des fidèles musulmans dans une mosquée à Hébron en 1994, et Robert Goldstein, qui s’apprêtait à suivre ses traces en Floride ".
Or, il ne s’agit pas, loin de là, de la première menace terroriste de facture sioniste.
Rien qu’en décembre dernier, écrit Virginie Guedj, " le chef de la branche de Los Angeles de la Ligue de Défense Juive, Irv Rubin, avait été soupçonné de vouloir faire sauter des institutions musulmanes au sud de la Californie et d'attaquer un congressiste américain d'origine arabe ".
Pour autant, peut-on parler d’incidents isolés ? Assurément pas. Les structures les plus radicales du sionisme en diaspora ont, la plupart du temps, été poussées davantage à l’action qu’à la retenue. Comme le prouvent amplement ces propos d’Isser Harel, fondateur et premier Ha’Mémouné (chef du Mossad) à Tribune Juive, le 26 janvier 1994 :
" Nous avons d'emblée décidé de venir en aide à toutes les communautés juives. (…) Nous l'avons fait en Europe et dans le monde entier. Nous avons décidé de réagir fermement en créant des organisations juives de défense ou plutôt de légitime défense (…) et cela ne s'est pas fait en coordination avec les autorités locales. Nous avons pris cette initiative unilatéralement. Nous avons créé sur place l'infrastructure nécessaire. Lorsque les dirigeants communautaires hésitaient, la jeunesse juive prenait les choses en main en créant des clubs de sport ou des mouvements de jeunesse ".
Comment s’étonner, dès lors, que, de décembre 1969 à août 1972, la Ligue de Défense Juive (JDL) ait conduit, comme le rapporte Emmanuel Ratier, dans son livre Les Guerriers d'Israël " une longue série d’attentats et de violences à l’encontre des intérêts soviétiques aux États-Unis (…). En septembre 1970, un des membres de la JDL sera arrêté, puis relâché, pour avoir préparé le détournement d’un avion de ligne arabe, afin de faire pendant aux détournements organisés par les groupes terroristes palestiniens (…). De 1977 à 1984, le FBI a attribué à la JDL avec certitude 37 attentats, incendies, attaques diverses, etc. Deux ans après, le FBI indiquait que les groupes extrémistes juifs étaient responsables de 25 actes terroristes de 1981 à 1986, dont 17 relevaient de la JDL ".
Selon une source officielle US, qui traitait, dans un rapport de 1986, de la Ligue de Défense Juive : " Depuis plus de dix ans, la JDL a été l’un des groupes terroristes les plus actifs aux États-Unis. Bien que la JDL assure que son action politique est liée à la condition des Juifs soviétiques et, plus généralement, à la protection des Juifs et des intérêts juifs dans le monde, le FBI classe depuis longtemps cette organisation parmi les groupes terroristes. (…) La JDL attaque les Arabes, les Iraniens, les Irakiens, les Égyptiens, les Palestiniens, les Libanais, les Français et les Allemands (…) En 1978, par exemple, des diplomates égyptiens ont été visés (…) Des attaques ont également été programmées par les chapitres de la JDL en France, en Grande-Bretagne, en Italie ou en Israël ".
Aujourd’hui, poursuit Emmanuel Ratier, la " JDL continue à fonctionner, même si elle paraît en relative perte de vitesse (…). Puisque ses membres émigrent en fait souvent en Israël, tel le Dr Baruch Goldstein, responsable de la tuerie d’Hébron en février 1994 (53 morts, des dizaines de blessés). Goldstein avait été un des piliers de la JDL aux USA et un temps porte-parole du Kach. C'est seulement après la tuerie d'Hébron, mettant en cause une nouvelle fois un kahaniste, que le gouvernement interdira en Israël le Kach ainsi que Kahana Haï (Kahane est vivant), organisation dissidente dirigé par le fils de Kahane, assimilés à des “mouvements terroristes” (mais non pas ses filiales) ".
Question subsidiaire, existe-t-il un lien entre cette violence “américaine” et celle qui vise les Arabes en Palestine ?
La réponse est encore une fois affirmative.
C’est encore Emmanuel Ratier qui évoque les camps d’entraînements " au nord de New York, dans les camps des Catskills (…) et dans la région de Detroit, où de jeunes Juifs américains, israéliens, et parfois désormais même russes, viennent apprendre le maniement des armes, de la mitraillette à la grenade (…). C’est là, par exemple, que fut formé au tir Allan Goodman, qui organisa le massacre des Arabes au Mont du Temple, à Jérusalem, en 1982 ".
De Washington à la Palestine occupée, toujours la même haine et le même racisme. Faut-il s’en étonner ?
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