Zundel devant le tribunal de l'histoire
 |
28/09/03 |
 |
6.40 t.u. |
 |
Tomislav Sunic |
|
Le trou de mémoire n'est pas seulement la marque déposée du communisme. En dehors de ces associés, peu de gens en Europe et en Amérique ont entendu parler de Mr. Ernst Zundel, un éditeur et activiste âgé qui languit actuellement en prison au Canada, victime d'accusations fortes obscures et vagues.
D'après le langage des autorités judiciaires au Canada, Zundel fut arrêté pour avoir constitué "une menace pour la sécurité nationale", et en raison de son "incitement à la haine" par l'intermédiaire de l'Internet, et pour son "négationisme de l'holocauste." La raison administrative de son expulsion des Etats-Unis et de sa déportation au Canada, au mois de février de cette année, était d'avoir manqué le rendez-vous avec les fonctionnaires locaux d'immigration, concernant son visa de séjour en Amérique.
Or ces paroles officielles donnent le goût d'une plaisanterie post-moderne, vue que Mr. Zundel est marié à une citoyenne américaine, et vu qu'il n'a jamais eu aucun casier judiciaire. De plus, faut - il rappeler, que les millions d'immigrés illégaux vivent et travaillent avec l'impunité en Amérique?
Pourquoi donc les autorités canadiennes avaient-ils emprisonné Mr. Zundel, ce vieux et inoffensif homme d'origine allemande?
Dans la langue de bois libérale Zundel est décrit comme "homme prêchant la haine et la violence sur l'Internet." Or c'est exactement le langage qui faisait autrefois parti du bagage bolshévique. On est tenté de tirer le parallèle avec la syntaxe et la sémantique du code pénal ex-communiste. Dans l'ancienne Europe de l'Est, les législateurs communistes et leurs scribes employaient naguère les vocables semblables tels que "incitement à la haine," "propagande hostile," " terroristes fascistes," ou "espions étrangers," pour jeter le discrédit sur les troubles- fêtes et pour les expédier plus facilement, soit au Goulag soit ou a l'hôpital psychiatrique .
Ah, comment furent-ils ardents, les médias occidentaux à applaudir à chaque instance aux dissidents anticommunistes de l'ex- Union Soviétique et de l'Europe orientale ! Au moins l'appui moral occidental avait l'effet encourageant pour les bagnards anticommunistes. Ils savaient au moins que quelqu'un en Occident faisait semblant de se soucier du sort de la liberté de la parole .
Ce n'est point la cas avec Ernst Zundel. Il osa remettre en cause la crédibilité des vérités libérales qui servent comme base du système, et qui, en outre, fournissent le bagage pécuniaire a une foule de groupes de pression. Les allégations contre Zundel ressemblent à la rhétorique médiévale contre des sorcières et des loups- garous. A moins que Zundel un beau jour n'admette publiquement avoir dormi avec le diable Adolf et fasse une mea culpa criante de ses commentaires critiques au sujet du holocauste, il risque de faire du temps supplémentaire en geôle canadienne.
Le verbiage moderne sur les droits de l'homme et de la liberté de la parole ne vaux que en fonction de son récepteur. Des que une personne fait montre da sa curiosité intellectuelle en mettant en cause les vérités "évidentes", du système libérale elle va probablement voire sa carrière et sa vie ruinée.
L'avantage du communisme fut sa barbarie transparente qui fut vite noyée dans des torrents de sang. Le danger de la démocratie libérale réside dans sa tentation de se gargariser constamment de la "liberté de la parole" en guise de l'alibi pour gommer les intellectuels qui osent parler librement -- comme l'a fait M. Ernst Zundel. Zundel semble être parmi les premières victimes de cette nouvelle poussée totalitaire connue jadis en Hongrie communiste comme "la tactique de salami".
Qui sera prochain ?
Dr. Tomislav Sunic
Zagreb, Croatie
(ancien professeur en sciences politiques aux USA, auteur)
|