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Rwanda, une instrumentalisation sémantique

24/06/04 9.34 t.u.
Hyacinthe Twagirima

Que s’est-il passé au Rwanda il y a dix ans ? A-t-on assisté là à un génocide ou à une instrumentalisation sémantique ? Pourquoi cela s’est-il produit et au bénéfice de qui ? Quelle est la situation maintenant ?

Toutes ces questions, nous ne trouvons pas leurs réponses dans une presse conformiste qui veut avant tout nous émouvoir avec des clichés sur le « génocide rwandais » mais qui se garde bien de l’expliquer. Alors, ces questions nous avons été les poser à un rwandais, Hyacinthe Twagirima. Exilé politique en Belgique il y anime le groupe « Hutus, debout ! »

Que s’est-il passé au Rwanda, il y a dix ans ?

Le peuple rwandais a payé les pots cassés dus à l’affrontement des grandes puissances...

Le prétendu « génocide » rwandais a été géopolitiquement fort utile aux Etats-Unis, il leur a permis d’avancer leurs pions dans une zone qui était jusqu’alors une chasse gardée européenne et plus précisément française. Il a permis de manipuler la démocratie, de mettre hors jeu toute l’élite d’un peuple et de faire diriger un Etat africain par un appareil qui représente moins de 20 % de sa population.

Expliquez-nous cela.

La fonction politique d’un « génocide » est simple : elle crée une obligation comportementale. Le génocidaire devient le représentant du mal absolu. Quelque soit la justesse éventuelle de sa cause, on ne peut plus, en aucun cas, la soutenir. Le génocidé est, lui, auréolé de son prétendu martyre. Quoiqu’il fasse, il est exempté de toute critique ; sa position devient juste et son comportement postérieur est légitimée par la persécution même qu’il a subi.

Quand, en octobre 1990, le Front patriotique rwandais - formé des descendants de membres de l’ethnie Tutsi exilés en Ouganda depuis plus de trente ans ! - envahit militairement le Nord du Rwanda, ses principaux animateurs sont anglophones, souvent protestants, et ils sont connus pour être des proches de Yoweri Museveni, le président de l’Ouganda, que tout le monde sait être une marionnette des américains.

Or, il faut rappeler que l’ethnie Hutu est largement majoritaire au Rwanda puisqu’elle représente plus de 80 % de la population. C’est donc tout naturellement qu’une élite issue de celle-ci dirige le pays. Cette élite est francophone, en quasi totalité catholique et foncièrement pro-européenne. En 1994, l’avion du président légitime du pays est abattu par un tir de roquette alors qu’il décolle de l’aéroport de Kigali. Les soupçons se portent immédiatement sur le FPR et tout logiquement cela entraîne une forte émotion populaire. Celle-ci se concrétise par des massacres inter-ethniques : les Hutus vengent leur président en massacrant des Tutsis, assimilés au FPR ; dans les zones qu’ils dominent, les Tutsis font l’inverse en représaille...

Cela est condamnable, mais ce ne fut que des massacres inter-ethniques. D’ailleurs tel fut le terme qu’employa alors François Mitterrand. Dominique de Villepin - qui était lui, à cette époque, directeur de cabinet au ministère des Affaires étrangères - parlera, par la suite, en se souvenant de cette époque et de ces lieux où il s’était rendu, « des génocides » du Rwanda, faisant bien ressortir, par ce pluriel, le fait que les torts étaient, pour le moins, partagés.

Mais la propaganda staffel étatsunienne jouera son rôle et il y aura un « génocide », un génocide unilatéral, effectué par les Hutus sur les Tutsis. En conclusion, le FPR, proclamé seul réprésentant des Tutsis auréolés par leur statut de victime, fortement armé et financé par les réseaux de la CIA prit Kigali, la capitale du pays, et s’empara de la quasi totalité du Rwanda. Bien que minoritaires dans la population, les Tutsis, au mépris de toutes les règles démocratiques, contrôlent depuis, dictatorialement, la totalité de l’Etat ; l’élite Hutu ayant été soit physiquement éliminée soit contrainte à l’exil.

Les USA ont gagné un allié de plus dans le cœur de l’Afrique et repoussé un peu plus l’influence française.

Vous avez déclaré, dans un communiqué, que les célébrations de cet anniversaire étaient une manipulation de plus...

Tout à fait, le dixième anniversaire des massacres est une occasion de démoniser une fois de plus l’ethnie Hutu, de légitimer son statut de seconde zone, de justifier que des dizaines de milliers de ses membres soient toujours parqués dans de véritables camps de concentration. Dans le même temps c’est une occasion comme une autre de culpabiliser la France, qui n’a rien fait, qui a laissé faire, qui a été complice...

Ce n’est sans doute pas un hasard si les journalistes « français » les plus en pointe dans la célébration de cet « anniversaire » sont Patrick de Saint Exupéry qui travaille au Figaro Magazine, le plus américain des magazines français, et le sioniste Jean Hatzfeld qui ne manque pas une occasion de faire un parallèle entre le Rwanda et l’Allemagne des années 1933-1945 !

Le Rwanda est-il le seul pays de l’Afrique centrale déstabilisé par les réseaux américains ?

Diable non !

Le Golfe de Guinée - précisons que dans la géographie américaine celui-ci va de l’Angola à la Mauritanie - qui est riche en pétrole et plus stable que le Moyen-Orient est une région de haut intérêt pour les Etats-Unis qui envisagent d’y installer une base militaire qui serait leur futur point d’appui en Afrique occidentale.

Tout a commencé avec une étude prospective jusqu’aux années 2040 de la CIA. Celle-ci estimant que la Chine constituerait la principale menace pour l’économie et l’hégémonie américaine a proposé au gouvernement américain d’adopter une stratégie de blocage des principales zones pétrolières du globe. L’intervention en Afghanistan a permis de sécuriser les réserves de l’Asie mineure, celle en Irak de mieux contrôler le pétrole du Golfe persique. Il restait à s’occuper des réserves africaines estimées à cent millards de barils et dont la production quotidienne est déjà égale à l’addition de celle du Mexique, du Venezuela et de l’Iran !

Cet intérêt pour l’Afrique s’est révélé au grand jour dans le premier semestre 2002. En janvier, le think tank américano-sioniste Institute for Advanced Strategic and Political Studies a organisé un colloque à Washington. Les travaux ont été ouverts par Walter Kansteiner qui était à l’époque sous-secrétaire d’Etat en charge des questions africaines. Il a résumé l’option du colloque en disant que le pétrole africain constituait maintenant « un intérêt stratégique pour les Etats-Unis ». Certains participants à la réunion ont aussi insisté sur le fait que ce pétrole permettrait de prendre de la distance avec l’Arabie Saoudite et ainsi de couper, au moins partiellement, les fonds à un pays suspect de financer en sous-main d’éventuels terroristes.

En février, c’est le Council on Foreign Relations qui a organisé un séminaire sur le thème : « La riposte de l’Amérique au terrorisme : gérer les profits du pétrole africain dans un climat global mouvant. »

Enfin, en mai de la même année, Dick Cheney développait une idée identique en rendant publiques les lignes directrices de la politique énergétique nationale.

Dans les faits, comment cela s’est-il concrétisé ?

Par diverses interventions directes ou indirectes dont la guerre du Rwanda n’était que les prémisses. L’assassinat de Jonas Sawimbi en fait partie comme les troubles de la Côte d’Ivoire. Le responsable du sous-comité du Congrès pour l’Afrique, un certain Malik Chaka, ne cache pas ses voyages incessants en Côte d’Ivoire, au Niger, en Mauritanie, au Sénégal, au Cameroun. Colin Powell s’est rendu au Gabon, Bush au Nigéria, le chef des forces américaines en Europe lui a fait récemment le déplacement au Cameroun et au Nigeria tandis que son adjoint allait au Gabon et à Sao Tome.

On sait que le Gabon a récemment reçu des USA deux cent mille dollars pour former les officiers de sa marine de guerre, que des « conseillers » américains restructurent l’armée de Sao Tomé et que les garde-côte de la Guinée sont actuellement encadrés par des professionnels d’une société privée la Military Professional Ressorces Inc, dirigée par d’anciens officiers du Pentagone.

Qu’espèrent les Africains ?

Tout dépend. Certains, dépourvus d’honneur et de sens national, sont tout à fait satisfait de l‘arrivée des Américains : il y a de l’argent à se faire et des places à prendre... D’autres pensent que l’on peut traiter avec le Diable et espèrent qu’en soutenant les Etats-Unis, ils en retireront un intérêt en terme de politique intérieure ou inter-africaine.

Mais si l’on a un minimum de sens commun, d’intérêt tant pour nos petites nations africaines que pour la Grande nation Afrique, on ne peux que comprendre que la mainmise des USA sur notre continent ne va faire qu’aggraver les maux que celui-ci connaît et bloquer tout éventuel développement. Je pourrais dire que la traite des hommes noirs va être remplacée par la traite de l’or noir. Dans le second cas, comme cela l’a été dans le premier, ce sera particulièrement appauvrissant pour l’Afrique.

Les Africains sensés espèrent donc un « retour » de la France en Afrique et avec celui-ci une intervention européenne conséquente. Une intervention qui soit politique et diplomatique et qui ne se limite pas à l’humanitaire.

 
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