:: Vingt-huit, maintenant
 |
03/10/03 |
 |
7.56 t.u. |
 |
François-Xavier Massa |
|
Deux officiers, pilotes de Réserve, donc n’étant pas actuellement en activité, ont rejoint leurs collègues réfractaires refusant les missions offensives dans les territoires palestiniens occupés, et ont signé leur pétition a adressé au chef d’état-major.
Si nous tenons bien nos comptes – donc du retrait du colonel Ran – nous en sommes à 28 pilotes refusant de se prêter aux Guernica en série orchestrés par l’administration raciste sioniste.
Par ailleurs, note, un brin dépité, Guysen.Israël.News, " les pilotes réfractaires font des émules ! Un groupe de professeurs des universités de Tel-Aviv et de Jérusalem, appartenant au mouvement de gauche “le Campus ne se tait pas”, a réuni depuis hier soir des dizaines de signatures pour une pétition en soutien aux 27 pilotes refusant certaines missions dans les territoires palestiniens "(1).
De son côté, la commission des Affaires étrangères & de la Défense de la Knesset a appelé la justice à poursuivre ces " délinquants idéologiques " qui appellent à la révolte contre les autorités de l'État.
Le président de la commission, le député Likoud Yuval Steinitz, a même prétendu que la pétition " était une gifle à la démocratie et n’est pas loin d’un putsch militaire ou d’un d’une prise de pouvoir par la force "(2). Dans un pays où la moitié des postes-clés sont squattés par des généraux sur le retour, Steinitz devrait fumer une moquette de meilleure qualité…
Les membres de la commission ont entériné (par huit voix contre une) la proposition de loi visant à condamner les pilotes. Suite logique de cette décision, le Procureur militaire et le conseiller juridique du gouvernement sont instamment sommés de faire payer " les meneurs " de cette " délinquance idéologique, même lorsqu’ils sont appuyés par les médias "(3). Toujours selon les membres de la commission, la pétition " porte en elle les germes d’une révolte en temps de guerre et un outrage à la démocratie "(4).
Sur ce sujet, et dans un registre nettement plus putassier, le député d’extrême-droite du Ihoud Léoumi-Yisrael Beiteinou (Union nationale), Uri Ariel, a rendu publics les noms de cinq pilotes d'El-Al faisant partie des pilotes refusant de servir dans les territoires occupés, et a appelé les passagers à " boycotter les vols " dont ils assurent le service.
Seule voix véritablement discordante dans ce paysage de chasse aux sorcières, celle de Yossi Sarid (Meretz), aux yeux de qui " les véritables coupables sont le commandant de l’armée de l’Air et le chef d’état-major qui pensent qu’ils sont les seuls à avoir le droit d’exprimer des opinions politiques dans le cadre de leurs fonctions "(5). En fait, ces " pilotes font l’objet d’une chasse cannibale " et donc, le Meretz " ne peut se joindre "(6) aux attendus de la commission.
Mais l’affaire pourrait se corser. En effet, un groupe pacifiste israélien, le mouvement Yesh Gvul a présenté un recours (contre le chef d’état-major israélien, le lieutenant-général Moshé “Bougui” Yaalon, et le patron de l’armée de l’Air, le généra Dan Haloutz) avec plusieurs écrivains, parmi lesquels Nathan Zakh, Semmy Michael et Amos Keinan, concernant la " liquidation " d’un chef du Hamas, Salah Chéhadé, tué en juillet 2002 par une bombe d’une tonne qui avait causé la mort de seize civils innocents, dont neuf enfants. Du coup Yesh Gvul a réclamé, hier, à la Cour suprême d’Israël qu’elle ordonne une enquête pour déterminer si un " crime de guerre " a bien été commis lors de ce bombardement meurtrier à Gaza l’an dernier, nous apprend Aroutz 7.
Les pétitionnaires s’insurgent contre une déclaration du général Dan Haloutz, qui avait félicité après le drame les pilotes pour la " réussite de l’opération " et affirmé qu’elle ne lui posait " aucun problème de conscience ".
Sur ce dernier point, comment ne pas noter la réaction du vice-ministre de l’Education, Tzvi Hendel (Ihoud Léoumi), qui, " a demandé à procéder à une vérification du programme scolaire afin d’en retirer tous les écrits des écrivains concernés "(7). Selon lui, " il s’agit d’intellectuels qui se sont séparés du peuple d’Israël et il est par conséquent interdit d’empoisonner nos enfants avec leurs écrits "(8).
À part ça, l’entité sioniste serrait la première démocratie du Proche-Orient…
Notes
(1) Guysen.Israël.News (1er oct. 03).
(2) Idem.
(3) Kol Yisrael (1er oct. 03).
(4) Idem.
(5) Arouz 7 (1er oct. 03).
(6) Idem.
|