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EDIT :: DELETE Réflexions sur le devenir de la FPÖ et l'option "autonomique" de Jörg Haider

27/11/02 5.25 t.u.
Robert Steuckers

Liberté, autonomies, fraternités !

En juillet 2002, les délégations de la Lega Nord (Padanie), du Vlaams Blok (Flandre) et de la FPÖ se réunissaient dans les environs de Klagenfurt en Carinthie pour préparer une éventuelle fraction technique des partis démocratiques de droite dans le futur Parlement européen, qui sera élu en 2004. Le recul de la FPÖ, lors des élections de dimanche dernier en Autriche, où le parti de Jörg Haider est passé de 26,9% à 10,2%, rendra-t-il cette union aléatoire? Les adversaires de Jörg Haider triomphent et annoncent, comme dans la Dernière Heure de Bruxelles (éd. des 23 & 24 novembre 2002), que le leader "populiste" est "soluble dans l'exercice du pouvoir", qu'il suffit, en clair, de donner des strapontins ou des portefeuilles à l'"extrême-droite" (ce qui, au-delà du langage médiatique, n'est pas du tout la famille idéologique de la FPÖ), pour qu'elle faillisse ou qu'elle disparaissent par assimilation dans un grand parti traditionnel. Le rédacteur de la Dernière Heure prend ainsi l'exemple de la "Liste Pim Fortuyn" aux Pays-Bas, qui n'a pas réussi à se maintenir dans la coalition dirigée par Balkenede, en oubliant évidemment de dire que, pour bloquer l'avance fulgurante de ce parti de facture et de composition très récentes, il a fallu assassiner froidement son leader, dans une logique que le bon journaliste "libéral" et "démocratique" de la DH estime sans doute conforme aux "principes", ou tellement "naturelle" qu'il ne prend même pas la peine de le rappeler (les libéraux sont effectivement les descendants idéologiques des virtuoses de la guillotine et des "colonnes infernales" qui massacraient les paysans en Vendée ou en Campine).

Logique exterministe des fausses démocraties et logique autonomique des véritables démocraties

Ce même journaliste, stipendié par le pouvoir "arc-en-ciel", ose écrire qu'à l'époque de la formation du premier gouvernement ÖVP/FPÖ au printemps 2002, la France et la Belgique avaient eu raison de défendre "nos valeurs" contre la collusion des démocrates-chrétiens et des "populistes". Première précision: la France a sans doute défendu "ses valeurs", qui ne sont assurément pas les miennes, qui ne sont assurément pas celles qui fondent nos légitimités, qui ne sont assurément pas "démocratiques" et qui sont bel et bien à la source de tous les totalitarismes et de toutes les logiques "exterministes", comme l'ont prouvé des intellectuels libertaires et pointilleux comme l'Israélien J. L. Talmon (dans son grand ouvrage classique: Les origines de la démocratie totalitaire), l'Américain Edward Thompson (qu'il a surtout appliqué à la frénésie de la course aux armements nucléaires) et le Norvégien Johan Galtung, au-delà des exagérations que ces deux derniers ont écrites pour être, à l'époque, "dans le vent". Affirmer UN seul éventail de valeurs et décréter que tous les autres sont pernicieux et méritent la disparition définitive, organiser des "colonnes infernales" pour appliquer le principe de "dépopulation" dans les régions où le bon sens populaire rejette cet éventail de principes mutilants, nier avec obstination les faits concrets de ce monde comme les critères ethniques ou linguistiques parce qu'ils constituent des obstacles à l'application frénétique des fausses "valeurs" de l'éventail unique, persécuter les minorités de l'Hexagone et de l'Afrique arabo-maghrébine ou négro-africaine parce qu'elles ne se soumettent pas spontanément à l'"éventail", massacrer les Hovas de Madagascar pour les mêmes raisons, envoyer régulièrement la police dans les cénacles identitaires, autonomiques et pacifiques de Bretagne, du Westhoek flamand ou d'Alsace, organiser des provocations sanglantes par l'intermédiaire de préfets qui ne sont pas élus démocratiquement, sont autant de démarches que je ne qualifierais pas de "démocratiques". Le seul qualificatif que méritent les "valeurs" sous-tendant ces pratiques violentes est bien le terme de "totalitaire". L'idéologie de la République à la française, à l'instar de son émule Joseph Staline, entend tout "surveiller" et tout "punir", pour reprendre les expressions favorites de Michel Foucault, qui est loin d'être un apologiste de la "réaction".

Légitimité traditionnelle et bricolages idéologiques

Il y a d'autres valeurs sur le territoire actuellement français qui méritent davantage notre attention et qu'il convient de réveiller pour mettre bas l'idéologie exterministe de la Révolution (désormais "institutionnalisée" comme dans certaines républiques bananières du Nouveau Monde). En embrayant sur le discours de cette république de facture exterministe, et en fustigeant le véritable libéralisme, foncièrement libertaire et garant des autonomies collectives et individuelles que propose la FPÖ, les cénacles socialistes et libéraux de Belgique ont tombé le masque. Ils ont prouvé, si besoin s'en fallait encore, qu'ils n'étaient pas "démocratiques" dans le fond et que leur discours officiellement "démocratique" n'était en réalité qu'un rideau de fumée, destiné à appâter les gogos. Ensuite, adopter un tel discours et le manier contre l'Autriche en Belgique relève de la trahison pure et simple : l'Autriche partage avec nous les mêmes valeurs de fonds; nous avons un long passé commun avec l'Autriche, depuis l'Empereur Maximilien au 15ième siècle, et, après la parenthèse funeste de l'occupation française, révolutionnaire et bonapartiste, la référence autrichienne est, qu'on le veuille ou non, qu'on le sache ou qu'on ne le sache pas, la seule référence légitime dans ce pays. Tout le reste, y compris la fiction de la "Belgique indépendante", n'est que bricolage idéologique boiteux, destiné, depuis 1830, à satisfaire les intérêts stratégiques de la Grande-Bretagne et de la France.

Les jobards libéraux et socialistes ont démontré pour qui ils travaillent. Pour l'étranger. Contre notre propre peuple. Pour perpétuer des institutions qui briment l'autonomie de nos collectivités, de nos associations professionnelles, de nos familles, de nos héritages patrimoniaux et de nos personnes, toutes valeurs que la FPÖ voulait restaurer dans leur plénitude. Car seul un rejet radical et définitif de l'idéologie exterministe et totalitaire, surveillante et punissante (Foucault!), seul un recours bien pensé à la légitimité pluriséculaire qui nous unit étroitement à l'Autriche et, en général, au Saint-Empire Romain de la Nation Germanique, dont nous avons été le c?ur, surtout dans ce triangle formé par Tongres, Aix-la-Chapelle et Liège, berceau des Pippinides. Dans la symbolique de l'aigle bicéphale, nous sommes la tête qui devrait logiquement regarder vers l'Ouest, tandis que l'Autriche est celle qui regarde vers l'Est. Les idéologues exterministes de nos contrées sont ceux qui veulent symboliquement décapiter (une manie, chez ces apologistes frénétiques des guillotineurs) la tête occidentale de ce symbole aquilin, ce qui a pour corollaire concret de ruiner la seule institution véritablement européenne, aujourd'hui en retrait, en sommeil, mais appeler à restaurer un jour notre bloc civilisationnel dans sa plénitude, en ressuscitant et la légitimité (c'est-à-dire la profondeur temporelle et historique) et l'autonomie des corps intermédiaires de la société et des personnes, dans le respect de leurs identités, aussi variées soient-elles.

Libertés, autonomies, fraternités !

L'Autriche en général, et la FPÖ en particulier, sont en Europe les championnes de la liberté et de l'autonomie citoyenne. Les seules, avec le concours des Lombards, des Piémontais et des Vénitiens de la Lega Nord, eux aussi liés historiquement à cette merveille politique, dont tous ont la nostalgie : l'empire austro-hongrois, havre d'une culture plurielle et étourdissante de beauté, qui séduit le monde entier. Je ne donnerai qu'une seule preuve de cette nostalgie ici: le livre de Claudio Magris, écrivain italien natif de Trieste, et intitulé Danube. Dans les territoires jadis marqués par l'impérialité autrichienne, les individualités créatrices sont respectées, les affinités électives des personnes encouragées (voir le système éducatif de Rudolf Steiner, par exemple), les collectivités locales et professionnelles respectées, encouragées et surtout écoutées, les corps intermédiaires n'ont pas disparu, les autonomies de tous ordres se sont maintenues en dépit des vicissitudes tragiques de l'histoire. Libertés, autonomies, fraternités : telle pourrait être la triade axiologique de notre combat. Nous mettons les libertés, les autonomies et les fraternités au pluriel, car l'éventail des valeurs n'est pas unique, comme il y a aujourd'hui une "pensée unique" dans la France qui continue à affirmer, impavide, et surtout contre ces propres citoyens, une idéologie exterministe. Elizabeth Lévy, avec la pétulance qu'on lui connaît, définit la place de Paris, centre producteur de cet exterminisme, comme la plus morne des "bien-pensances". Et Elizabeth Lévy n'est certes pas suspecte de collusion avec la "réaction", tout comme feu Foucault.

En Belgique, immédiatement après 1830, deux familles d'avocats bien connus, les Raepsaet de Gand et les Dumortier de Tournai, ont voulu balayer définitivement toutes les pratiques de l'exterminisme, même les plus édulcorées qui, de ce fait, sont plus sournoises. Ils voulaient rétablir, contre toutes les pratiques "rationalistes", les autonomies et les libertés de nos codes coutumiers, plus vivaces en Autriche. Nous nous inscrivons dans leur tradition, nous nous alignons sur leur combat jadis perdu, mais qu'il faudra raviver. Droit coutumier, fondement de l'identité, des identités et des autonomies, respect des personnes telles quelles sont, avec leurs héritages multiples. Jörg Haider se situe, lui aussi, dans cette tradition démocratique, "autonomique" (mais y a-t-il une véritable démocratie, qui ne soit pas respectueuse des autonomies?). Son fief, la Carinthie, a toujours cultivé l'héritage de ses générations successives de paysans libres et armés face au danger turc, comme nos paysans étaient libres, et non serfs, et parfois armés contre les alliés des Turcs à l'Ouest, c'est-à-dire les rois de France.

Autonomies citoyennes et fermetures partitocratiques

Le terme "Freiheitlich", difficilement traduisible en français, ne signifie pas "libéral", au sens habituel du terme, ni "populiste" comme on veut nous le faire accroire depuis que ce terme récent constitue à Paris une nouvelle injure politique, ni, a fortiori, "libertaire", car ce terme, en français, désigne les anarchistes ou, plus récemment, une variante des "anarcho-capitalistes" américains. En fait, le terme "Freiheitlich" indique un mouvement politique soucieux de maintenir les autonomies réelles, présentes dans la société autrichienne et bêtes noires de toute pensée pro-despotique à la façon de Bodin et de ses héritiers sans-culottes (dont le sinistre Abbé Siéyès). Dans le cadre de la Seconde République autrichienne, proclamée à Vienne en 1955 après le retrait des troupes d'occupation françaises, soviétiques, britanniques et américaines, les "autonomies" ont sans cesse été battues en brèche par la partitocratie, désireuse, comme chez nous, de "contrôler" toute la vie des citoyens, du berceau jusqu'au caveau! Haider incarne une rébellion jeune contre cette mise systématique des citoyens sous la tutelle des socialistes ou des démocrates-chrétiens. Les mécanismes belges de cette mise au pas systématique de nos concitoyens a bien été explicitées à la KUL en Flandre, notamment par le Professeur Luc Huyse. Celui-ci démontrait toutefois que ce système reculait dans l'esprit des Flamands, et aussi des Wallons (mais moins vite, le poids du PS étant trop prépondérant). Dans les faits, il restait toutefois lourdement ancré. Le régime de Dehaene, avant d'être culbuté par Verhofstadt en 1999, incarnait ce "talon d'acier" totalitaire, réduisant la population à un "middelmatisme" pénible et désuet, propageant un égalitarisme vulgaire et profondément imbécile, multipliant dans l'administration les petits esprits bornés de la FGTB ou, pire, de la CSC et de l'ACW flamande (mêlant un abject ressentiment de pense-petit à un moralisme de culs bénis et à une inculture qui nous a toujours fait vomir, dont les allures de rustre, affichées par Dehaene, étaient la triste illustration). Ce système était aussi archaïque, incapable de s'imbriquer dans une Europe en marche, dans un monde en pleine mutation; en dépit de son anachronisme, il continue à sévir, parce que les hordes pléthoriques de fonctionnaires encartés et nommés par ces gouvernements successifs de sauterelles boulimiques n'ont pas été renvoyées dans leurs foyers. Et, dans le système belge, le changement de 1999, avec l'avènement de la "majorité arc-en-ciel", n'a pas apporté les modifications qu'il fallait, car l'élément socialiste est toujours aux affaires et que ce système ‹consistant à briser l'autonomie des personnes et des associations professionnelles (on le voit aujourd'hui avec les médecins et les pharmaciens)‹ lui est viscéralement consubstantiel.

Les trahisons de Verhofstadt

Avant de pactiser avec les socialistes et de trahir sans vergogne ses options premières, Verhofstadt promettait une "démocratie citoyenne", proche, à certains égards, des idéaux des "Freiheitlichen" autrichiens, de l'habeas corpus anglo-saxon et de nos traditions coutumières d'autonomie des personnes. Seule erreur philosophique de son corpus doctrinal, imposé au VLD à la suite de débats tumultueux : avoir lié, par bricolage hâtif, cette référence aux autonomies traditionnelles, à une idéologie économique de facture néo-libérale (thatchérienne), dont le résultat pratique est justement de dissoudre toutes les formes et appartenances dans la panmixie atone de la globalisation. Verhofstadt tirait aussi adroitement les leçons de politologie prodiguées depuis des décennies par le Prof. Huyse, qui démontrait, lui, que les tutelles oblitérantes des "piliers" (en néerlandais : les "zuilen") confisquait l'autonomie citoyenne. A peine élu, le bonhomme a fabriqué en un temps record un aggiornamento qui me laisse encore pantois. Il a laissé tomber son idéal de "démocratie citoyenne", avec ses corollaires d'autonomie et sa volonté de restaurer des libertés bafouées par la partitocratie belge, pour s'annexer les méthodes de contrôle ‹en apparence "soft"‹ de la nouvelle gauche verte, héritière du barnum soixante-huitard; de fait, cette nouvelle gauche se veut libertaire ‹par exemple en légalisant le cannabis‹ mais va encore plus loin que les archéo-socialistes dans sa volonté de contrôler les faits et gestes des citoyens dans leur vie quotidienne. De plus, légaliser le cannabis n'est pas du tout une mesure "libertaire", mais au contraire une mesure qui va permettre d'accentuer le contrôle du pouvoir sur une large partie de la jeunesse et du monde des adultes "cannabisés" et de laisser libre cours aux agissements des mafias, pouvoirs réels dans nos sociétés, mais totalement incontrôlés et incontrôlables. Dans ce sens, la légalisation du cannabis place d'importantes catégories de citoyens sous la double dépendance d'un pouvoir politique se voulant "soft", "cool" et mou (et qui doit gérer à grands frais les centres pour toxicomanes déboussolés) et du pouvoir occulte et dur des mafias, qui dealent leurs saloperies et encaissent de plantureux dividendes. Les taxes levées pour financer ces centres d'aide aux toxicomanes et les ponctions qu'opèrent ipso facto les mafias dans les budgets et dans les patrimoines des citoyens contribuent à briser l'autonomie financière de bon nombre de nos familles. La majorité "arc-en-ciel", en dépit des promesses pré-électorales de Verhofstadt, ne garantit donc ni l'autonomie (des citoyens, des familles, des patrimoines, des associations professionnelles) ni les libertés, parce que l'autonomie est battue en brèche par une globalisation galopante, tandis que le néo-libéralisme ambiant a ôté tous les garde-fous, et parce que les libertés sont considérées comme des privilèges par la fraction du gouvernement "arc-en-ciel", qui s'inspirent des délires de l'extrême-gauche, et comme des archaïsmes par les "chiens de garde" du système (selon la définition de Serge Halimi), qui s'occupent à les éliminer en toute bonne logique "Big Brotherienne".

C'est parce qu'il a trahi ses idéaux d'autonomie citoyenne que Verhofstadt a hurlé contre Haider en 2000, de concert avec l'ex-PRL, héritier idéologique de l'exterminisme des sans-culottes. Verhofstadt, contrairement à Haider et à Bossi en Padanie, a abandonné son combat pour l'autonomie des citoyens et contre les pratiques liberticides et enrégimentantes de la partitocratie belge. La victoire de 2000, engrangée par Haider en Autriche, il l'a perçue comme un démenti à sa propre politique de compromission avec la gauche socialiste, qui entend conserver le système, et avec l'extrême-gauche verte, camouflant, derrière son langage branché et soft, une volonté de réglementer la vie des citoyens jusqu'à l'extrême et la caricature: prescription anti-fluor pour son dentifrice matinal, contrôle du contenu de ses poubelles, immixtion dans ses gestes de tous les jours. Je ne dis pas que certaines mesures d'écologie pratique ne sont pas justifiées, mais elles doivent être décidées par des assemblées responsables, de personnes compétentes et dûment diplômées, par des scientifiques aux démarches incontestables, et non pas par des illuminés incultes et ignares, qui n'ont rien trouvé de mieux que de se faire politicien de bas étage, pour vivre aux crochets de la collectivité populaire.

Pas de compromissions avec l'idéologie exterministe et la concussion partitocratique

La démarche, qui consiste à se vautrer dans les "compromissions", comme l'a fait Verhofstadt, en se décrédibilisant définitivement au regard de l'histoire future, est justement celle que Haider a toujours refusée. Même au prix d'un recul électoral aussi sévère que celui de dimanche dernier. Le journaliste de la DH, en dépit de son inféodation à l'idéologie des exterministes libéraux de Bruxelles et de Jodoigne, a tout de même raison de dire que Haider est en train de "reculer pour mieux sauter". En laissant de côté politiciens et électeurs opportunistes et mal informés, il durcit ipso facto le noyau de son parti, et se donne toutes les chances de durer, de forger un appareil critique permanent, qui talonnera impitoyablement les politiciens véreux d'Autriche, quel que soit leur bord. Participer au pouvoir avec un des deux partis dominants de la Seconde République autrichienne, c'est inévitablement entrer dans une spirale de "compromissions", ne permettant pas de réaliser le programme de déconstruction totale des "machines de mise en tutelle", des micro-pouvoirs omniprésents qui cherchent à casser l'autonomie des personnes, à juguler tout esprit critique et toute forme d'attention et de vigilance citoyenne. Avec un parti moins "gras" quantitativement, plus svelte et plus combatif, donc plus "qualitatif", composé d'hommes et de femmes fermement décidés à rétablir les autonomies citoyennes, fiers et jaloux de leurs libertés, dont ils connaissent les racines millénaires, Haider pourra continuer à harceler les établis, hostiles à la valeur sacrée de l'autonomie, sous toutes ses formes possibles. Il ne connaîtra pas la honte d'avoir trahi, comme Verhofstadt. Il n'entrera pas dans le grand livre de l'histoire comme un pantin désarticulé, comme une baderne médiocre uniquement préoccupée d'investir l'Etat et de profiter de ses prébendes.

Pour terminer, je me bornerai à reproduire un bref extrait programmatique du fabuleux livre de Jörg Haider, Die Freiheit, die ich meine (La liberté comme je l'entends, 1993), qui n'a rien perdu de sa fraîcheur et de sa pertinence.
? Nous sommes pour l'Europe dans sa totalité et, en conséquence, nous sommes opposés à sa division économique, politique et culturelle en deux portions : une Europe de l'Ouest et une Europe de l'Est [ndt : ce qui nous rappelle la sagesse de Pierre Harmel, quand il se déclarait pour une "Europe totale"].
? Nous sommes pour une démocratie proche des citoyens, sans ces restes de structures étatiques, qui placent les citoyens sous tutelle, et sans cette obligation d'être encarté dans un parti.
? Nous sommes pour le maintien de l'identité autrichienne dans une Europe structurée par les principes du fédéralisme ethnique.
? Nous sommes pour une société ouverte, libérée des dogmes idéologiques et religieux, où le prix des erreurs politiques se voit limité pour les citoyens comme pour l'Etat, et où l'innovation demeure toujours possible.
? Nous sommes pour une Autriche, où la nature reste une part de nous-mêmes, où elle conserve sa dignité et sa beauté, où elle reçoit des droits fondamentaux.
Nous avons là tous les ingrédients positifs qu'une majorité "arc-en-ciel" aurait pu réaliser chez nous, si elle n'avait pas préféré tous les archaïsmes du système belge à ses propres promesses électorales. Ces quelques phrases de Haider permettent effectivement de réaliser une politique de gauche, la libération des hommes des archaïsmes de toutes natures, de réaliser une politique libérale innovante, de respecter les acquis de l'histoire, de protéger la nature dans une perspective écologique véritable.

La FPÖ reste un modèle pour tous les démocrates, qui savent que la démocratie repose sur des autonomies citoyennes réelles, diamétralement différentes des pesanteurs imposées par les partitocraties, qu'elles soient italienne, autrichienne ou belge. Son programme, adapté à notre vie politique, reste le nôtre, pour :
? briser définitivement les reins au sale monstre partitocratique que la majorité "arc-en-ciel" a été incapable de balayer, en dépit de ce qu'elle a fait miroiter au peuple;

? pour balayer la société duale où les indépendants et les salariés du privé et des PME dépendent de la conjoncture économique nationale et internationale, tandis que des hordes pléthoriques de fonctionnaires encartés et partisans ou de salariés de grands machins "pachydermiques" (l'expression est d'Alvin Toffler) conservent avantages et salaires fixes, financés in fine par les autres, déjà fort affaiblis par l'onde cruelle de la globalisation; les alliés gauchistes de la majorité "arc-en-ciel", en dépit de leur opposition purement verbale, disent qu'il faut "prendre l'argent où il est"; d'accord : en imposant une fiscalité très lourde aux banques, aux grands pachydermes comme Belgacom ou les compagnies d'assurances ou les chaînes de grands magasins (une aberration économique qu'il faut annihiler au plus vite), aux retraités de tous ces gros machins qui mangent littéralement le pain de nos enfants en encaissant chaque mois des retraites exorbitantes, aux fonctionnaires des administrations en faisant varier leurs émoluments selon les aléas de la conjoncture, afin de les rendre solidaires de la grande masse des travailleurs salariés et indépendants, et, enfin, aux salariés des entreprises trop grosses, de façon à relancer l'emploi (une priorité, disent-ils mais sans prendre les mesures qu'il faut) à la base, dans les PME, et pour permettre aux jeunes de développer des activités autonomes tout en tirant suffisamment de revenus pour fonder des familles;

? pour diminuer le poids des machines politiques dans la vie sociale;

? pour éliminer toutes les formes de nouvelles féodalités dans nos sociétés;

? pour libérer l'enseignement des tutelles idéologiques démocrates chrétiennes et socialistes, écologistes et libérales; suppression des cours de morale et de religion dans les écoles, car ils ne sont que des tribunes de propagande, où les "maîtres censeurs" (Elizabeth Lévy) dressent les jeunes âmes pour éradiquer en elle la liberté de penser en toute autonomie et, surtout, pour battre en brèche les traditions véhiculées par les familles et écorner la puissance parentale (l'enseignant est un domestique des familles, payé par leurs impôts; il doit transmettre son savoir, en bénéficiant d'une protection réelle des pouvoirs publics contre les violences dans l'école, mais il n'a pas le droit de se substituer à la puissance parentale ni d'intervenir à l'encontre des convictions philosophiques, religieuses ou politiques des parents et des grands-parents); notre politique en cette matière vise à réaliser le v?u de Kant : faire sortir les hommes des statuts minorisants dans lesquels ils se sont eux-mêmes fourvoyés; or, dans notre monde contemporain, l'adhésion aux poncifs de la pensée unique, véhiculée par les "maîtres censeurs", est un "statut minorisant", car uniformateur, sanctionnant la mise au pas des esprits;

? pour briser la dictature médiatique contrôlée par les pouvoirs politiques, en renvoyant les journalistes politisés donc manipulateurs et anti-démocratiques, et en nommant, à la suite de ces sinistres personnages, des journalistes libres et autonomes, non encartés, engagés à la suite d'un serment où il doivent jurer de ne jamais prendre une carte de parti, sous peine de renvoi et d'interdiction définitive d'exercer la profession, et de défendre en permanence les libertés et les autonomies citoyennes contre la caste politique (création d'une commission de contrôle à cet effet, composée de représentants des associations professionnelles et des "ordres concrets" de la société ‹selon Carl Schmitt‹ comme les ordres des médecins et des pharmaciens; le contrôle citoyen garantit la pluralité des opinions, alors que le contrôle via les castes politiciennes partisanes, implique ipso facto une mutilation du savoir et de l'information, des manipulations intéressées et une violation de la liberté de pensée, garantie à tous les citoyens, par le biais de l'art. 14 de la Constitution;

? pour mettre un terme à la politisation de la magistrature (tout magistrat doit faire le même serment que les journalistes des chaînes publiques de télévision ou de radiophonie; les magistrats doivent être contrôlés par les conseils académiques des universités et par les associations professionnelles, qui doivent les contraindre, le cas échéant, à faire preuve d''imagination" (je m'empresse de dire que ce terme, utilisée par les médias, est totalement incongru), comme lors de l'affaire Dutroux en 1996 (il faut un droit non littéral, immergé dans la société réelle comme le voulait le grand sociologue Gurvitch, source d'inspiration de notre démarche).

Libertés, autonomies, fraternités ! Organisons la résistance populaire!

Robert STEUCKERS.
Forest-Flotzenberg, le 26 novembre 2002.

 
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